Briefing - Crédit : Cartouche.
Tahiti, le 11 octobre 2024 - Le nouveau documentaire de Raynald Mérienne s’intitule “Fier.e.s La voix du Pacifique” et il sera diffusé sur France 2 le 22 octobre. Celui qui a déjà remporté le prix du public au Fifo en 2023 pour “Motu Haka” poursuit son travail sur la culture polynésienne. Il cherche, par ce biais, à trouver des enseignements éclairants pour penser le monde avec plus de lumière.
“Fier.e.s” raconte le parcours de vie de personnes transgenres, comment t’es venue l’idée de filmer cette communauté ?
“En arrivant en Polynésie, la première fois, j’ai trouvé fascinant et surprenant la grande ouverture apparente vis-à-vis des personnes transgenres. Quand on ne connait pas le territoire, on les voit évoluer dans la société avec une grande facilité qui interroge. En creusant, en allant au-delà de la façade, j’ai trouvé une part sombre et douloureuse. J’ai donc cherché à mieux comprendre cette situation. J’ai creusé dans la pensée océanienne, dans l’histoire et l’évolution de cette ouverture."
Et qu’as-tu trouvé ?
“Il apparaît qu’avant l’arrivée des Européens, nombreux étaient les Polynésiens et Polynésiennes qui exprimaient une identité multiple. Avec l’arrivée des missionnaires et les injonctions morales, avec le CEP, les choses ont changé.”
Quelle est la situation aujourd’hui ?
“Elle est très contrastée sur la question : d’un côté il y a une grande tolérance ; et de l’autre un rejet. J’ai voulu montrer la diversité des situations, la grande visibilité, l’acceptation et toutes les trajectoires de vie ; parler des violences parfois inouïes, des parcours. Le regard porté n’est pas manichéen. C’est une vision ouverte qui dit les différentes réalités. Il n’y a pas une manière de vivre sa transidentité. Il y a une définition et chacun ensuite la vit comme il l’entend. Entre les deux pôles féminin et masculin, il y a une infinité de couleurs, de possibilités. Je veux sortir des clichés.”
Tu signes un deuxième film sur la culture polynésienne, que cherches-tu ?
“En m’intéressant à la pensée polynésienne, comme je l’ai fait avec Motu Haka, je suis à la recherche des enseignements les plus éclairants pour nous tous. J’entends par là pour l’humain en général. J’évoque des questions humanistes et universelles. Je me demande comment penser le monde avec plus de lumière.”
Les témoignages des personnes filmées, à en croire les premières images dévoilées, paraissent très libres. Il se dégage une grande confiance, comment as-tu fait pour rencontrer cette communauté ?
“Je suis moi-même très proche d’elle. J’ai une grande ouverture et une grande acceptation sur la question qui m’est tout à fait naturelle. En tant que réalisateur j’ai veillé à rester très rigoureux et professionnel, mais également attentionné, à l’écoute, bienveillant pour que nous puissions construire ce film tous ensemble. Ce n’est pas mon film, c’est celui d’une équipe. Je propose une collaboration, des idées, des envies puis je me laisse guider. Nous avons avancé ensemble dans un cadre sécurisé et sécurisant.”
Comment as-tu sélectionné les personnes filmées ?
“Il y a deux volets dans ce projet. Le premier s’est déroulé en studio. J’ai souhaité créer un lieu et des moments intimistes. Nous avons invité à venir nous rencontrer toutes celles et ceux qui souhaitaient. Une photographe, Cartouche, a réalisé des portraits. Nous avons tourné des séquences avec les volontaires. Il n’y a jamais eu aucune obligation.”
Quel était le deuxième volet ?
“Nous avons noué des relations avec cinq personnes en particulier qui ont accepté de nous accueillir chez elles, de nous parler de leur quotidien, de leur famille, leurs proches. Un film doit être incarné, il faut aller plus loin qu’un seul tournage en studio.”
Les photographies de Cartouche seront-elles présentées un jour ?
“Oui, c’est la suite du projet, nous travaillons désormais à l’organisation d’une exposition à Papeete d’abord, dans les îles nous espérons et, nous osons y penser, à Paris. Pourquoi pas, par exemple, sur les grilles du jardin du Luxembourg ? En parallèle, le documentaire sera présenté dans l’année à différents festivals.”
Quand a eu lieu le tournage, et que retenez-vous de ces moments, de ces rencontres ?
“Je suis venu en novembre 2023 pour faire des repérages, faire de premières rencontres, puis le tournage a eu lieu en mars 2024. C’est, je crois, le plus beau tournage de ma vie. Les échanges ont été très forts, l’équipe de tournage très soudée et complice. Quand on démarre, on a toujours plus de doutes, et là tout s’est déroulé et enchaîné très naturellement. Nous avons ressenti de grandes émotions à l’écoute de certains témoignages mais il ressort malgré tout beaucoup d’optimisme, de joie de vivre et tout cela fait réfléchir. Il y a eu beaucoup de lumière malgré les douleurs.”
“Fier.e.s” raconte le parcours de vie de personnes transgenres, comment t’es venue l’idée de filmer cette communauté ?
“En arrivant en Polynésie, la première fois, j’ai trouvé fascinant et surprenant la grande ouverture apparente vis-à-vis des personnes transgenres. Quand on ne connait pas le territoire, on les voit évoluer dans la société avec une grande facilité qui interroge. En creusant, en allant au-delà de la façade, j’ai trouvé une part sombre et douloureuse. J’ai donc cherché à mieux comprendre cette situation. J’ai creusé dans la pensée océanienne, dans l’histoire et l’évolution de cette ouverture."
Et qu’as-tu trouvé ?
“Il apparaît qu’avant l’arrivée des Européens, nombreux étaient les Polynésiens et Polynésiennes qui exprimaient une identité multiple. Avec l’arrivée des missionnaires et les injonctions morales, avec le CEP, les choses ont changé.”
Quelle est la situation aujourd’hui ?
“Elle est très contrastée sur la question : d’un côté il y a une grande tolérance ; et de l’autre un rejet. J’ai voulu montrer la diversité des situations, la grande visibilité, l’acceptation et toutes les trajectoires de vie ; parler des violences parfois inouïes, des parcours. Le regard porté n’est pas manichéen. C’est une vision ouverte qui dit les différentes réalités. Il n’y a pas une manière de vivre sa transidentité. Il y a une définition et chacun ensuite la vit comme il l’entend. Entre les deux pôles féminin et masculin, il y a une infinité de couleurs, de possibilités. Je veux sortir des clichés.”
Tu signes un deuxième film sur la culture polynésienne, que cherches-tu ?
“En m’intéressant à la pensée polynésienne, comme je l’ai fait avec Motu Haka, je suis à la recherche des enseignements les plus éclairants pour nous tous. J’entends par là pour l’humain en général. J’évoque des questions humanistes et universelles. Je me demande comment penser le monde avec plus de lumière.”
Les témoignages des personnes filmées, à en croire les premières images dévoilées, paraissent très libres. Il se dégage une grande confiance, comment as-tu fait pour rencontrer cette communauté ?
“Je suis moi-même très proche d’elle. J’ai une grande ouverture et une grande acceptation sur la question qui m’est tout à fait naturelle. En tant que réalisateur j’ai veillé à rester très rigoureux et professionnel, mais également attentionné, à l’écoute, bienveillant pour que nous puissions construire ce film tous ensemble. Ce n’est pas mon film, c’est celui d’une équipe. Je propose une collaboration, des idées, des envies puis je me laisse guider. Nous avons avancé ensemble dans un cadre sécurisé et sécurisant.”
Comment as-tu sélectionné les personnes filmées ?
“Il y a deux volets dans ce projet. Le premier s’est déroulé en studio. J’ai souhaité créer un lieu et des moments intimistes. Nous avons invité à venir nous rencontrer toutes celles et ceux qui souhaitaient. Une photographe, Cartouche, a réalisé des portraits. Nous avons tourné des séquences avec les volontaires. Il n’y a jamais eu aucune obligation.”
Quel était le deuxième volet ?
“Nous avons noué des relations avec cinq personnes en particulier qui ont accepté de nous accueillir chez elles, de nous parler de leur quotidien, de leur famille, leurs proches. Un film doit être incarné, il faut aller plus loin qu’un seul tournage en studio.”
Les photographies de Cartouche seront-elles présentées un jour ?
“Oui, c’est la suite du projet, nous travaillons désormais à l’organisation d’une exposition à Papeete d’abord, dans les îles nous espérons et, nous osons y penser, à Paris. Pourquoi pas, par exemple, sur les grilles du jardin du Luxembourg ? En parallèle, le documentaire sera présenté dans l’année à différents festivals.”
Quand a eu lieu le tournage, et que retenez-vous de ces moments, de ces rencontres ?
“Je suis venu en novembre 2023 pour faire des repérages, faire de premières rencontres, puis le tournage a eu lieu en mars 2024. C’est, je crois, le plus beau tournage de ma vie. Les échanges ont été très forts, l’équipe de tournage très soudée et complice. Quand on démarre, on a toujours plus de doutes, et là tout s’est déroulé et enchaîné très naturellement. Nous avons ressenti de grandes émotions à l’écoute de certains témoignages mais il ressort malgré tout beaucoup d’optimisme, de joie de vivre et tout cela fait réfléchir. Il y a eu beaucoup de lumière malgré les douleurs.”
Crédit : Cartouche.
Rediffusion de “Motu Haka”, Jeudi 24 octobre sur France 5