Paris, France | AFP | mercredi 24/05/2017 - Le quinquennat Macron connaît sa première fausse note avec une affaire immobilière révélée par Le Canard enchaîné autour du ministre Richard Ferrand, pièce maîtresse du nouveau président, alors que le gouvernement prépare un projet de loi de "moralisation de la vie publique".
L'entourage du Premier ministre Edouard Philippe a fait savoir à l'AFP que "la probité de Richard Ferrand [n'était] pas en cause". "Il ne saurait être question" de sa démission, a renchéri le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner à l'issue du Conseil des ministres.
L'intéressé, secrétaire général de La République en Marche! qu'il fut un des premiers à rejoindre en provenance du PS, a évoqué "une pseudo-affaire" en guise de "cadeau de bienvenue" pour son entrée au gouvernement.
Selon Le Canard enchaîné, en 2011, les Mutuelles de Bretagne, dont M. Ferrand était le directeur général, souhaitent louer des locaux commerciaux à Brest pour ouvrir un centre de soins et choisissent entre trois propositions celle d'une société immobilière appartenant à la compagne de M. Ferrand.
Cette dernière, selon l'hebdomadaire, monte alors très rapidement une SCI et la promesse de location lui permet d'obtenir un prêt bancaire équivalent à la totalité du prix de ces locaux "en mauvais état". Outre une rénovation complète des locaux par la mutuelle pour 184.000 euros, toujours selon le Canard, la valeur des parts de la SCI "a été multipliée par 3.000" six ans plus tard.
"Les administratrices et les administrateurs du Conseil d'administration, dont je ne suis pas, ont retenu la meilleure offre, pour les conditions de travail des salariés, pour la proximité avec les transports, qui était celle d'un local détenu par ma compagne", a détaillé M. Ferrand sur BFMTV, ajoutant que le local avait fait l'objet d'un "renouvellement de bail, donc ça veut dire que les gens se satisfont de l'endroit où est situé ce local".
- Une affaire qui 'tombe mal' -
Mais cette affaire "tombe mal parce que ça crée la suspicion dans un contexte de suspicion", a admis M. Castaner, alors que le premier texte de loi annoncé par le nouvel exécutif est un projet de "moralisation de la vie publique" que le garde des Sceaux, François Bayrou, doit présenter avant les élections législatives (11-18 juin).
Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a demandé "solennellement" à l'exécutif de s'exprimer.
Pour Marine Le Pen (FN), M. Ferrand, auteur d'un "enrichissement personnel parfaitement immoral", doit "poser sa démission". "C'est à lui de voir s'il est en situation" de continuer au sein du gouvernement, a réagi pour sa part François Baroin, chef de file de la campagne LR pour les législatives.
"Ca meurtrit évidemment Richard qui est un homme d'une probité exceptionnelle (...) mais une chose est sûre, il n'y a rien d'illégal, il n'y a rien qui ne serait pas moral", a assuré M. Castaner.
Porte-parole de la République en marche!, Benjamin Griveaux s'est montré plus offensif. "La moralisation de la vie publique concerne l'argent public. Là, c'était de l'argent privé", a-t-il déclaré.
"Soit vous voulez des gens qui viennent et qui ont eu une expérience dans le secteur privé, qui ont exercé pendant près de 25 ans dans le privé, et vous pouvez leur faire tous les procès que vous voulez sur leurs 25 années et vous n'aurez jamais ni de députés, ni de ministres qui viennent du secteur privé", a-t-il soutenu.
Dans sa déclaration d'intérêts remplie en 2014 comme député auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), M. Ferrand fait état de rémunérations comme directeur général des Mutuelles de Bretagne jusqu'en 2013 et dit conserver l'activité de "chargé de mission auprès de la direction générale" du même établissement, avec pour ce dernier poste une rémunération de 1.250 euros par mois.
Selon son entourage, il n'occupe plus cette fonction depuis décembre.
Dans son programme, le candidat Macron voulait interdire à tout élu ou ministre d'embaucher un membre de sa famille. Pour prévenir les conflits d'intérêts, sera interdit aux parlementaires l'exercice d'activités de conseil parallèlement à leur mandat.
L'exécutif souhaite aussi imposer un casier judiciaire vierge aux candidats aux élections et interdire plus de trois mandats identiques successifs.
L'entourage du Premier ministre Edouard Philippe a fait savoir à l'AFP que "la probité de Richard Ferrand [n'était] pas en cause". "Il ne saurait être question" de sa démission, a renchéri le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner à l'issue du Conseil des ministres.
L'intéressé, secrétaire général de La République en Marche! qu'il fut un des premiers à rejoindre en provenance du PS, a évoqué "une pseudo-affaire" en guise de "cadeau de bienvenue" pour son entrée au gouvernement.
Selon Le Canard enchaîné, en 2011, les Mutuelles de Bretagne, dont M. Ferrand était le directeur général, souhaitent louer des locaux commerciaux à Brest pour ouvrir un centre de soins et choisissent entre trois propositions celle d'une société immobilière appartenant à la compagne de M. Ferrand.
Cette dernière, selon l'hebdomadaire, monte alors très rapidement une SCI et la promesse de location lui permet d'obtenir un prêt bancaire équivalent à la totalité du prix de ces locaux "en mauvais état". Outre une rénovation complète des locaux par la mutuelle pour 184.000 euros, toujours selon le Canard, la valeur des parts de la SCI "a été multipliée par 3.000" six ans plus tard.
"Les administratrices et les administrateurs du Conseil d'administration, dont je ne suis pas, ont retenu la meilleure offre, pour les conditions de travail des salariés, pour la proximité avec les transports, qui était celle d'un local détenu par ma compagne", a détaillé M. Ferrand sur BFMTV, ajoutant que le local avait fait l'objet d'un "renouvellement de bail, donc ça veut dire que les gens se satisfont de l'endroit où est situé ce local".
- Une affaire qui 'tombe mal' -
Mais cette affaire "tombe mal parce que ça crée la suspicion dans un contexte de suspicion", a admis M. Castaner, alors que le premier texte de loi annoncé par le nouvel exécutif est un projet de "moralisation de la vie publique" que le garde des Sceaux, François Bayrou, doit présenter avant les élections législatives (11-18 juin).
Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a demandé "solennellement" à l'exécutif de s'exprimer.
Pour Marine Le Pen (FN), M. Ferrand, auteur d'un "enrichissement personnel parfaitement immoral", doit "poser sa démission". "C'est à lui de voir s'il est en situation" de continuer au sein du gouvernement, a réagi pour sa part François Baroin, chef de file de la campagne LR pour les législatives.
"Ca meurtrit évidemment Richard qui est un homme d'une probité exceptionnelle (...) mais une chose est sûre, il n'y a rien d'illégal, il n'y a rien qui ne serait pas moral", a assuré M. Castaner.
Porte-parole de la République en marche!, Benjamin Griveaux s'est montré plus offensif. "La moralisation de la vie publique concerne l'argent public. Là, c'était de l'argent privé", a-t-il déclaré.
"Soit vous voulez des gens qui viennent et qui ont eu une expérience dans le secteur privé, qui ont exercé pendant près de 25 ans dans le privé, et vous pouvez leur faire tous les procès que vous voulez sur leurs 25 années et vous n'aurez jamais ni de députés, ni de ministres qui viennent du secteur privé", a-t-il soutenu.
Dans sa déclaration d'intérêts remplie en 2014 comme député auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), M. Ferrand fait état de rémunérations comme directeur général des Mutuelles de Bretagne jusqu'en 2013 et dit conserver l'activité de "chargé de mission auprès de la direction générale" du même établissement, avec pour ce dernier poste une rémunération de 1.250 euros par mois.
Selon son entourage, il n'occupe plus cette fonction depuis décembre.
Dans son programme, le candidat Macron voulait interdire à tout élu ou ministre d'embaucher un membre de sa famille. Pour prévenir les conflits d'intérêts, sera interdit aux parlementaires l'exercice d'activités de conseil parallèlement à leur mandat.
L'exécutif souhaite aussi imposer un casier judiciaire vierge aux candidats aux élections et interdire plus de trois mandats identiques successifs.