Festival de Luchon: téléfilms choc, formats courts et TNT en guest-star


PARIS, 09 fév 2013 (AFP) - Rendez-vous incontournable du téléfilm français, le festival de Luchon qui s'ouvre mercredi abordera cette année des thèmes sombres comme la pédophilie à l'église ou le burn-out au travail, mais il dévoilera aussi les tout premiers projets de fiction des chaînes de la TNT et proposera de nombreux formats courts, en plein boom.

La 15e édition de ce festival des créations télévisuelles, qui se tient du 13 au 17 février, se tient sous des auspices favorables, alors que les téléfilms français ont le vent en poupe.

Sept Français sur dix ont regardé de manière régulière une fiction française en 2012, alors qu'ils n'étaient que six en 2010, selon un sondage réalisé par l'institut Médiamétrie pour le festival.

En 2012, 68% des 1.086 personnes interrogées fin janvier sur internet ont regardé une fiction (séries, feuilletons ou téléfilms) française au moins une fois par semaine, contre 55% en 2010.

Les femmes, les 50 ans et plus et les inactifs sont les plus friands des "Plus belle la vie", "Camping Paradis" et autres "Fais pas ci fais pas ça".

Lustiger et Dr House

De loin, la comédie et les films policiers remportent la palme, alors que les drames psychologiques et les films historiques dégringolent dans le palmarès.

"Il y a 15 ans, le format roi au sein de la fiction française, c'était le téléfilm de 90 minutes. C'est une question d'offre, puisque le 52 minutes est plus facile à placer par les chaînes", souligne Jean-Pierre Panzani, directeur marketing et développement du département TV de Médiamétrie.

Cette embellie des téléfilms français ne doit pas masquer la force de frappe des séries américaines.

En 1998, année de création du festival, le top 10 des fictions en terme d'audience était intégralement français (Le comte de Monte Cristo, Julie Lescaut, Une femme d'honneur, Les Cordier Juge et flic...). Quinze ans plus tard, six séries américaines figurent au top 10. Mentalist et Dr House occupent les deux premières places, suivis du mini-format français "Nos chers voisins".

Le mini-format, ces séries de quelques minutes, souvent humoristiques, occupe une place de choix au festival de Luchon, puisqu'une dizaine y sera projetée.

Seize téléfilms sont en compétition à ce festival, ainsi que quatre séries et quatre mini-formats.

Parmi les téléfilms, présélectionnés sur 55, une large part sera diffusée par les chaînes publiques (France 2, France 3 et Arte), un seul sur TF1.

A noter que pour la toute première fois, des chaînes de la TNT (Chérie 25, TMC, D8 et NRJ) proposeront des projets de fictions, principalement des programmes courts et des séries.

Daniel Psenny, membre du comité de sélection, note "un retour du film politique et des sujets en lien avec les problèmes sociétaux comme la pédophilie".

Côté téléfilm politique, la fable "La dernière campagne" a été sélectionnée. Bernard Le Coq a déjà été primé au Festival international de programmes audiovisuels (Fipa) de Biarritz en janvier pour son interprétation de Jacques Chirac dans ce téléfilm qui sera diffusé sur France 2. Il y a aussi "Kanak, l'histoire oubliée", une biographie de Christian Karembeu à l'époque de la prise d'otages d'Ouvéa en 1988, alors qu'il est encore adolescent et vie en Nouvelle-Calédonie.

Le thème de l'église semble porteur, après le succès de la série "Ainsi soient-ils", très suivie sur Arte à la rentrée. "Le métis de Dieu" (Arte) raconte le destin du Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris de 1981 à 2005, décédé en 2007. Plus sombre, "Le silence de l'église" (France 2) traite de la pédophilie, un sujet jamais abordé à la TV française.

Au menu, le burn-out au travail ("15 jours ailleurs"), également peu traité sur le petit écran, l'expulsion ("Les délices du mondes"), mais aussi des comédies et des thrillers.

Rédigé par Par Bertille OSSEY-WOISARD le Samedi 9 Février 2013 à 06:27 | Lu 474 fois