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Fin de l’incendie à To’ahotu : le site demeure sous surveillance


Le mont Faarei a été brûlé sur plus de la moitié de sa superficie, soit environ 65 hectares.
Le mont Faarei a été brûlé sur plus de la moitié de sa superficie, soit environ 65 hectares.
A To’ahotu, le feu de montagne qui s’est déclaré vers 16 heures mercredi a été maitrisé peu avant minuit, grâce à l’intervention de toutes les brigades de sapeurs pompiers de la presqu’île aidées de celles de Punaauia, Mataiea et Mahina. Les habitants du quartier Aoma ont pu regagner leur foyer.

De mémoire des habitants de To’ahotu, et plus précisément des quartiers Aoma et Nordhoff, c’était la première fois qu’un tel incident se déroulait chez eux. La petite montagne, nommée le mont Fa’arei par les anciens, fait une soixantaine d’hectares. Elle sépare ces deux quartiers de manière pratiquement égale sur plus de deux kilomètres. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les soldats du feu de la presqu’île, aidés par des renforts en provenance de Mahina et Punaauia, ont mis fin à l’avancée des flammes.

Plus de peur que de mal, mais mercredi soir, la population des deux côtés ne semblait pas prendre toute la mesure du danger. Quartier Aoma, là où le feu a provoqué de sérieux dégâts matériels en premier, les quelques 530 habitants ont été avertis par les agents de la police municipale de To’ahotu d’une éventuelle évacuation. Fort heureusement, il n’en n’a rien été.

L’organisation des opérations de surveillance, de mises en place de périmètres de sécurité, des multiples interventions des pompiers s’est admirablement déroulée. La synchronisation des opérations s’était faite de manière simultanée, selon les degrés de compétences des différents services impliqués. Dès 16h mercredi, les sapeurs pompiers de Taiarapu Ouest et Est encerclaient déjà les flammes. Entre temps, le vent avait ravivé ces dernières, d’où la longue lutte des hommes du feu jusqu’aux alentours de 18h, heure à laquelle d’autres brigades venaient prêter main forte à leurs collègues. En tout, une trentaine d’hommes a été mobilisée pour circonscrire un incendie qui a fini par ravager la moitié du mont Fa’arei, soit un peu plus de 35 hectares.

La gendarmerie a également joué un rôle prépondérant dans le déroulement des opérations, surtout en matière de sécurité des biens et des personnes. Le colonel Bruno Makary, commandant de la compagnie des îles-du-vent, s’était rapidement rendu sur place vers 20 heures pour vérifier que la quinzaine d’hommes dépêchés sur place, avait été déployée selon le dispositif d’usage prévu dans ce genre de situation. « Nous avons une double mission, celle d’assurer le bon déroulement d’une évacuation potentielle, puis celle d’assister les personnes dès lors où ce sera le cas », a-t-il expliqué tout en vérifiant que la population présente ne risquait rien.

Pendant ce temps, trois camions-citernes de 10 000, 6 000 et 4 000 litres attendaient l’ordre d’intervenir. Le second maire-adjoint, Léonard Pia, qui a coordonné l’action des équipes communales depuis l’après-midi, avait demandé le stationnement d’une équipe de pompiers dans le quartier Aoma. Il faut dire qu’aux alentours de 21h, les flammes étaient descendues à moins de 200 mètres d’une maison d’habitations. Les hommes ont donc fini par intervenir.

Sans transition, le capitaine Frédéric Robin de la Direction de la Protection Civile sont intervenus pour prendre la suite des opérations. En l’espace de quelques heures, toutes les forces compétentes publiques étaient réunis devant la mairie formant ainsi une cellule de crise efficace composée d’une équipe de la commune, du colonel Makary, des chefs de corps des sapeurs pompiers et de la Protection Civile. Ensemble, ils allaient interagir, tant sur les hauteurs pour « tuer » l’incendie, qu’en contrebas en préparant près de 600 personnes à évacuer. Le cas échéant, la décision aurait été prise d’une manière collégiale et ordonnée, permettant ainsi à la commune d’ouvrir les diverses structures d’accueil prévues à cet effet : la salle communale, une salle de réunion, et un gymnase en cas d’arrivées massives. Il faut savoir que ces communes, aussi petites soient-elles, organisent régulièrement des simulations d’évacuations en cas de tsunami, de tremblements de terre ou de cyclones. Cela a grandement facilité l’enchaînement des actions combinées.

Finalement, le scénario catastrophe n’aura été mis en œuvre, le feu ayant perdu de sa force de progression dans le courant de la soirée. Il ne restait plus aux sapeurs pompiers qu’à achever les dernières flammes qui pouvaient encore représenter des dangers potentiels. Aux environs de 23 heures, il n’y avait plus aucun danger, rendant enfin possible le retour de tous les habitants du quartier Aoma au sein de leurs foyers respectifs.

Dans la journée de jeudi, la commune a tout de même instauré des « rondes » régulières pour une surveillance de la zone impactée. Dans quelques mois, la nature devrait reprendre ses droits sur les quelques 35 hectares ravagés par cet incendie.


TP

Le colonel  Bruno Makary s'était rendu sur les lieux pour coordonner l'action de sécurisation des gendarmes.
Le colonel Bruno Makary s'était rendu sur les lieux pour coordonner l'action de sécurisation des gendarmes.

Ici, Leonard Pia, deuxième maire-adjoint de la commune de To'ahotu, a suivi les opérations des sapeurs pompiers durant toute la journée de mercredi 10 octobre.
Ici, Leonard Pia, deuxième maire-adjoint de la commune de To'ahotu, a suivi les opérations des sapeurs pompiers durant toute la journée de mercredi 10 octobre.

Ce jeudi, les pompiers de Taiarapu Ouest surveillaient encore le mont Faarei (vue ici, depuis la pointe 'Atutu).
Ce jeudi, les pompiers de Taiarapu Ouest surveillaient encore le mont Faarei (vue ici, depuis la pointe 'Atutu).

Rédigé par TP le Jeudi 10 Octobre 2013 à 15:26 | Lu 452 fois