Fermeture et plan social annoncés au Royal Huahine


Tahiti, le 30 décembre 2021 – Dix-sept salariés du Royal Huahine sont visés par un plan social avec la fermeture annoncée de l'hôtel. La direction dément, mais le syndicat CSIP confirme pourtant que des discussions sont déjà en cours depuis plusieurs semaines sur le licenciement économique des salariés.
 
C'est un coup de massue qui s'est abattu sur les dix-sept salariés que compte l'hôtel Royal Huahine. Le 23 novembre dernier, la direction générale de l'établissement a réuni les représentants syndicaux pour leur annoncer la fermeture totale de l'établissement dans les "semaines voire mois à venir" pour "raisons économiques". Une fermeture qui entraînera inévitablement le licenciement économique des employés. "Ce sont 17 salariés qui vont se retrouvés sur le carreau", s'inquiète Gisèle Teheiura de la Confédération des syndicats indépendants de Polynésie (CSIP).
 
Pour les salariés, c'est donc "l'incompréhension totale". Gisèle Teheiura explique que l'établissement hôtelier est fermé depuis le 15 novembre pour "travaux de rénovation". Ensuite, ces derniers ont été priés de prendre leurs congés en décembre. La syndicaliste ne mâche pas ses mots : "La direction a profité du dispositif d'aide tel que le Diese comme tous les autres hôteliers de la place. Et comme ce dispositif s'est arrêté en novembre, on ferme tout et on met la clé sous la porte". La syndicaliste assure que cette situation a touché "psychologiquement" les salariés qui sont "déçus et ont peur".
 
Ces derniers ne pourront reprendre et se retrouveront sur le marché du travail à leur reprise. Gisèle Teheiura explique que des propositions de reclassement du personnel dans les hôtels du groupe, à savoir à Bora Bora et à Tahiti "sur des postes vacants" ont été faites par la direction. "Ce n'est pas tout le monde qui sera reclassé et c'est seulement s'il y a des postes vacants. S'il n'y a pas de poste équivalent au poste recherché, les employés n'auront pas de poste", s'inquiète Gisèle Teheiura. Se pose également le problème de l'éloignement et du logement. "Pas question pour eux d'aller sur Bora ni de venir sur Tahiti", affirme la syndicaliste de la CSIP.
 

"Le Covid a bon dos"

Contactée, la directrice de l'établissement, Christina Auroy-Teihotaata, dément pourtant l'information et affirme que le Royal Huahine est uniquement "fermé pour travaux". Des travaux qui devraient débuter "l'an prochain". Christina Auroy-Teihotaata affirme qu'à "l'heure actuelle", il n'est pas question de licenciement. "Peut-être qu'ils (les syndicats) ont eu des conversations avec mon père mais à la date d'aujourd'hui, nous sommes en travaux", botte en touche la directrice.

Et pourtant, un plan social concernant uniquement les dix-sept employés en contrat à durée indéterminée a bien été présenté par la direction de l'hôtel. Des discussions entre les représentants du personnel, les syndicats et la direction sont d'ailleurs attendues sur les propositions d'indemnités de licenciements, les prises de congés ou encore les propositions de formation via le Sefi ou de reclassement dans les établissements du groupe Auroy. Les raisons évoquées pour la fermeture totale du Royal Huahine sont économiques, mais évidemment liées à la crise Covid. Fermeture des frontières, restrictions de déplacement inter-îles ou encore confinement ont eu pour conséquence la baisse du nombre de réservations, la baisse de l'activité et donc inévitablement la baisse du chiffre d'affaires par rapport aux années précédentes… Même si le dispositif du Diese a maintenu les emplois, cela n'a pas suffit au Royal Huahine pour maintenir la tête hors de l'eau. Des aides qui ne doivent pas être renouvelées vu l'évolution de la situation sanitaire.
 
"Pour l'instant, l'hôtel est fermé et il n'y a pas de rentrée d'argent", constate de son côté Gisèle Teheiura à la CSIP. La syndicaliste ajoute qu'elle se montre dubitative sur la réalité de la fermeture  du l'établissement pour justifier ce plan social : "Parce que les bungalows ont été fermés avec des cloisons, mais le matériel est toujours présent dans l'établissement (...). Le Covid a bon dos. On n'est pas du tout convaincu par cette explication".
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 30 Décembre 2021 à 19:32 | Lu 4366 fois