Fernand Duchaussoy élu président par intérim de la Fédération française

PARIS, 23 juillet 2010 (AFP) - Fernand Duchaussoy a été élu vendredi président par intérim de la Fédération française de football (FFF) par le Conseil fédéral de la FFF et succède à Jean-Pierre Escalettes, a-t-il confirmé, après l'annonce faite par le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Frédéric Thiriez.


"Je viens d'être élu président intérimaire de la Fédération française de football, a dit M. Duchaussoy. Je suis honoré de la confiance accordée d'autant plus qu'elle a été validée par l'ensemble des familles du foot".

"Je suis cependant amer de succéder à mon ami Jean-Pierre Escalettes dans une des périodes les plus noires, dans une crise sportive et morale", a-t-il ajouté.

"Nous nous sommes mis d'accord sur un programme de réformes pour aller vers une Fédération plus moderne, plus juste et plus démocratique", avait déclaré plus tôt à l'issue du Conseil fédéral M. Thiriez, également vice-président de la FFF.

"Nous allons mener ce travail qui s'achèvera le 18 décembre lors d'une assemblée fédérale extraordinaire qui modifiera les statuts, qui entreront en vigueur en avril ou en juin 2011, a-t-il ajouté. En attendant, Fernand Duchaussoy sera le président intérimaire".

Fernand Duchaussoy, 67 ans, président de la Ligue de football amateur (LFA) comme Jean-Pierre Escalettes avant lui, était l'unique candidat déclaré.

M. Escalettes avait jeté l'éponge le 28 juin, tirant les conséquences de la crise de l'équipe de France, entre l'affaire Anelka (insultes à Domenech à la mi-temps de France-Mexique) et la grève de l'entraînement des Bleus, en passant par leur élimination dès le premier tour du Mondial-2010.

Duchaussoy: de l'humour, mais pas de blagues avec les Bleus

Par Maxime MAMET

PARIS, 23 juillet 2010 (AFP) - Physique en rondeurs et humour en bandoulière Fernand Duchaussoy a gravi un à un les échelons du football amateur jusqu'à devenir, vendredi, le président par intérim de la Fédération française (FFF), avec la volonté affichée de reprendre en main l'équipe de France.

Celui que son prédécesseur, Jean-Pierre Escalettes, a appelé le "sous-pape de sécurité" devient le pape du ballon rond hexagonal, après une longue carrière de dirigeant commencée dans les années 80.

Le Ch'ti fait son premier pas vers le sommet de la FFF près de Berck (Pas-de-Calais) à l'AS Rang-du-Fliers, dont il assure la présidence de 1981 à 1988. Cet ancien gardien de but se décrivait lui-même, en 2008, comme "le Aulas des troisièmes divisions de district".

"Jamais de conflit" sous l'autorité de Duchaussoy, se rappelle Eric Margueritte, l'actuel président du club des marais de Balançon, qui était alors capitaine de l'équipe première. "C'était un bon président, reconte-t-il à l'AFP. C'est lui qui a lancé l'école de football dans les années 80. Il savait mettre en valeur les gens et il a toujours une blague à sortir."

Fernand Duchaussoy a ensuite pris du galon en devenant successivement président du district de Côte d'Opale (1992-1997), de la Ligue Nord-Pas-de-Calais (1997-2005), de la Ligue de football amateur (LFA) en 2005 et enfin vice-président du CNOSF depuis juin 2009.

L'ancien professeur de physique sait manoeuvrer. "Disons qu'il a bien préparé son élection", estime avec retenue un membre du conseil fédéral sous couvert d'anonymat. "C'est un homme de consensus. Après les évènements malheureux de l'équipe de France, il a su être une présence, montrer ses capacités et ses compétences, alors que ça n'était pas facile, c'est un ami d'Escalettes", ajoute un autre membre, le Dr Pierre Rochcongar.

"Un imbécile qui marche"

Il lui est arrivé, lors d'un même discours, de se comparer à Johnny Hallyday, qui a le même âge (67 ans), et de citer la chanteuse Tina Arena, Aragon et Audiard ("Un imbécile qui marche va toujours plus loin que deux intellectuels assis").

"C'est dans son style de manier une note d'humour pour maintenir une bonne ambiance, mais il sait défendre ses idées: il garde sa ligne", confirme le Dr Rochcongar.

Derrière les plaisanteries, Fernand Duchaussoy fait preuve d'autorité, comme quand il veut remettre les Bleus à leur place. "Le président de la Fédération est aussi le patron de l'équipe de France, ça ne se partage pas", explique-t-il dans les colonnes du Parisien.

Le Berckois se rendra en Norvège avec les Bleus en août "pour prendre les choses en main d'entrée": "Laurent Blanc sera le patron technique, je serai le patron tout court".

Un patron que les pros irritent parfois. "C'est avec ceux qui ne pensent qu'à l'argent et au business que ça coince", affirmait-t-il récemment dans le journal Le Réveil de Berck.

Le climat n'est pas au beau fixe entre les deux hémisphères du ballon rond, mais le Nordiste a prévenu dans Le Parisien: "Je ne serai pas le président de la rupture entre monde professionnel et le monde amateur: s'il y a divorce, ce ne sera pas de ma faute."

Rédigé par AFP le Jeudi 22 Juillet 2010 à 19:44 | Lu 320 fois