Fills Monkey : un inclassable spectacle


Sébastien Rambaud et Yann Coste forment le duo Fills Monkey. Ils présentent leur spectacle mêlant musique et humour aux quatre coins du monde.
TAHITI, le 3 avril - We will drum you, le deuxième spectacle des Fills Monkey, mêle comme le précédent la musique et l’humour. Depuis dix ans, il résonne aux quatre coins du monde. Il sera présenté à Tahiti pour la première fois le 29 avril au Grand théâtre. Sébastien Rambaud présente le duo qu’il forme avec Yann Coste, mais aussi le show qu’il n’arrive pas, lui-même, à “mettre dans une case”.

Pouvez-vous nous décrire votre show, car à première vue, c’est difficile. Les spectateurs doivent-ils s’attendre à un spectacle purement musical de deux batteurs ?
La question est tout à fait normale, mais pour y répondre il me faudrait plus d’une heure, le temps du spectacle ! We will drum you restera énigmatique, il n’est pas possible de le mettre dans une case. Il est particulier et original, il oscille entre la musique et l’humour. Bien sûr, la musique occupe une place centrale, deux batteurs sur scène essaient d’être les meilleurs, mais il y a également beaucoup d’humour. Il faut savoir que nous ne prenons jamais la parole, il n’y vraiment aucun mot échangé, tout repose donc sur le mouvement, les gestes, le rythme… De ce fait, il est accessible à tout le monde dès 2 ou 3 ans.”

Vous vous produisez partout dans le monde, est-ce le public est réceptif partout malgré les différences de cultures ?
Malgré les différences de codes, de cultures, il y a quand même des ressorts rythmiques et comiques communs. Nous faisons en plus pas mal de références à des groupes de musique qui font partie de l’histoire de la musique planétaire. Il y a évidemment des publics plus calmes, d’autres sont disciplinés ou plus expansifs, mais on ressent toujours la même chose aux mêmes temps forts du spectacle, quels que soient le lieu, l’âge… On arrive à rassembler tout le monde, et, en ce sens, c’est une expérience humaine très forte.”

Comment vous en êtes arrivés là avec comparse Yann Coste ?
Nous sommes tous les deux batteurs au départ. Nous nous croisions sur des festivals, nous accompagnions chacun des musiciens, des groupes. Nous avons eu envie de tester une autre formule en mettant d’abord deux batteries sur scène. C’était un peu comme une revanche car nous sommes d’habitude relégués au fond des scènes, la batterie dans un groupe n’est jamais mise en avant. Nous avons créé quelque chose. Dans un premier temps, nous avons avancé timidement, mais nous nous sommes rapidement aperçus que l’on pouvait faire quelque chose de très chouette. Notre rencontre remonte à 2002. Nous nous sommes produits en duo en 2005 et nous avons travaillé cinq années pour faire un premier spectacle présenté en 2010. On a voulu lui donner une chance. Et nous avons bien fait. Comme nous ne parlons pas sur scène, nous pouvons le présenter dans le monde entier. Nous tournons depuis dix ans et venons pour la première fois à Tahiti.”

Comment expliquez-vous ce lien qui vous retient l’un et l’autre depuis 20 ans ?
Je pense qu’en 2002, cela a été un coup de foudre musical, fort et incontrôlé. Ça a matché entre nous, rythmiquement. Nous avions cette envie commune de détourner les codes de ce qui se présentait à l’époque, d’apporter de l’humour. Ceci étant dit, un peu comme dans tous les couples, tenir ensemble demande de l’attention, de la discussion, un peu de remise en question, de l’abnégation. Nous sommes ensemble depuis 20 ans et nous avons encore tant de projets qu’on se dit qu’on pourra tenir encore 20 années de plus.”

Quels sont vos genres de musique ? Qu’aviez-vous l’habitude de jouer avant de vous rencontrer ?
On était plutôt dans des groupes de rock, mais on est tous les deux très ouverts. On a ce bagage d’apprécier aussi jouer du jazz, de la bossa nova ou encore de la musique africaine. Tout cela a nourri nos spectacles. Je tiens à dire encore une fois que ce spectacle n’est pas à destination des seuls batteurs, ce n’est pas un spectacle de percussions même s’il y en a beaucoup. Il n’est pas nécessaire d’avoir une culture musicale ou d’être musicien pour en profiter. Il y a des instruments conventionnels, d’autres qui sont inventés, faits sur-mesure, il y a de la poésie…ce qui permet différentes grilles de lecture.”

Vous avez énormément de matériel à déplacer, d’instruments et autres, venez-vous au complet à Tahiti ? Sinon, proposerez-vous quand même un spectacle identique à ceux que vous faites en Europe ?

En tournée, on est six et on a 15 valises ! Aussi, quand nous prenons l’avion, nous avons en effet un matériel un peu différent. Nous utilisons du matériel de location sur place, mais nous emmenons quand même tous les instruments fabriqués, le matériel électronique de précision. On propose donc exactement le même spectacle, exception faite, peut-être de la couleur des batteries par exemple.”

Yann Coste.
C’est la première fois dans le Pacifique, à quoi vous attendez-vous ?
C’est loin. C’est même pour nous tous la destination la plus lointaine que nous ayons faite. On ne s’attend pas à grand-chose, le cœur et l’esprit ouverts, nous sommes très excités. Nous imaginons quelque chose de beau, des humains sympas, de beaux spectacles. On y va pour le show, mais il y a un arrière-goût de vacances dans cette semaine de déplacement qui s’annonce déjà trop courte.”

Connaissez-vous les percussions et rythmes polynésiens ?
Nous allons nous renseigner avant de venir et apprendre les choses que l’on peut pour pouvoir communiquer rythmiquement avec le public.”

Pratique

Le samedi 29 à 19h30 au Grand théâtre de la Maison de la culture.
Tarif : à partir de 4 500 Fcfp.
Billets en vente dans les Carrefour, à Radio 1 et en ligne.


Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 3 Avril 2023 à 15:08 | Lu 820 fois