Fifo : le voyage continue jusqu'à dimanche


Partez en voyage jusqu'au 7 février...
PAPEETE, le 2 février 2016 - La cérémonie officielle d'ouverture de la 13e édition du Fifo se tiendra ce matin, à la Maison de la Culture. Pour ce cru 2016, ce sont notamment 11 films en compétition que le jury, présidé par Abderrahmane Sissako, devra départager. Une occasion unique aussi pour le public d'être en immersion dans le monde de l'audiovisuel jusqu'au 7 février.


Face à la presse internationale, nationale et locale, les organisateurs de la 13e édition du Festival international du film documentaire océanien (Fifo) ont présenté, hier matin au Tahiti Pearl Beach Resort, le président du jury, Abderrahmane Sissako, ainsi que les invités accueillis dans le cadre de cet événement désormais bien ancré dans le paysage culturel polynésien. Accompagné de six personnalités, le cinéaste récompensé de sept César pour son film "Timbuktu" aura la lourde responsabilité de départager les 11 films en compétition, parmi lesquels les excellents "Tupaia" et "Aux armes Tahitiens". M. Sissako s'est dit "heureux d'être là afin de développer des liens avec le reste du monde".

Cet espace unique d'expression vivante a été imaginé par Wallès Kotra, président de l’Association du Fifo, et Heremoana Maamaatuaiahutapu, ancien directeur de la Maison de la Culture. Le premier a rappelé l'esprit de ce rendez-vous : "Il s'agit de prendre conscience de la fragilité de l'Océanie. C'est un lieu d'échange, où les paroles doivent être fortes pour être entendues." L'actuel ministre de la Culture a pour sa part souligné "la qualité du jury", confiant par ailleurs "la difficulté d'obtenir un budget". Il a ainsi remercié notamment Maina Sage "pour son aide au financement" via la réserve parlementaire. Michel Kops, directeur du Réseau Outre-mer de France Télévisions, a quant à lui évoqué "la visibilité" qu'offrait le Fifo à l'Océanie et la révolution numérique qui implique aujourd'hui la nécessité de "parler les langages du monde".

ZOOM SUR L'OCÉANIE

Tous les ans, la compétition reçoit des films venant des quatre coins de l'Océanie : de Polynésie bien sûr, mais également en provenance d'Australie, de Nouvelle-Zélande, de Papouasie Nouvelle-Guinée, de Nouvelle-Calédonie, du Vanuatu, des îles Salomon… Cette édition ne déroge pas à la règle avec 60 documentaires triés sur le volet parmi les 160 inscrits. Outre les 11 films en compétition, le public peut en découvrir 23 hors compétition et 8 en sélection "Pacific Islands" jusqu'au 7 février.

Le village du Fifo, c'est également de nombreuses animations autour de l'audiovisuel, des débats, des conférences, des rencontres avec des professionnels, le colloque des télévisions océaniennes, etc. Et puis, le voyage continue grâce au Fifo hors les murs, qui éveille la curiosité des élèves dans les îles et sensibilise aussi les habitants de Paris, de Nouvelle-Zélande, d'Australie… Vous avez jusqu'à dimanche pour entendre le cri du cœur de l'Océanie et le partager avec les autres.

Abderrahmane Sissako
Le jury du Fifo 2016

. Abderrahmane Sissako - Président
Réalisateur, scénariste et acteur (Mauritanie)
. René Boutin, directeur du Festival Ânûû-rû Âboro (Nouvelle-Calédonie)
. Patrice Guirao, auteur, écrivain, parolier (Polynésie)
. Teva Pambrun, chef de fabrication à Polynésie 1ère (Polynésie)
. Julia Parnell, productrice (Nouvelle-Zélande)
. Lisa Duff, chargée de production de l’unité documentaire à Screen Australia (Australie)
. Chantal Steinberg, directrice de l'école documentaire de Lussas (Association Ardèche Images, métropole)

Le Fifo 2016 en quelques chiffres

160 films documentaires inscrits
75 courts métrages inscrits
60 films retenus
11 films en compétition
23 films hors compétition
8 films sélection Pacific Islands
18 courts métrages pour la Nuit du court océanien
Une centaine d’invités internationaux

Projection des documentaires du 2 au 7 février

Du mardi au dimanche, de 8 heures à 22h30 (Petit Théâtre et Grand Théâtre)
Rencontres avec les réalisateurs invités et présents
Entrée : 1 000 Fcfp/jour ; 500 Fcfp (étudiants et groupes d'au moins 10 personnes)


Pratique

Contact : 87 70 70 16 ou 40 50 31 15
Site : www.fifo-tahiti.com
Facebook : FIFO Tahiti

Les 11 films en compétition

"Tupaia"
52 min – Polynésie française/Nouvelle-Zélande - 2015
Version française sous-titrée en français et en anglais
Réalisation : Lala Rolls
Production : Oceania Film/Island Film Productions/Polynésie 1ère
Nous connaissons tous le Capitaine Cook, mais qu’en est-il du navigateur tahitien Tupaia qui contribua à faire de son voyage en Nouvelle-Zélande une réussite ? Ce grand prêtre polynésien se révéla être un diplomate, un politicien et un artiste. Le film relate l’aventure de Tupaia et traduit la fascination des Maori pour ce personnage, qu’ils avaient reconnu comme l’un des leurs, et aujourd’hui toujours très présent dans la mémoire de tous les Néo-zélandais. Il montre la version océanienne du premier contact entre les Anglais et les Maori.

"Aux armes Tahitiens"
90 min – Polynésie française - 2015
Version française sous-titrée en anglais
Réalisation : Jacques Navarro-Rovira
Production : Bleu Lagon Productions/Polynésie 1ère/France Télévisions
La Seconde Guerre mondiale et les Tahitiens. Ce qu’on sait ou ce qui est moins connu : les pilotes de chasse, les mitrailleurs de bombardiers, les parachutistes des forces spéciales, les marins de Guadalcanal, les résistants… Le film retrace le parcours de ces volontaires, leurs faits d’armes à travers des images d’archives et des témoignages de rares survivants, de descendants et de spécialistes de ce pan glorieux de l’histoire polynésienne. Et il n’oublie pas d’évoquer l’importance politique et sociale des Tamarii Volontaires dans la Polynésie française de l’après-guerre.

"Another Country"
75 min – Australie - 2015
Version yolngu sous-titrée en anglais et en français
Réalisation : Molly Reynolds
Production : Peter Djigirr/Rolf De Heer/Molly Reynolds !
Comédien australien et aborigène David Gulpilil raconte ‘Another Country’, l’histoire de ce qui est arrivé lorsque le mode vie de son peuple a été interrompu par celui des « Blancs ». Ce documentaire évoque les conséquences du contact, la force de l’impact de l’Autre, les ravages causés par la superposition de deux cultures, l’une nouvelle et l’autre traditionnelle et les problèmes qui en découlent dans divers domaines de la vie quotidienne, tels que le temps, l'argent, les ordures …

"Hip hop - Eration"
93 min – Nouvelle Zélande — 2014
Version anglaise sous-titrée en français
Réalisation : Bryn Evans
Production : Inkubator Limited /N/A
Qui dit que votre grand-mère ne peut pas être une star du hip-hop ? Pas les Néo-zélandais. Pour Kara, Maynie et Terri, plus de 90 ans chacune, le voyage à Las Vegas pour le championnat mondial de danse hip-hop est le voyage de leur vie, un défi à relever. Elles le font avec 24 autres nonagénaires et leur coach Billie Jordan qui les a amenés à repousser les limites de l’âge et à donner un peu de folie rythmée à leur paisible retraite. Ce film est un hymne à la vie, un bel échange entre les générations.

"Le salaire des profondeurs"
51 min – Nouvelle Calédonie - 2015
Version fidjienne et anglaise sous-titrée en français
Réalisation : Dominique Roberjot et Christine Della-Maggiora
Production : Latitude 21 Pacific/Nouvelle-Calédonie 1ère/France Télévisions
« Je suis Fidjien et j’ai 20 ans… ». Dans ce film, la voix du narrateur nous emporte à travers son récit, dans l’histoire de centaines de pêcheurs à Fidji. Habitants des îles éloignées de l’Archipel, lorsque les compagnies chinoises leur proposent un nouvel Eldorado, leur vie bascule. L’Eldorado, les profondeurs de la mer… Et l’or que les Chinois convoitent, ce sont les bêches-de-mer. Argent facile de prime abord, travail dangereux, illégalité, pillage des fonds marins, accidents… Un voyage dans les profondeurs qui les marque à jamais !

"Prison Songs"
56 min – Australie - 2015
Version anglaise sous-titrée en français
Réalisation : Joshua Gilbert
Production : Beyond West
Berrimah, territoire du Nord en Australie, est un centre pénitentiaire où sont enfermés 800 prisonniers, hommes et femmes, à 80%, des Aborigènes. « On peut tous finir dans un endroit comme celui-là, mais y être pour des années, c’est dur. Même si c’est juste. » C’est ce dont témoignent, Renato, Max, Wurdankardi ou Bernardine et Molly… L’art, la musique et la danse, les aident à se poser des questions et à en poser à la société. Un docu-musical, entre comédie et tragédie, chargé de vérités et d’émotions.

"Putuparri and the Rainmakers"
95 min – Australia - 2015
Version anglaise et wangkatjungka sous-titrée en anglais
Réalisation : Nicole Ma
Production : Sensible Films
Tom Putuparri Lawford est un Aborigène pris entre deux mondes. Il a cédé aux tentations du monde moderne mais a accepté la responsabilité de guider sa communauté, de lutter pour les terres ancestrales de son clan et, artiste complet, d’œuvrer pour la transmission du savoir traditionnel. Sa vie est marquée par ses voyages vers « Kurtal » dans le désert, là où sa famille a toujours pratiqué le rituel des faiseurs de pluies. Ce film témoigne de l’espoir de faire vivre encore les rituels et la culture autochtone.

"The Ground We Won"
91 min – Nouvelle-Zélande - 2015
Version anglaise sous-titrée en anglais et en français
Réalisation : Christopher Pryor
Production : Deer Heart Films Ltd
L’univers masculin d’une communauté rurale néo-zélandaise est observé à travers les pratiques et les rituels de son club de rugby. Après une longue série d’échecs, l’équipe d’agriculteurs tente de redorer son blason. Le match du samedi soir est un exutoire pour supporter, entre grossièretés et camaraderie, les responsabilités de la ferme et de la paternité. Il permet à chacun de prouver sa valeur. De ce monde viril, le spectateur découvre les apprentissages, les moqueries, la 3e mi-temps et la force des liens qui unissent les membres du club.

"The Price of Peace"
86 min – Nouvelle-Zélande - 2015
Version anglaise et maori de Nouvelle-Zélande sous-titrée en français
Réalisation : Kim Webby
Production : Christina Milligan/Roger Grant/Kim Webby
Ce documentaire suit, Tame Iti, militant Maori pendant les sept années dramatiques allant des raids de la police « anti-terroriste », dans sa communauté, de son arrestation et de son emprisonnement, jusqu’à la signature d’un « traité de paix » entre sa tribu, Ngai Tuhoe, et la Couronne. Après deux cents ans de guerre et de griefs contre la Couronne, cet épisode historique s’est terminé par des excuses émouvantes des représentants de la Police et de la Couronne au peuple, Ngai Tuhoe et à la famille de Tame, apportant réconciliation, paix et partenariat.

"Une équipe de rêve"
95 min – France - 2015
Version anglaise sous-titrée en français
Réalisation : Mike Brett and Steve Jamison
Production : Agile Films, Archer’s Mark
Après une défaite historique 31-0 contre l’Australie en 2001, les Samoa Américaines, dernières au classement de la FIFA, sont toujours à la recherche de leur première victoire en match officiel. N’ayant pas marqué un but depuis 4 ans mais décidée à laver son honneur en se qualifiant pour la Coupe du monde 2014, un rêve à réaliser, l'équipe fait appel à l’entraîneur néerlandais Thomas Rongen. Il découvre, une attachante équipe dont Nicky, gardien de but hanté par 31 buts encaissés et « Jailyah », premier joueur transgenre de la Fifa.

"Vision in the Dark : The Life of Pinky Thompson"
76 min – Hawaii/USA - 2014
Version anglaise sous-titrée en français
Réalisation : Ty Sanga
Production : Co Creative Studio / Kamehameha Schools
Au retour de la seconde guerre mondiale, Pinky Thompson, Hawaiien, a apporté toute son énergie aux services sociaux de son archipel. Il a œuvré toute sa vie pour améliorer les conditions de vie des enfants et donner aux Hawaiiens leur place dans la société locale et américaine. Il a incarné un esprit nouveau, un engagement tenace et sans relâche. Activiste pacifique, Pinky a défendu son identité d’Hawaiien, son peuple et sa culture. Il a fait naître une nouvelle génération de dirigeants du pays. Un véritable portrait d’Océanien engagé.

Rédigé par Dominique Schmitt le Lundi 1 Février 2016 à 17:26 | Lu 923 fois