Férié le 20 novembre, Matari’i remplace la fête de l’autonomie


Tahiti le 30 avril 2024. Le Conseil des ministres, dans sa séance du 30 avril 2024, a donc retenu la date du 20 novembre pour en faire une journée fériée de célébrations du Matāri’i, en remplacement du 29 juin. Sa mise en place sera effective à compter de l’année 2025.

Dans sa séance du 30 avril 2024, la vice-présidente de la Polynésie française a soumis à la discussion du conseil des ministres, une proposition de mise en place d’un jour férié consacré à la célébration du Matāri'i en Polynésie française.
Le 24 juin 2022, le Matariki était célébré pour la première fois en Nouvelle-Zélande et devient un jour férié grâce aux travaux du Professeur émérite de mātauranga (savoir traditionnel maori), Rangiānehu Matamua, un tohunga kōkōrangi ou spécialiste en astronomie culturelle maori.
En Polynésie française, les célébrations culturelles du Matāri’i ont longtemps été portées par les associations culturelles, et il faudra attendre 2005 pour que le Gouvernement s’empare de cet événement et de sa portée culturelle ancestrale.
Des démarches visant à remplacer le 29 juin par le 20 novembre sont alors initiées, mais celles-ci essuient deux avis défavorables du CESC. Dans son second avis, en date du 20 juin 2006, l’Institution relevait que les partenaires sociaux n’étaient pas tous opposés à la célébration d’une fête du pays à une autre date que le 29 juin et proposait dès lors de retenir le jour de l’apparition des Pléiades, en référence au calendrier lunaire traditionnel. 
Dans une communication en conseil des ministres en date du 17 juin 2022, le gouvernement soutenait et maintenait la proposition du 20 novembre pour célébrer le jour de l'an polynésien, en ce qu’il s’inscrit dans l'installation du mois de Temā, qui voit l’apparition des pléiades au-dessus de l’horizon, ouvrant ainsi la saison d'abondance en Polynésie française.
Cette date du 20 novembre, qui célèbre aussi dans le monde les droits de l’enfant, serait doublement symbolique : ce serait la fête d’entrée dans le temps de l’abondance de la nature et de ses cycles de fécondation et de reproduction, celle des activités et productions intellectuelles, artistiques et de vie quotidienne, mais aussi la fête du tama, de l’enfant entré dans son temps d'apprentissage et d’éducation, accédant désormais au statut d'individu socialisé et autonome.
 

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mardi 30 Avril 2024 à 18:43 | Lu 2878 fois