Sans véritable équivalent au fenua aujourd'hui, les futures fermes solaires de l'appel à projet du Pays seront dotées de batteries de stockage.
Tahiti, le 9 mars 2022 – Le gouvernement a désigné les quatre lauréats de son premier appel à projets pour 30 MWc de fermes solaires avec stockage : Mahana O’Hiupe du groupe Siu, Manasolar du groupe Moux et deux projets d'Engie Renouvelables Polynésie. Candidat malheureux, le groupe français Akuo a déjà formé un recours.
Véritable coup d'accélérateur pour la transition énergétique polynésienne, la première tranche de l’appel à projets du Pays pour des fermes solaires avec stockage sur l’île de Tahiti vient d'être attribuée. Lancée en avril 2021, cette première des trois consultations publiques prévues par le gouvernement porte sur l'injection de 30 mégawatts crête (MWc) d’énergie solaire dans le réseau électrique de Tahiti. L'équivalent de 6 à 10% d’énergie renouvelable supplémentaire dans le mix énergétique de l’île, ou de façon plus imagée de la puissance de deux des huit groupes de la centrale de la Punaruu en cas d'ensoleillement optimal.
Quatre projets, trois sociétés
Avec un peu de retard sur le planning initial, l’appel à projets piloté par le Service de l'énergie a départagé les 17 candidatures déposées en septembre dernier pour ne retenir que quatre lauréats. La décision a été officialisée par un arrêté pris le 28 février dernier en conseil des ministres et publié vendredi dernier au Journal officiel. Premier projet retenu, celui de Mahana O’Hiupe porté par le groupe de la famille Siu pour 10 MWc à Taravao, "sur des terrains agricoles qui garderont leur exploitation agricole", glisse-t-on dans l'entourage du groupe. La deuxième candidature retenue est celle de Manasolar du groupe Moux qui porte sur 10,6 MWc à Teva i Uta. Enfin, les deux derniers projets lauréats sont ceux de la société Engie Renouvelables Polynésie du groupe actionnaire d'EDT pour un peu plus de 6 et 2 MWc, également au sud de l'île de Tahiti.
L'arrêté du gouvernement liste également trois autres candidatures classées sur liste complémentaire "en cas de désistement ou de défaillance d'un lauréat". Trois noms de candidats sont avancés : T.Uira & Sun'R Groupe, Mana Mahana 1 et Ahitea.
Prix bas
Pour les détails techniques, le cahier des charges prévoyait que les deux-tiers de la puissance injectée soient dirigés sur le transport de l'électricité et un tiers sur la distribution. Selon nos informations, les deux premiers projets, Mahana O'Hiupe et Manasolar, seront raccordés au transporteur TEP et les deux derniers d'Engie Renouvelables Polynésie au distributeur EDT. L'appel à projet garantit aux quatre lauréats le prix de vente de leur énergie sur le réseau d'électricité de Tahiti, tant qu'il se situe en dessous du plafond de 21 Fcfp/kWh fixé par le Pays.
Ce critère du prix de vente prévu par les porteurs de projets était d'ailleurs le plus important aux yeux du Pays, comptant ainsi pour 75% de la note finale. Les 25% restant portant sur le "type d'implantation" prévu par le projet. "Tous les investisseurs ont fait un effort. Ce n'est pas un modèle économique où ils gagnent autant d’argent que d’habitude. Le renouvelable est au prix du gasoil seul", assurait mercredi un des acteurs du dossier. "Maintenant, il y a des contraintes. Les prix flambent et il y a une inflation sur les coûts de projets entre les prix déposés en août et ceux pratiqués maintenant."
Les candidats, qui devaient présenter toutes les garanties financières pour être retenus, disposeront d'un maximum légal de 36 mois pour faire sortir de terre leurs projets. Mais côté Pays, on s'attendait mercredi à un délai beaucoup plus court "pour se mettre en ordre de marche". D'autant que le Pays prévoit toujours deux autres tranches de 30 MWc supplémentaires chacune ces prochaines années, une fois que le réseau électrique aura bien absorbé ces premiers projets solaires.
Un recours
Seule ombre au tableau solaire, le candidat malheureux Akuo Energy Porinetia Farani du géant français côté en bourse, Akuo, a déjà contesté son éviction de l'appel à projet devant le tribunal administratif de Papeete. Un référé précontractuel déposé dès la publication de l'arrêté du Pays contraint le gouvernement à différer la signature des contrats avec les lauréats. L'audience devant la juridiction administrative locale est fixée au 23 mars et le groupe Akuo demande l'annulation du rejet de ses "trois dossiers de candidature" et une injonction au Pays de "reprendre la procédure d'appel à projet ay stade de l'analyse des candidatures, en réintégrant (ses) dossiers".
Une éventualité à laquelle le Pays assurait déjà, plusieurs semaines avant la sélection des lauréats, s'être minutieusement préparé.
Véritable coup d'accélérateur pour la transition énergétique polynésienne, la première tranche de l’appel à projets du Pays pour des fermes solaires avec stockage sur l’île de Tahiti vient d'être attribuée. Lancée en avril 2021, cette première des trois consultations publiques prévues par le gouvernement porte sur l'injection de 30 mégawatts crête (MWc) d’énergie solaire dans le réseau électrique de Tahiti. L'équivalent de 6 à 10% d’énergie renouvelable supplémentaire dans le mix énergétique de l’île, ou de façon plus imagée de la puissance de deux des huit groupes de la centrale de la Punaruu en cas d'ensoleillement optimal.
Quatre projets, trois sociétés
Avec un peu de retard sur le planning initial, l’appel à projets piloté par le Service de l'énergie a départagé les 17 candidatures déposées en septembre dernier pour ne retenir que quatre lauréats. La décision a été officialisée par un arrêté pris le 28 février dernier en conseil des ministres et publié vendredi dernier au Journal officiel. Premier projet retenu, celui de Mahana O’Hiupe porté par le groupe de la famille Siu pour 10 MWc à Taravao, "sur des terrains agricoles qui garderont leur exploitation agricole", glisse-t-on dans l'entourage du groupe. La deuxième candidature retenue est celle de Manasolar du groupe Moux qui porte sur 10,6 MWc à Teva i Uta. Enfin, les deux derniers projets lauréats sont ceux de la société Engie Renouvelables Polynésie du groupe actionnaire d'EDT pour un peu plus de 6 et 2 MWc, également au sud de l'île de Tahiti.
L'arrêté du gouvernement liste également trois autres candidatures classées sur liste complémentaire "en cas de désistement ou de défaillance d'un lauréat". Trois noms de candidats sont avancés : T.Uira & Sun'R Groupe, Mana Mahana 1 et Ahitea.
Prix bas
Pour les détails techniques, le cahier des charges prévoyait que les deux-tiers de la puissance injectée soient dirigés sur le transport de l'électricité et un tiers sur la distribution. Selon nos informations, les deux premiers projets, Mahana O'Hiupe et Manasolar, seront raccordés au transporteur TEP et les deux derniers d'Engie Renouvelables Polynésie au distributeur EDT. L'appel à projet garantit aux quatre lauréats le prix de vente de leur énergie sur le réseau d'électricité de Tahiti, tant qu'il se situe en dessous du plafond de 21 Fcfp/kWh fixé par le Pays.
Ce critère du prix de vente prévu par les porteurs de projets était d'ailleurs le plus important aux yeux du Pays, comptant ainsi pour 75% de la note finale. Les 25% restant portant sur le "type d'implantation" prévu par le projet. "Tous les investisseurs ont fait un effort. Ce n'est pas un modèle économique où ils gagnent autant d’argent que d’habitude. Le renouvelable est au prix du gasoil seul", assurait mercredi un des acteurs du dossier. "Maintenant, il y a des contraintes. Les prix flambent et il y a une inflation sur les coûts de projets entre les prix déposés en août et ceux pratiqués maintenant."
Les candidats, qui devaient présenter toutes les garanties financières pour être retenus, disposeront d'un maximum légal de 36 mois pour faire sortir de terre leurs projets. Mais côté Pays, on s'attendait mercredi à un délai beaucoup plus court "pour se mettre en ordre de marche". D'autant que le Pays prévoit toujours deux autres tranches de 30 MWc supplémentaires chacune ces prochaines années, une fois que le réseau électrique aura bien absorbé ces premiers projets solaires.
Un recours
Seule ombre au tableau solaire, le candidat malheureux Akuo Energy Porinetia Farani du géant français côté en bourse, Akuo, a déjà contesté son éviction de l'appel à projet devant le tribunal administratif de Papeete. Un référé précontractuel déposé dès la publication de l'arrêté du Pays contraint le gouvernement à différer la signature des contrats avec les lauréats. L'audience devant la juridiction administrative locale est fixée au 23 mars et le groupe Akuo demande l'annulation du rejet de ses "trois dossiers de candidature" et une injonction au Pays de "reprendre la procédure d'appel à projet ay stade de l'analyse des candidatures, en réintégrant (ses) dossiers".
Une éventualité à laquelle le Pays assurait déjà, plusieurs semaines avant la sélection des lauréats, s'être minutieusement préparé.