TAHITI, le 3 février 2020 - Le festival international du film océanien (Fifo) démarre officiellement demain. Les six membres du jury et leur président, Éric Barbier, vont avoir à visionner 13 films en compétitions pour établir le palmarès de la 17e édition de l’événement. Le président a répondu à quelques questions avant de s’enfermer dans une salle obscure.
Éric Barbier est le président du jury de la 17e édition du Fifo. Il est réalisateur et scénariste. Il a, par exemple, signé Le Serpent, Le Dernier diamant ou bien encore La Promesse de l’aube. Son dernier né, Petit pays, adapté du roman de Gaël Faye, a été présenté en avant-première à Tahiti. Sa sortie nationale étant prévue en mars.
Éric Barbier, êtes-vous déjà venu en Polynésie ?
"Je ne suis jamais venu dans le Pacifique. J’ai dû passer une fois une semaine à Melbourne pour tourner une publicité, autant dire jamais."
Que savez-vous de l’Océanie ?
"Je suis la personne qui ne sait rien de l’Océanie. Je ne sais rien de la culture océanienne, je suis le candide. Mais je suis entouré de gens qui connaissent très bien le pays, ainsi que le festival et son fonctionnement. Quand je parle de gens, je pense notamment aux membres du jury. Je suis honoré de remplir cette fonction de président."
Comment envisagez-vous votre rôle dans ce contexte ?
"Mon travail va être de fédérer l’avis des gens qui ont la connaissance. Je vais regarder les films comme un enfant. Comme un spectateur innocent, je vais voir comment on peut nous raconter des histoires. Je crois qu’il y a eu plus de 150 films envoyés cette année aux organisateurs. Treize ont été retenus, la sélection a dû être précise et exigeante. Je suis impatient de les découvrir et d’en parler. Je crois que voir tous ces films est le meilleur des moyens pour découvrir cette partie du monde et toutes ces îles qui se donnent la main pendant le Fifo."
En tant que réalisateur, comment appréhendez-vous le documentaire ?
"La chose la plus importante à mon sens est le point de vue, le choix d’un angle. C’est cela, cette approche, qui fait la force d’un documentaire, la manière dont il est monté, dont il est mis en musique, raconté. C’est toute la construction dramatique qui révèle le sujet. Si le point du vue est fort, il nous conduit à quelque chose. Ce qui m’intéresse, c’est que l’on me raconte quelque chose, que l’on ne considère pas que les choses sont acquises."
Vous parlez de d’histoire et de découverte. Le documentaire doit-il aussi susciter des émotions ?
"Bien sûr, mais cela est lié. On ne comprend jamais mieux que ce que l’on ressent fort."
Qu’en est-il de l’esthétisme ?
"Comme dans la fiction, l’esthétisme est au service du film, de l’histoire. Comme dans la fiction, il y a un lien entre le narratif et le visuel. Il importe de saisir la justesse du beau."
Éric Barbier est le président du jury de la 17e édition du Fifo. Il est réalisateur et scénariste. Il a, par exemple, signé Le Serpent, Le Dernier diamant ou bien encore La Promesse de l’aube. Son dernier né, Petit pays, adapté du roman de Gaël Faye, a été présenté en avant-première à Tahiti. Sa sortie nationale étant prévue en mars.
Éric Barbier, êtes-vous déjà venu en Polynésie ?
"Je ne suis jamais venu dans le Pacifique. J’ai dû passer une fois une semaine à Melbourne pour tourner une publicité, autant dire jamais."
Que savez-vous de l’Océanie ?
"Je suis la personne qui ne sait rien de l’Océanie. Je ne sais rien de la culture océanienne, je suis le candide. Mais je suis entouré de gens qui connaissent très bien le pays, ainsi que le festival et son fonctionnement. Quand je parle de gens, je pense notamment aux membres du jury. Je suis honoré de remplir cette fonction de président."
Comment envisagez-vous votre rôle dans ce contexte ?
"Mon travail va être de fédérer l’avis des gens qui ont la connaissance. Je vais regarder les films comme un enfant. Comme un spectateur innocent, je vais voir comment on peut nous raconter des histoires. Je crois qu’il y a eu plus de 150 films envoyés cette année aux organisateurs. Treize ont été retenus, la sélection a dû être précise et exigeante. Je suis impatient de les découvrir et d’en parler. Je crois que voir tous ces films est le meilleur des moyens pour découvrir cette partie du monde et toutes ces îles qui se donnent la main pendant le Fifo."
En tant que réalisateur, comment appréhendez-vous le documentaire ?
"La chose la plus importante à mon sens est le point de vue, le choix d’un angle. C’est cela, cette approche, qui fait la force d’un documentaire, la manière dont il est monté, dont il est mis en musique, raconté. C’est toute la construction dramatique qui révèle le sujet. Si le point du vue est fort, il nous conduit à quelque chose. Ce qui m’intéresse, c’est que l’on me raconte quelque chose, que l’on ne considère pas que les choses sont acquises."
Vous parlez de d’histoire et de découverte. Le documentaire doit-il aussi susciter des émotions ?
"Bien sûr, mais cela est lié. On ne comprend jamais mieux que ce que l’on ressent fort."
Qu’en est-il de l’esthétisme ?
"Comme dans la fiction, l’esthétisme est au service du film, de l’histoire. Comme dans la fiction, il y a un lien entre le narratif et le visuel. Il importe de saisir la justesse du beau."
Le Fifo a un petit frère
En 2019 est né le Festival international du film documentaire Amazonie Caraïbes (Fifac). Il a eu lieu en octobre à Saint-Laurent du Maroni en Guyane. Cet événement est "important" selon Wallès Kotra, directeur exécutif chargé de l’outre-mer au sein de France Télévisions. Il est co-fondateur du Fifo. "En cette période de mondialisation, il faut que les pays nous voient", dit celui qui est originaire de l’île de Tiga, en Nouvelle-Calédonie. "Ils doivent nous voir avec nos langues, nos cultures, nos fragilités. On ne peut pas disparaître, ce n’est pas possible, nous sommes une partie de l’humanité et nous devons le montrer."
En 2020, un festival sera également lancé sur l’île de La Réunion.
En 2019 est né le Festival international du film documentaire Amazonie Caraïbes (Fifac). Il a eu lieu en octobre à Saint-Laurent du Maroni en Guyane. Cet événement est "important" selon Wallès Kotra, directeur exécutif chargé de l’outre-mer au sein de France Télévisions. Il est co-fondateur du Fifo. "En cette période de mondialisation, il faut que les pays nous voient", dit celui qui est originaire de l’île de Tiga, en Nouvelle-Calédonie. "Ils doivent nous voir avec nos langues, nos cultures, nos fragilités. On ne peut pas disparaître, ce n’est pas possible, nous sommes une partie de l’humanité et nous devons le montrer."
En 2020, un festival sera également lancé sur l’île de La Réunion.
Tahiti, "capitale de l’Océanie"
Le Fifo, 17e édition, a lieu cette semaine à la Maison de la culture. Le festival dure jusqu’au 9 février inclus. Pas moins de 7 000 scolaires sont attendus dans ce que le ministre de la Culture, Heremoana Maamaatuaiahutapu, considère cette semaine comme "la capitale de l’Océanie".
Pour lui, la "Terre est bleue" quand Tahiti est placé au centre du planisphère. "C’est de ça dont il est question et qu’il faut le montrer aux plus jeunes. Nous sommes accrochés à nos cailloux, enracinés, avec pour seule perspective l’horizon. Au bout de l’horizon, il y a d’autres cailloux." Le Fifo est l’occasion de rappeler que tout cela ne fait qu’un. Le festival est là pour "déstructurer" les frontières et limites artificiellement dessinées. Il n’y a pas la Mélanésie, la Micronésie ou bien la Polynésie, mais l’Océanie.
Le Fifo, 17e édition, a lieu cette semaine à la Maison de la culture. Le festival dure jusqu’au 9 février inclus. Pas moins de 7 000 scolaires sont attendus dans ce que le ministre de la Culture, Heremoana Maamaatuaiahutapu, considère cette semaine comme "la capitale de l’Océanie".
Pour lui, la "Terre est bleue" quand Tahiti est placé au centre du planisphère. "C’est de ça dont il est question et qu’il faut le montrer aux plus jeunes. Nous sommes accrochés à nos cailloux, enracinés, avec pour seule perspective l’horizon. Au bout de l’horizon, il y a d’autres cailloux." Le Fifo est l’occasion de rappeler que tout cela ne fait qu’un. Le festival est là pour "déstructurer" les frontières et limites artificiellement dessinées. Il n’y a pas la Mélanésie, la Micronésie ou bien la Polynésie, mais l’Océanie.