Festival des îles : l'heure du bilan pour la FTF


À la tête de la Direction générale de la FTF, Moeama Mu-Greig tient le cap pour 2024.
Avec plus de 1 100 participants lors de cette 12e édition, le Festival des îles faisait son grand retour du 17 au 22 juillet, après trois années en suspens. Au lendemain de la compétition, la Fédération tahitienne de football (FTF) dresse un bilan de l'événement, l'occasion également de faire le point sur la situation du football polynésien dans sa globalité. Moeama Mu-Greig, directrice générale de la FTF, revient pour Tahiti Infos sur les coulisses de l'événement. 
 
La compétition vient de se terminer, quel bilan tirez-vous de cette 12e édition après trois années de hiatus ?
 
“C'est un bonheur de relancer le Festival des îles cette année. C'est un événement qui compte beaucoup pour les amoureux du ballon rond, notamment dans les îles où certaines délégations se préparent très sérieusement pour l'occasion. C'est un peu leur Coupe du monde à eux, et ils ont raison, c'est leur compétition. De plus, cette année, nous avons eu l'honneur de recevoir le président de la Fifa, Gianni Infantino. De ses propres dires, l'accueil polynésien est vraiment spécial et il a ressenti quelque chose de très fort dès son arrivée, quelque chose d'unique. Mais nous, on le sait, c'est le mana du fenua !” 
 
Avec plus de 1 100 participants venus de tous les archipels, à quel genre de problèmes avez-vous dû faire face ?
 
“Les problèmes ont été nombreux et de différentes natures. C'est normal lors d'une compétition de cette envergure. Par exemple, en raison de la venue du président de la Fifa, nous avons décalé le Festival, qui devait se tenir en avril, au mois de juillet. Ce qui n'est pas nécessairement une bonne chose pour nous. En effet, dans les îles, à cette période de l'année, nombreux sont ceux qui se sont engagés dans les troupes de danse afin de célébrer le Heiva. Et d'un autre côté, en ce qui concerne par exemple nos compétiteurs fonctionnaires, beaucoup sont partis en voyage. Nous aurions pu avoir plus de monde si nous avions fait cet événement en avril, comme à notre habitude. 
Plus concrètement, lors du Festival des îles, tous les matins, nous avions une réunion. Le but étant d'entendre les doléances de chacun, les problèmes rencontrés par les différentes délégations et d'essayer d'apporter des solutions le plus rapidement possible. Par exemple, au niveau de l'hébergement, il fallait s'assurer que les différents sites répondaient aux besoins des athlètes en termes de capacité d'accueil mais également en approvisionnement de nourriture. Et à ce niveau-là, le travail a été fait, je dirais même remarquablement bien fait.”
 
Durant la compétition, le manque d'expérience du corps arbitral, composé essentiellement de jeunes volontaires, semble avoir été souligné à plusieurs reprises. S'agit-il d'un problème isolé, ou au contraire d'un symptôme qui reflète un manque de personnels qualifiés dans nos îles ?  
 
“D'ordinaire, à chaque édition, nous mettons en place une formation d'arbitrage et d'entraîneur trois jours en amont de la compétition. Et les délégations y manifestent toujours un grand intérêt afin de pouvoir ramener ces compétences dans les îles. Hélas, exceptionnellement cette année, nous n'avons pas pu dispenser ces formations et cela s'est fait ressentir lors de la compétition. L'année prochaine, nous mettrons un point d'honneur à corriger ce problème. Mais effectivement, il y a un gros travail à faire à ce niveau pour les îles, qui manquent de compétences mais aussi de structures.”
 
L'engouement grandissant pour le football, le beach soccer et le futsal est réel dans les îles, mais les infrastructures ne suivent pas. Quelle vision la FTF porte-t-elle vis-à-vis de ces enjeux ?
 
“Nous travaillons tout au long de l'année avec les communes afin de répondre, dans la mesure du possible, aux attentes de ces délégations. Actuellement, il existe un programme proposé par la Fédération française de football (FFF) : le Fonds d’aide au football amateur (Fafa), qui permet d'obtenir un soutien financier lors de projets de création, ou de renouvellement, d'équipements et d'infrastructures. En revanche, il faut que les structures soient gérées par un club, il y aura donc des conventions à établir entre la commune et son club. Toujours dans ce sens, nous avons reçu le président de la Fifa dernièrement, le message a été transmis et semble avoir été entendu. Nous avons bon espoir d'avoir le soutien de la Fifa dans ces objectifs à l'avenir.”
 
Le futsal a bénéficié d'une ferveur particulière lors de cette 12e édition du Festival des îles. Pourtant, la discipline ne dispose d'aucun championnat et les structures adaptées se font rares. Le potentiel est énorme, mais tout reste à faire ?
 
“Cette année, le futsal a rencontré un fort succès, autant chez les hommes que chez les femmes. C'est une discipline qui prend de l'importance et nous voulons la mettre en avant. À l'heure actuelle, toutes les délégations ne sont pas encore affiliées à la FTF, donc il faut continuer de formaliser et régulariser la situation de certains clubs afin d'encadrer au mieux la discipline et ses pratiquants dans un premier temps. Et il y a effectivement une urgence de ce côté-là puisque, aujourd'hui, nous avons une délégation qui se doit de participer à la Coupe des Nations de futsal au mois d'octobre, mais faute de championnat, et donc de champions, ce sont les vainqueurs du Festival des îles qui représenteront Tahiti à cette compétition. Il y a beaucoup à faire encore, mais nous y travaillons.”

Rédigé par Wendy Cowan le Lundi 24 Juillet 2023 à 19:13 | Lu 1666 fois