Tahiti, le 28 avril 2021 – Alors que la Nouvelle-Calédonie voisine prépare son 3e référendum d’autodétermination, un deuxième sondage de l’institut Quidnovi montre que plus de 9 000 personnes, dont près de 700 Polynésiens seraient prêts à s’installer sur le fenua. Des intentions qui, sans surprise, évoluent au gré du contexte politique et économique.
L’incertitude de l’avenir politique chez nos voisins calédoniens fait-il peser un risque de mouvement migratoire vers la Polynésie ? Le cas échéant, le fenua est-il prêt à les recevoir et à répondre à leurs attentes ? Des questions que le score resserré du deuxième référendum, ou les violences liées à la reprise de l'usine du Sud (Vale NC) en fin d’année dernière, ont ravivées. Et notamment en perspectives du 3e et dernier référendum. “Au-delà de savoir s’il y aura des déplacements de population, on a voulu anticiper sur les questions sanitaires, de logement ou d’emploi“ justifie Philip Schyle, rapporteur d’une nouvelle mission d’information émanant de l’assemblée de la Polynésie française, sur les conséquences de l’évolution institutionnelle, économique et sociale du Caillou sur le fenua.
En accord avec le président Fritch, les élus ont jugé l’enjeu suffisamment important pour y prêter une “oreille attentive“ et notamment à l’endroit de nos confrères polynésiens du Caillou, estimés à 5 366 personnes. Dans la prolongation du sondage effectué en 2018 après le premier référendum d’autodétermination, il s’agissait de réactualiser les données et d’élargir le périmètre de l’étude. Ainsi, 21 auditions ont été menées, dont 11 avec diverses personnalités du Caillou à l’instar de Sonia Backès, présidente de la province Sud, Sonia Lagarde, maire de Nouméa, ou Daniel Cornaille, président du Cesec.
2% de Polynésiens en Calédonie
Afin de compléter son analyse, l’institut Quidnovia été mandaté pour enquêter sur “l’émigration potentielle de la Nouvelle-Calédonie vers la Polynésie française“. Il s’agit “d’estimer les anticipations de départ des Calédoniens à court et moyen terme“ d’une part et “d’identifier la quote-part susceptible d’émigrer vers la Polynésie“ d’autre part. Au-delà des Polynésiens, ce deuxième sondage a donc été étendu à l’ensemble des communautés du Caillou.
Déjà parce que les Polynésiens du Caillou ne sont pas si nombreux que ça. A raison de 5 366 personnes, sur près de 271 000 habitants, ils représentent2% de la population, dont 786 sont installés depuis seulement 2010, contre 3,8% en 1983. “Si sur une longue période, la population tahitienne est stable dans l’ensemble, elle a tendance à se réduire“ commente le directeur de mission pour Quidnovi, Stéphane Renaud.
Sur un échantillon de 1 500 personnes représentatives de la population calédonienne, l’institut Quidnovi a analysé les perceptions de deux groupes distincts en cas de oui à l’indépendance : les personnes se déclarant “Tahitienne“ et les autres. Soit 361 personnes au total. “Nous avons interrogé 194 personnes ayant de la famille en Polynésie et 167 personnes préalablement qualifiées déclarant qu’elles pourraient envisager de quitter la Nouvelle-Calédonie“ précise le directeur de mission.
L’hémorragie en cas de oui à l’indépendance
Résultat ? 216 ménages ayant de la famille au fenua (soit 780 personnes) et 3000 ménages n’y ayant pas d’attache (soit 9 000 personnes), sont susceptible de se déplacer en Polynésie en cas de oui à l’indépendance. “Ce dernier volume dépendant toutefois du climat régnant en Nouvelle-Calédonie“, nuance le directeur de mission. Un climat intimement lié à l’ultime référendum, dont l’issue sera déterminant pour beaucoup plus de monde. Car en extrapolant ces résultats à l’ensemble de la population, l’institut obtient des volumes autrement plus importants. En cas de oui à l’indépendance, Quidnovi estime à plus de 60 000 le nombre de départs vers toutes destinations confondues.
Des chiffres à remettre ici aussi dans leur contexte. Car au moment de la mesure, “le territoire sortait d’un épisode particulièrement virulent qui a nécessairement influencé la perception des Calédoniens“ relativise le responsable. “Les éléments de crispations peuvent faire évoluer du tout au tout les décisions de partir“.
La France devant la Polynésie
Reste les critères de choix d’une destination en cas de départ. Et si la Polynésie renvoie l’image d’un pays “hospitalier“, “où l’on peut s’intégrer facilement“ et doté d’un “potentiel de développement économique important“, elle arrive au second rang des destinations plébiscitées, derrière la métropole. En cas de départ de la Nouvelle-Calédonie, la métropole figure ainsi comme une“ destination consensuelle, quel que soit le groupe considéré“ rapporte l’institut.
Fort de ces données actualisées, la mission d’information dressera des recommandations en concertation avec les autorités du Pays et de l’État, pour d’éventuelles mesures à mettre en place. Ces travaux feront l’objet d’un rapport qui sera présenté aux élus de l’assemblée en séance plénière. “Il ne s’agit pas de s’immiscer dans le choix des Calédoniens“, insiste Philip Schyle, mais de porter “une attention particulière sur l’ambiance et l’équilibre sociale qui pourrait déterminer une migration ou pas et de préparer les autorités avec des indicateurs“.
L’incertitude de l’avenir politique chez nos voisins calédoniens fait-il peser un risque de mouvement migratoire vers la Polynésie ? Le cas échéant, le fenua est-il prêt à les recevoir et à répondre à leurs attentes ? Des questions que le score resserré du deuxième référendum, ou les violences liées à la reprise de l'usine du Sud (Vale NC) en fin d’année dernière, ont ravivées. Et notamment en perspectives du 3e et dernier référendum. “Au-delà de savoir s’il y aura des déplacements de population, on a voulu anticiper sur les questions sanitaires, de logement ou d’emploi“ justifie Philip Schyle, rapporteur d’une nouvelle mission d’information émanant de l’assemblée de la Polynésie française, sur les conséquences de l’évolution institutionnelle, économique et sociale du Caillou sur le fenua.
En accord avec le président Fritch, les élus ont jugé l’enjeu suffisamment important pour y prêter une “oreille attentive“ et notamment à l’endroit de nos confrères polynésiens du Caillou, estimés à 5 366 personnes. Dans la prolongation du sondage effectué en 2018 après le premier référendum d’autodétermination, il s’agissait de réactualiser les données et d’élargir le périmètre de l’étude. Ainsi, 21 auditions ont été menées, dont 11 avec diverses personnalités du Caillou à l’instar de Sonia Backès, présidente de la province Sud, Sonia Lagarde, maire de Nouméa, ou Daniel Cornaille, président du Cesec.
2% de Polynésiens en Calédonie
Afin de compléter son analyse, l’institut Quidnovia été mandaté pour enquêter sur “l’émigration potentielle de la Nouvelle-Calédonie vers la Polynésie française“. Il s’agit “d’estimer les anticipations de départ des Calédoniens à court et moyen terme“ d’une part et “d’identifier la quote-part susceptible d’émigrer vers la Polynésie“ d’autre part. Au-delà des Polynésiens, ce deuxième sondage a donc été étendu à l’ensemble des communautés du Caillou.
Déjà parce que les Polynésiens du Caillou ne sont pas si nombreux que ça. A raison de 5 366 personnes, sur près de 271 000 habitants, ils représentent2% de la population, dont 786 sont installés depuis seulement 2010, contre 3,8% en 1983. “Si sur une longue période, la population tahitienne est stable dans l’ensemble, elle a tendance à se réduire“ commente le directeur de mission pour Quidnovi, Stéphane Renaud.
Sur un échantillon de 1 500 personnes représentatives de la population calédonienne, l’institut Quidnovi a analysé les perceptions de deux groupes distincts en cas de oui à l’indépendance : les personnes se déclarant “Tahitienne“ et les autres. Soit 361 personnes au total. “Nous avons interrogé 194 personnes ayant de la famille en Polynésie et 167 personnes préalablement qualifiées déclarant qu’elles pourraient envisager de quitter la Nouvelle-Calédonie“ précise le directeur de mission.
L’hémorragie en cas de oui à l’indépendance
Résultat ? 216 ménages ayant de la famille au fenua (soit 780 personnes) et 3000 ménages n’y ayant pas d’attache (soit 9 000 personnes), sont susceptible de se déplacer en Polynésie en cas de oui à l’indépendance. “Ce dernier volume dépendant toutefois du climat régnant en Nouvelle-Calédonie“, nuance le directeur de mission. Un climat intimement lié à l’ultime référendum, dont l’issue sera déterminant pour beaucoup plus de monde. Car en extrapolant ces résultats à l’ensemble de la population, l’institut obtient des volumes autrement plus importants. En cas de oui à l’indépendance, Quidnovi estime à plus de 60 000 le nombre de départs vers toutes destinations confondues.
Des chiffres à remettre ici aussi dans leur contexte. Car au moment de la mesure, “le territoire sortait d’un épisode particulièrement virulent qui a nécessairement influencé la perception des Calédoniens“ relativise le responsable. “Les éléments de crispations peuvent faire évoluer du tout au tout les décisions de partir“.
La France devant la Polynésie
Reste les critères de choix d’une destination en cas de départ. Et si la Polynésie renvoie l’image d’un pays “hospitalier“, “où l’on peut s’intégrer facilement“ et doté d’un “potentiel de développement économique important“, elle arrive au second rang des destinations plébiscitées, derrière la métropole. En cas de départ de la Nouvelle-Calédonie, la métropole figure ainsi comme une“ destination consensuelle, quel que soit le groupe considéré“ rapporte l’institut.
Fort de ces données actualisées, la mission d’information dressera des recommandations en concertation avec les autorités du Pays et de l’État, pour d’éventuelles mesures à mettre en place. Ces travaux feront l’objet d’un rapport qui sera présenté aux élus de l’assemblée en séance plénière. “Il ne s’agit pas de s’immiscer dans le choix des Calédoniens“, insiste Philip Schyle, mais de porter “une attention particulière sur l’ambiance et l’équilibre sociale qui pourrait déterminer une migration ou pas et de préparer les autorités avec des indicateurs“.