PARIS, 17 mai 2011 (AFP) - François Fillon a débuté mardi ses consultations, sur trois jours, avec les formations politiques de Nouvelle-Calédonie, dans l'optique de résoudre la crise institutionnelle secouant l'archipel, qui doit se prononcer à moyen terme sur son indépendance vis-à-vis de la France.
Cette prise en main du dossier par Matignon - historiquement en charge du "Caillou" - intervient également dans un contexte social relativement tendu à Nouméa, où plusieurs milliers de personnes ont défilé mardi pour dénoncer la "vie chère" et réclamer une réforme structurelle du système économique.
"On est vraiment dans la consultation pour essayer de résoudre la crise institutionnelle, générée par le statut" de l'île, note toutefois Matignon.
Alimentée par les divisions, particulièrement aiguës au sein de la droite non-indépendantiste, une crise politique a éclaté mi-février, avec en exergue la question sensible du drapeau.
Mi-avril, à l'occasion d'un déplacement à Nouméa, le ministre de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, avait proposé une solution "juridique et politique".
D'ici quelques semaines, le gouvernement doit ainsi proposer un projet de loi modifiant un article de la loi organique de l'accord de Nouméa (1998).
Le texte vise à limiter les possibilités de faire chuter le gouvernement collégial de ce territoire très autonome, en ne permettant à un groupe politique de recourir à cette option qu'une fois tous les 18 mois.
En dehors de ce délai, le projet prévoit une élection complémentaire, mais l'exécutif ne tombe pas. Examiné pour avis au Congrès de Calédonie, il a cependant été en partie retoqué par la nouvelle majorité, qui ne veut pas d'élection complémentaire.
"Le projet de loi organique doit passer en Conseil des ministres assez vite. (...) Il faut arriver à un consensus pour tenir le calendrier", note-t-on à Matignon, qui communiquera publiquement à l'issue des consultations.
Le prochain comité des signataires de l'accord de Nouméa doit se tenir fin juin à Paris, et être dominé par les réflexions sur la période 2014-2018 durant laquelle la Nouvelle-Calédonie doit décider de ses liens avec la France.
Mardi matin, c'est la délégation UMP calédonienne, conduite par le député Pierre Frogier, qui a été reçue en premier, pendant une heure, par M. Fillon.
Le thème central "c'est ce que nous allons bâtir pour l'au-delà de 2014 (...), pour construire une Nouvelle-Calédonie équilibrée, apaisée et bien sûr dans le cadre de la République française", a-t-il déclaré à l'issue de cet entretien, en qualifiant de "dérisoire" la récente crise institutionnelle.
Il a par ailleurs jugé "important" de résoudre la crise d'ici "le déplacement du président de la République, que nous attendons depuis plusieurs années". Nicolas Sarkozy est attendu en Nouvelle-Calédonie fin août, où il doit assister à l'ouverture des 14e Jeux Pacifique.
Dans l'après-midi, François Fillon doit recevoir la délégation de Calédonie Ensemble (droite), acteur majeur dans la crise.
Depuis le renversement mi-février de son gouvernement, avec à sa tête son leader Philippe Gomes, Calédonie ensemble, qui dénonce un putsch, fait systématiquement tomber les nouveaux cabinets, en démissionnant en bloc.
Face à lui, une nouvelle majorité entre le Rassemblement-UMP, le parti Avenir Ensemble et les indépendantistes de l'Union calédonienne a émergé.
Porte-parole du Rassemblement-UMP, Eric Gay a récemment déploré l'invitation de Calédonie Ensemble à Matignon.
gk-mat/sm/phc
Cette prise en main du dossier par Matignon - historiquement en charge du "Caillou" - intervient également dans un contexte social relativement tendu à Nouméa, où plusieurs milliers de personnes ont défilé mardi pour dénoncer la "vie chère" et réclamer une réforme structurelle du système économique.
"On est vraiment dans la consultation pour essayer de résoudre la crise institutionnelle, générée par le statut" de l'île, note toutefois Matignon.
Alimentée par les divisions, particulièrement aiguës au sein de la droite non-indépendantiste, une crise politique a éclaté mi-février, avec en exergue la question sensible du drapeau.
Mi-avril, à l'occasion d'un déplacement à Nouméa, le ministre de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, avait proposé une solution "juridique et politique".
D'ici quelques semaines, le gouvernement doit ainsi proposer un projet de loi modifiant un article de la loi organique de l'accord de Nouméa (1998).
Le texte vise à limiter les possibilités de faire chuter le gouvernement collégial de ce territoire très autonome, en ne permettant à un groupe politique de recourir à cette option qu'une fois tous les 18 mois.
En dehors de ce délai, le projet prévoit une élection complémentaire, mais l'exécutif ne tombe pas. Examiné pour avis au Congrès de Calédonie, il a cependant été en partie retoqué par la nouvelle majorité, qui ne veut pas d'élection complémentaire.
"Le projet de loi organique doit passer en Conseil des ministres assez vite. (...) Il faut arriver à un consensus pour tenir le calendrier", note-t-on à Matignon, qui communiquera publiquement à l'issue des consultations.
Le prochain comité des signataires de l'accord de Nouméa doit se tenir fin juin à Paris, et être dominé par les réflexions sur la période 2014-2018 durant laquelle la Nouvelle-Calédonie doit décider de ses liens avec la France.
Mardi matin, c'est la délégation UMP calédonienne, conduite par le député Pierre Frogier, qui a été reçue en premier, pendant une heure, par M. Fillon.
Le thème central "c'est ce que nous allons bâtir pour l'au-delà de 2014 (...), pour construire une Nouvelle-Calédonie équilibrée, apaisée et bien sûr dans le cadre de la République française", a-t-il déclaré à l'issue de cet entretien, en qualifiant de "dérisoire" la récente crise institutionnelle.
Il a par ailleurs jugé "important" de résoudre la crise d'ici "le déplacement du président de la République, que nous attendons depuis plusieurs années". Nicolas Sarkozy est attendu en Nouvelle-Calédonie fin août, où il doit assister à l'ouverture des 14e Jeux Pacifique.
Dans l'après-midi, François Fillon doit recevoir la délégation de Calédonie Ensemble (droite), acteur majeur dans la crise.
Depuis le renversement mi-février de son gouvernement, avec à sa tête son leader Philippe Gomes, Calédonie ensemble, qui dénonce un putsch, fait systématiquement tomber les nouveaux cabinets, en démissionnant en bloc.
Face à lui, une nouvelle majorité entre le Rassemblement-UMP, le parti Avenir Ensemble et les indépendantistes de l'Union calédonienne a émergé.
Porte-parole du Rassemblement-UMP, Eric Gay a récemment déploré l'invitation de Calédonie Ensemble à Matignon.
gk-mat/sm/phc