Fin de la grève de la Fraap avec une revalorisation salariale à la clé


Tahiti, le 11 décembre 2024 - Un protocole d’accord a été signé ce mercredi matin entre le gouvernement et la Fraap avec, en prime, “une augmentation assez conséquente pour les catégories D” allant de “10 000 à 20 000 francs pour le premier échelon”. Une revalorisation qui devrait être opérationnelle “au plus tôt en mars prochain” et qui devrait avoir “un effet boule de neige” sur les autres catégories.
 
C’est au bout de neuf heures de négociation que le président du Pays Moetai Brotherson et la Fédération de rassemblement des agents de l'administration du Polynésie (Fraap) se sont entendus et ont signé un protocole de fin de conflit, tôt ce mercredi matin, après cinq jours de grève. Le patron de la Fraap Jean-Paul Urima est satisfait, même si les échanges ont été très “tenaces et coriaces”.
 
La revalorisation de la grille indiciaire des catégories D est pour le secrétaire général “un de nos points de revendication les plus importants. Je n’ai eu de cesse de le répéter, il faut qu’on se batte pour les fonctionnaires dont la situation est la plus défavorisée. Et nous avons obtenu une augmentation assez conséquente pour les catégories D.”
 
Une revalorisation qui se situe “entre 10 000 et 20 000 francs pour le premier échelon de la catégorie D”, assure la ministre de la Fonction publique Vannina Crolas. “On s’est engagé pour cette revalorisation, et les proportions doivent être confirmées dans le cadre des discussions avec l’ensemble des organisations syndicales.”
 
Jean-Gabriel Rousseau, représentant de la Direction des transports terrestres, considère que cette revalorisation était “un vœu commun pour que les catégories faibles de l’administration puissent avoir un plus dans leur quotidien pour assumer la charge de leur famille dans un contexte où la vie est assez chère”. Il précise également que cette revalorisation est “un beau rattrapage des carrières qui n’ont pas été régularisées”.
 
Jean-Paul Urima, de son côté, affirme que “c’est une victoire pour l’ensemble de nos fonctionnaires”. Et assure que cette revalorisation aura “un effet boule de neige pour que les autres catégories puissent aussi bénéficier de cette décision gouvernementale”. 

“Opérationnel au plus tôt en mars prochain”

 
La ministre de la Fonction publique souligne que cette revalorisation était prévue l’an prochain et que ce protocole d’accord est “venu activer sa mise en place”.
 
Cependant, les fonctionnaires devront patienter plusieurs mois avant de voir leur salaire grossir. En effet, une loi du Pays doit être prise dans ce sens par les élus de Tarahoi. Mais avant cela, ce dossier devra passer dans les tuyaux administratifs tels que le Conseil supérieur de la fonction publique qui se réunira le 23 décembre prochain ou encore le Cesec. Selon la ministre, les agents de la catégorie D devraient voir leur salaire gonfler “au plus tôt en mars prochain”.  
 
Cette revalorisation salariale aura également une incidence sur les autres catégories de la fonction publique. “Il faudra bouger, mais de manière dégressive les catégories supérieures car notre statut date de 1995 et cela n’a jamais évolué depuis”, affirme la ministre de la Fonction publique. Elle assure même qu’“en termes d’évolution, la fonction publique communale est bien plus intéressante. On essaie d’harmoniser un peu, mais il faut qu’on définisse des critères et des modalités de révision de ces grilles d’une manière claire pour que cela s’applique à l’ensemble des cadres d’emploi.”     
 

“Une bonne négociation, c'est quand chacun fait un pas”

 
Alors que le point d’achoppement était jusqu’à présent la revalorisation du point d’indice de l’ordre de 40%, le grand patron de la fonction publique, Moetai Brotherson, souligne que le fait d’avoir accepté de reporter ces discussions en mars prochain “a placé les discussions sous de bons auspices et chacun a essayé un peu de défendre sa perspective et on est arrivé à un bon accord”.
 
“Cette révision de la grille indiciaire, qui fixe les conditions de rémunération dans la grille en fonction des catégories et des échelons, sans toucher au point d’indice, on l’a conçue dans un souci d’équité”, assure le président du Pays. Il affirme même avoir accepté une des propositions de la Fraap qui vient accentuer encore plus cette démarche d’équité.
 
L’occasion également pour Moetai Brotherson de rappeler que des dispositifs d’aide existent pour améliorer le pouvoir d’achat des familles “au niveau de la CPS, et on étend l’assiette d’éligibilité aux aides sociales, 7 400 Polynésiens de plus pourront prétendre à ces aides sociales avec un plancher qui est relevé. Cela vise principalement à nouveau les petites catégories.”
 
Concernant la revalorisation du point d’indice qui aura lieu en mars prochain, Jean-Paul Urima ne lâche pas le morceau. “Cela nous laissera le temps de bien affiner nos argumentations en vue d’obtenir une revalorisation à la hausse”, assure le patron de la Fraap. Il ajoute également qu’il est prêt à revoir cette revalorisation à la baisse. “Je l’ai annoncé au président, nous sommes prêts à passer de 1 500 à 1 300 (actuellement à 1 060, NDLR). C’est un homme de bonne composition et je gage que les choses vont bien se passer.” 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mercredi 11 Décembre 2024 à 16:13 | Lu 1183 fois