Feu vert définitif du Parlement à la liaison ferroviaire Charles-de-Gaulle Express


Paris, France | AFP | mardi 20/12/2016 - Le Parlement a définitivement donné son accord mardi à la liaison ferroviaire Charles-de-Gaulle Express devant mettre Roissy à 20 minutes de Paris fin 2023, le Sénat ayant voté dans le même terme le compromis adopté la veille par l'Assemblée.

Présenté comme un atout notamment pour la candidature aux Jeux olympiques de 2024, avec un train toutes les 15 minutes de 05H00 à minuit, cette liaison est au centre d'un projet d'ordonnance confiant à une filiale commune SNCF-Aéroports de Paris le soin de réaliser ce chantier estimé à quelque 1,69 milliard d'euros.

Après un passage du texte dans chaque chambre, députés et sénateurs étaient parvenus à un compromis sur le projet de loi du gouvernement en commission mixte paritaire. L'Assemblée l'a validé avec les votes favorables des socialistes, des radicaux de gauche et de LR.

Au Sénat, le projet n'a été soutenu ni par les écologistes, ni par le groupe Communiste, républicain et citoyen (CRC). Les autres groupes ont voté en sa faveur.

"Le projet, qui conjugue attractivité économique et développement durable, sera un argument de poids pour les candidatures de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques et l'Exposition universelle", a mis en avant le secrétaire d’État au tourisme Matthias Fekl.

Si "cet accord marque un élan nouveau dans l'histoire chaotique"de ce projet, "il est évident que nous aurions pu faire beaucoup mieux sur le plan financier", a fait remarquer le rapporteur Louis Nègre (LR). "Je m'inquiète beaucoup d'une dérive des coûts", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'"il faudra rester plus vigilant quant à la dette de la SNCF".

Nicole Bonnefoy (PS) a rappelé que les accès actuels de Roissy-Charles-de-Gaulle, par lequel transitent 15 millions de visiteurs annuels chaque année, "sont aujourd'hui fortement congestionnés", par autoroutes comme par RER B. "C'est bien une partie de la qualité du voyage en France qui s'en trouve dégradée".

"Le projet est dès lors nécessaire pour améliorer la qualité du voyage et de l'accueil de nos visiteurs, et donner une image plus moderne de notre pays", a-t-elle dit.

Pour Jean Desessard (Écologiste), ce projet "ne permet pas de doter l’Île-de-France d’un système de transport permettant à la fois une desserte aéroportuaire de qualité et des liaisons, directes et omnibus, au bénéfice des Franciliens, des salariés de l’aéroport et des voyageurs".

Une analyse partagée par Éliane Assassi (CRC) qui a qualifié le projet d'"inutile, coûteux et dangereux en développant une société à deux vitesses" car donnant "priorité aux usagers ayant les moyens de payer une offre dédiée". Le prix du billet doit être de 24 euros.

Rédigé par () le Mardi 20 Décembre 2016 à 06:35 | Lu 380 fois