le Contre-amiral Franck Bainimarama
HONIARA, mercredi 15 décembre 2010 (Flash d'Océanie) – Le gouvernement des îles Fidji a finalement pris la tête du Groupe Mélanésien Fer de Lance, mercredi, à l’issue d’une cérémonie coutumière de réconciliation entre pays et organisations membres de cette organisation subrégionale.
Cette cérémonie élaborée au plan coutumier d’abord, avait pour objet de réunir une nouvelle fois les représentants des membres du Groupe Fer de Lance (GMFL, composé de Vanuatu, Fidji, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Salomon et du Front de Libération Nationale Kanak Socialiste [FLNKS] de Nouvelle-Calédonie) afin de procéder à une passation de la Présidence qui n’avait pu avoir lieu à la date prévue, fin juillet 2010, lors d’un sommet du GMFLL qui n’avait pas pu avoir lieu non plus.
À l’époque, Edward Natapei, le Premier ministre de Vanuatu, qui assurait la Présidence sortante, avait décidé de reporter un sommet prévu à l’origine à Fidji.
Conformément à l’usage, le pays hôte devait alors se voir passer la Présidence.
Mais M. Natapei avait alors avancé un « conflit » entre les valeurs démocratiques chères au GMFL et le fait que Fidji soit dirigé depuis le putsch du 5 décembre 2006 par le Contre-amiral Franck Bainimarama, auteur de ce coup d’État.
Fidji caressait alors l’idée de profiter de sommet du GMFL pour monter une sorte d’ « alter-Forum » en invitant des pays extérieurs au GMFL et ainsi contrebalancer sa suspension du Forum des Îles du Pacifique (FIP, depuis mai 2009, pour cause de non-retour rapide à la démocratie), sous l’insistance des deux pays phare du FIP, l’Australie et la Nouvelle-Zélande).
Le Contre-amiral avait alors décidé de maintenir l’idée d’une réunion régionale, tout en la rebaptisant « S’engager pour Fidji » et à laquelle plusieurs chefs d’États et de gouvernement de la réunion s’étaient finalement rendus.
Mais le blocage de M. Natapei, au niveau du GMFL, avait sérieusement entamé l’unité du groupe mélanésien, ainsi qu’envenimé les relatons bilatérales entre Suva et Port-Vila.
Début décembre, M. Natapei était renversé par motion de censure et remplacé par Sato Kilman.
Ce dernier a alors rapidement fait savoir son intention de se rendre à la réunion du GMFL pour réparer les relations entre son pays et Fidji.
Dès mardi, dès son arrivée, le ministre fidjien des affaires étrangères, Ratu Inoke Kubuabola, a été accueilli personnellement par le Premier ministre salomonais Danny Philip.
Le chef de la diplomatie fidjienne a alors précisé que le Contre-amiral ne se rendrait pas aux Salomon, « en raison d’engagements préexistants ».
En réponse, M. Philip a souligné « la valeur que son gouvernement, mais aussi les gouvernements précédents, attache à ses relations avec Fidji, en tant que frère et voisin Mélanésien », rapportait mercredi la presse locale, qui a parlé de « solidarité » et de « culture mélanésienne fondée sur la tradition et le consensus ».
Pour s’adapter à la situation tendue, et pour « diluer » les rancœurs, mercredi, un scénario bien précis a été élaboré : dans un premier temps, Vanuatu a remis la présidence au pays hôte, les îles Salomon, avant que ce dernier ne passe le relais, quasi-simultanément à Fidji.
Outre les chefs et membres de gouvernement, une importante délégation de chefs coutumiers avait aussi fait le déplacement.
Le scénario avait commencé à prendre forme fin septembre 2010 dans les couloirs de l’Assemblée Générale des Nations-Unies, à New York, entre diplomates et dirigeants mélanésiens.
Une première tentative de réunion vendredi 22 octobre 2010 n’avait pas abouti.
Dès après son élection fin août 2010, à l’issue des législatives dans son pays, M. Philip n’avait pas fait secret de sa position vis-à-vis de Fidji et de son régime actuel : il avait alors souligné en substance que « Bien que (son) gouvernement ne cautionne pas ce retard dans le retour de Fidji à la démocratie par des élections, l’isolement de ce pays peut faire plus de mal que de bien pour aider Fidji à réaliser cet objectif ».
Au cours de l’une de ses premières interventions censée balayer une série de thèmes à la fois nationaux, régionaux et internationaux, M. Philip avait d’ailleurs estimé d’emblée que la posture adoptée par le Forum des Îles du Pacifique vis-à-vis de Fidji, à savoir une mise à l’index, était « une grosse erreur ».
Il avait annoncé son intention d’entamer « des discussions directes » avec le régime de Suva.
“Mon gouvernement discutera avec le Premier ministre provisoire pour identifier les domaines de réformes électorales dans lesquels il s’engage. Et lorsque ce sera possible, nous tenterons de faire en sorte que ces réformes sont menées avec un engagement sincère. Car ce qui est important, c’est l’engagement sincère, non pas le nombre exact de mois que cela prendra pour tenir des élections démocratiques », estimait alors le nouveau Premier ministre salomonais.
« Fidji est le siège de plusieurs de nos organisations régionales. Leurs précédents dirigeants étaient à l’origine du Forum des Îles du Pacifique. Tant que le régime militaire de ce pays sera engagé en vue de ramener le peuple à une règle démocratique, la question du calendrier ne devrait pas être une préoccupation majeure », avait-il déclaré.
« Fidji a une histoire unique, contrairement à d’anciennes colonies britanniques, australiennes et françaises dans le Pacifique », avait-il poursuivi.
Cette cérémonie élaborée au plan coutumier d’abord, avait pour objet de réunir une nouvelle fois les représentants des membres du Groupe Fer de Lance (GMFL, composé de Vanuatu, Fidji, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Salomon et du Front de Libération Nationale Kanak Socialiste [FLNKS] de Nouvelle-Calédonie) afin de procéder à une passation de la Présidence qui n’avait pu avoir lieu à la date prévue, fin juillet 2010, lors d’un sommet du GMFLL qui n’avait pas pu avoir lieu non plus.
À l’époque, Edward Natapei, le Premier ministre de Vanuatu, qui assurait la Présidence sortante, avait décidé de reporter un sommet prévu à l’origine à Fidji.
Conformément à l’usage, le pays hôte devait alors se voir passer la Présidence.
Mais M. Natapei avait alors avancé un « conflit » entre les valeurs démocratiques chères au GMFL et le fait que Fidji soit dirigé depuis le putsch du 5 décembre 2006 par le Contre-amiral Franck Bainimarama, auteur de ce coup d’État.
Fidji caressait alors l’idée de profiter de sommet du GMFL pour monter une sorte d’ « alter-Forum » en invitant des pays extérieurs au GMFL et ainsi contrebalancer sa suspension du Forum des Îles du Pacifique (FIP, depuis mai 2009, pour cause de non-retour rapide à la démocratie), sous l’insistance des deux pays phare du FIP, l’Australie et la Nouvelle-Zélande).
Le Contre-amiral avait alors décidé de maintenir l’idée d’une réunion régionale, tout en la rebaptisant « S’engager pour Fidji » et à laquelle plusieurs chefs d’États et de gouvernement de la réunion s’étaient finalement rendus.
Mais le blocage de M. Natapei, au niveau du GMFL, avait sérieusement entamé l’unité du groupe mélanésien, ainsi qu’envenimé les relatons bilatérales entre Suva et Port-Vila.
Début décembre, M. Natapei était renversé par motion de censure et remplacé par Sato Kilman.
Ce dernier a alors rapidement fait savoir son intention de se rendre à la réunion du GMFL pour réparer les relations entre son pays et Fidji.
Dès mardi, dès son arrivée, le ministre fidjien des affaires étrangères, Ratu Inoke Kubuabola, a été accueilli personnellement par le Premier ministre salomonais Danny Philip.
Le chef de la diplomatie fidjienne a alors précisé que le Contre-amiral ne se rendrait pas aux Salomon, « en raison d’engagements préexistants ».
En réponse, M. Philip a souligné « la valeur que son gouvernement, mais aussi les gouvernements précédents, attache à ses relations avec Fidji, en tant que frère et voisin Mélanésien », rapportait mercredi la presse locale, qui a parlé de « solidarité » et de « culture mélanésienne fondée sur la tradition et le consensus ».
Pour s’adapter à la situation tendue, et pour « diluer » les rancœurs, mercredi, un scénario bien précis a été élaboré : dans un premier temps, Vanuatu a remis la présidence au pays hôte, les îles Salomon, avant que ce dernier ne passe le relais, quasi-simultanément à Fidji.
Outre les chefs et membres de gouvernement, une importante délégation de chefs coutumiers avait aussi fait le déplacement.
Le scénario avait commencé à prendre forme fin septembre 2010 dans les couloirs de l’Assemblée Générale des Nations-Unies, à New York, entre diplomates et dirigeants mélanésiens.
Une première tentative de réunion vendredi 22 octobre 2010 n’avait pas abouti.
Dès après son élection fin août 2010, à l’issue des législatives dans son pays, M. Philip n’avait pas fait secret de sa position vis-à-vis de Fidji et de son régime actuel : il avait alors souligné en substance que « Bien que (son) gouvernement ne cautionne pas ce retard dans le retour de Fidji à la démocratie par des élections, l’isolement de ce pays peut faire plus de mal que de bien pour aider Fidji à réaliser cet objectif ».
Au cours de l’une de ses premières interventions censée balayer une série de thèmes à la fois nationaux, régionaux et internationaux, M. Philip avait d’ailleurs estimé d’emblée que la posture adoptée par le Forum des Îles du Pacifique vis-à-vis de Fidji, à savoir une mise à l’index, était « une grosse erreur ».
Il avait annoncé son intention d’entamer « des discussions directes » avec le régime de Suva.
“Mon gouvernement discutera avec le Premier ministre provisoire pour identifier les domaines de réformes électorales dans lesquels il s’engage. Et lorsque ce sera possible, nous tenterons de faire en sorte que ces réformes sont menées avec un engagement sincère. Car ce qui est important, c’est l’engagement sincère, non pas le nombre exact de mois que cela prendra pour tenir des élections démocratiques », estimait alors le nouveau Premier ministre salomonais.
« Fidji est le siège de plusieurs de nos organisations régionales. Leurs précédents dirigeants étaient à l’origine du Forum des Îles du Pacifique. Tant que le régime militaire de ce pays sera engagé en vue de ramener le peuple à une règle démocratique, la question du calendrier ne devrait pas être une préoccupation majeure », avait-il déclaré.
« Fidji a une histoire unique, contrairement à d’anciennes colonies britanniques, australiennes et françaises dans le Pacifique », avait-il poursuivi.