Tahiti, le 13 novembre 2024 - Après deux jours de conflit social à la polyclinique Paofai, la trentaine de salariés grévistes et la direction sont parvenus à un accord mercredi, en début de soirée. Estimant que l'établissement engrange des gains conséquents, le syndicat A ti'a i mua a obtenu de la direction de produire un dernier effort.
Ils n’étaient pas si nombreux que cela, n’empêchaient pas la polyclinique de tourner, ne gênaient même pas le passage avec leurs installations, mais étaient pourtant très déterminés. Mercredi soir, à 19h30 heures, les salariés grévistes de Paofai ont mis fin à la grève entamée mardi dernier après deux jours d’intenses, mais cordiales, négociations
C’est après un ras-le-bol que le mouvement est né, insufflé majoritairement par les petits salaires de la clinique. Un mouvement pour dénoncer une charge de travail qui n’a eu de cesse de s’alourdir depuis la crise Covid alors que l’établissement épaulait le centre hospitalier de Taaone pour combattre l’épidémie. Une situation qui, couplée à de nouveaux investissements, notamment en blocs opératoires, a fini de creuser un fossé entre les petites mains et les actionnaires, pointés du doigt par certains d’entre eux. “Nous sommes la cheville ouvrière de cette clinique”, expliquait mercredi après-midi une personne de l’entretien. “Les actionnaires, qui sont aussi des médecins grassement rémunérés, touchent de merveilleux dividendes. Et nous, nous devrions nous contenter d’un sourire, d’une tape dans le dos, et d’un remerciement pour le travail effectué. Non ! C’est trop facile. Il y a de gros gains, et nous n’avons que de petites avancées.”
Déposé le 7 novembre dernier, le préavis de grève courait sur quatre points. Une augmentation de salaire de 12 000 francs, la mise en place d'une mutuelle, la révision du plafond de la prime d'ancienneté et la revalorisation des indemnités de départ à la retraite.
Mercredi, les 38 salariés grévistes avaient obtenu gain de cause sur la mutuelle, s’étaient vu opposer un refus catégorique de la direction sur la révision du plafond de la prime d’ancienneté et avaient obtenu une légère hausse des indemnités de départ à la retraite, qui ne seraient de plus réservée qu’aux salariés atteint par la limite d’âge, et non ceux qui demandent eux-mêmes leur mise à la retraite.
Le point le plus difficile à négocier restait à 18 heures la revalorisation salariale. Mardi, la direction concédait 4 000 francs par personne. Mercredi, 5 000 francs, alors que 12 000 étaient demandés.
Au moment de mettre le journal sous presse, les représentants du personnel avaient déjà discuté de 14h30 à 17h30 heures avec la direction. Mais, à la suite de la position ferme des salariés grévistes, prêts à durcir le mouvement, les délégués ont regagné le quatrième étage de la polyclinique pour retrouver la direction et poursuivre les négociations.
Ils n’étaient pas si nombreux que cela, n’empêchaient pas la polyclinique de tourner, ne gênaient même pas le passage avec leurs installations, mais étaient pourtant très déterminés. Mercredi soir, à 19h30 heures, les salariés grévistes de Paofai ont mis fin à la grève entamée mardi dernier après deux jours d’intenses, mais cordiales, négociations
C’est après un ras-le-bol que le mouvement est né, insufflé majoritairement par les petits salaires de la clinique. Un mouvement pour dénoncer une charge de travail qui n’a eu de cesse de s’alourdir depuis la crise Covid alors que l’établissement épaulait le centre hospitalier de Taaone pour combattre l’épidémie. Une situation qui, couplée à de nouveaux investissements, notamment en blocs opératoires, a fini de creuser un fossé entre les petites mains et les actionnaires, pointés du doigt par certains d’entre eux. “Nous sommes la cheville ouvrière de cette clinique”, expliquait mercredi après-midi une personne de l’entretien. “Les actionnaires, qui sont aussi des médecins grassement rémunérés, touchent de merveilleux dividendes. Et nous, nous devrions nous contenter d’un sourire, d’une tape dans le dos, et d’un remerciement pour le travail effectué. Non ! C’est trop facile. Il y a de gros gains, et nous n’avons que de petites avancées.”
Déposé le 7 novembre dernier, le préavis de grève courait sur quatre points. Une augmentation de salaire de 12 000 francs, la mise en place d'une mutuelle, la révision du plafond de la prime d'ancienneté et la revalorisation des indemnités de départ à la retraite.
Mercredi, les 38 salariés grévistes avaient obtenu gain de cause sur la mutuelle, s’étaient vu opposer un refus catégorique de la direction sur la révision du plafond de la prime d’ancienneté et avaient obtenu une légère hausse des indemnités de départ à la retraite, qui ne seraient de plus réservée qu’aux salariés atteint par la limite d’âge, et non ceux qui demandent eux-mêmes leur mise à la retraite.
Le point le plus difficile à négocier restait à 18 heures la revalorisation salariale. Mardi, la direction concédait 4 000 francs par personne. Mercredi, 5 000 francs, alors que 12 000 étaient demandés.
Au moment de mettre le journal sous presse, les représentants du personnel avaient déjà discuté de 14h30 à 17h30 heures avec la direction. Mais, à la suite de la position ferme des salariés grévistes, prêts à durcir le mouvement, les délégués ont regagné le quatrième étage de la polyclinique pour retrouver la direction et poursuivre les négociations.
“Sortir la tête haute”
“À l’origine de ces négociations, la direction nous a proposé 4 000 francs par salariés, plus 2 000 francs pour les plus petits salaires, ceux inférieurs à 300 000 francs”, précisait mercredi après-midi Roger Tuira, représentant A ti’a i mua à la Polyclinique. “C’est une forme d’avancée, mais quand on y regarde bien, c’est surtout une manière pour la direction de diviser les équipes.”
Une gestion des ressources humaines qui interroge et qui a même conduit le syndicat à rejouter un cinquième point de négociation dans le préavis de grève déposé afin que la direction remette un peu d’ordre et de dialogue entre les personnes et les services.
“Si la direction veut sortir de cette grève la tête haute, il faut alors qu’elle arrête de vouloir diviser les salariés dans les revendications”, poursuit Roger Tuira.
Déjà divisés dans l’attitude à avoir dans ce mouvement de grève qui a surpris tout le monde lors de son annonce, certains salariés grévistes n’hésitent pas à parler de “pressions” qui aurait été mise sur les non-grévistes afin que la polyclinique continue de tourner. Pas de report d’opérations, pas de blocage des accès, pas ou peu de reports de rendez-vous.
“Ce que l’on demande, c’est de la reconnaissance par rapport au travail fait. On ne demande pas 100 000 francs, on demande 12 000 francs. […] Travailler plus, pour gagner moins, c’est fini !”
Des propos repris par Julien Uhrig, de A ti’a i mua : “Les propositions faites par la direction sont largement en-deçà de ce que nous demandons, et qui est justifié. […] On ne peut que se satisfaire que l’entreprise soit dynamique et engrange des bénéfices, mais après se pose la question de la répartition des richesses. Dans une dynamique de justice sociale, il y a une répartition à faire entre les actionnaires qui sont rémunérés, les investissements de l’établissement, mais aussi le retour pour l’investissement humain des salariés. Il faut trouver le dénominateur commun entre ces trois facteurs.”
Après six jours de négociations, les salariés grévistes de la polyclinique ont finalement trouvé un accord avec la direction à 19h30. Dans un communiqué commun, les deux parties se satisfont de “cet accord qui permettra d’améliorer le pouvoir d’achat des salariés, et les conditions de travail ainsi que l’opérationnalité de l’établissement”.
Une gestion des ressources humaines qui interroge et qui a même conduit le syndicat à rejouter un cinquième point de négociation dans le préavis de grève déposé afin que la direction remette un peu d’ordre et de dialogue entre les personnes et les services.
“Si la direction veut sortir de cette grève la tête haute, il faut alors qu’elle arrête de vouloir diviser les salariés dans les revendications”, poursuit Roger Tuira.
Déjà divisés dans l’attitude à avoir dans ce mouvement de grève qui a surpris tout le monde lors de son annonce, certains salariés grévistes n’hésitent pas à parler de “pressions” qui aurait été mise sur les non-grévistes afin que la polyclinique continue de tourner. Pas de report d’opérations, pas de blocage des accès, pas ou peu de reports de rendez-vous.
“Ce que l’on demande, c’est de la reconnaissance par rapport au travail fait. On ne demande pas 100 000 francs, on demande 12 000 francs. […] Travailler plus, pour gagner moins, c’est fini !”
Des propos repris par Julien Uhrig, de A ti’a i mua : “Les propositions faites par la direction sont largement en-deçà de ce que nous demandons, et qui est justifié. […] On ne peut que se satisfaire que l’entreprise soit dynamique et engrange des bénéfices, mais après se pose la question de la répartition des richesses. Dans une dynamique de justice sociale, il y a une répartition à faire entre les actionnaires qui sont rémunérés, les investissements de l’établissement, mais aussi le retour pour l’investissement humain des salariés. Il faut trouver le dénominateur commun entre ces trois facteurs.”
Après six jours de négociations, les salariés grévistes de la polyclinique ont finalement trouvé un accord avec la direction à 19h30. Dans un communiqué commun, les deux parties se satisfont de “cet accord qui permettra d’améliorer le pouvoir d’achat des salariés, et les conditions de travail ainsi que l’opérationnalité de l’établissement”.