BERLIN, 11 novembre 2011 (AFP) - Haute couture et gastronomie se marient dans un musée berlinois qui expose jusqu'à fin janvier des photos de mannequins drapés dans des tuniques en poulpe, des minijupes d'algues ou des robes en chocolat.
Le chef autrichien Roland Trettl, étoilé par le Guide Michelin, s'est mué en styliste culinaire pour brouiller les frontières entre plaisir des yeux et des papilles dans des créations immortalisées par son compatriote, le photographe Helge Kirchberger.
L'exposition Fashion Food, au Musée de la Communication de Berlin jusqu'au 29 janvier, interroge avec des partis-pris esthétiques tranchés la notion de "goût", ainsi que le consumérisme et le développement durable dans une société riche.
"Ces images ne sont ni salaces ni pornographiques, mais elles sont érotiques et provocantes et soulèvent toute une série de questions", explique à l'AFP Lieselotte Kugler, directrice du musée.
"C'est aussi un hommage à la nourriture. Quand vous pensez à toute la nourriture qui est jetée chaque année en Allemagne -- dont 5.000 tonnes de pain --, tout le monde doit s'interroger sur son rapport à la nourriture et à la façon dont elle est de plus en plus industrialisée dans notre société", ajoute-t-elle.
Si la robe en viande de boeuf crue portée par Lady Gaga lors d'une cérémonie de remise de prix l'an dernier avait laissé certains perplexes, les créations dévoilées dans le cadre de l'exposition berlinoise auraient toute leur place dans un régime équilibré.
La modèle de "Russian Lardo" est, par exemple, habillée d'un pantalon cousu en bacon maigre, d'une écharpe en pâtes à l'encre de seiche et d'une coiffure relevée de laitue frisée, de piments rouges et de fanes de radis blanc.
Les hommes ne sont pas en reste, comme ce mannequin vêtu d'un débardeur saumon -- le poisson -- et d'un pantalon en laitue.
"La plupart de la nourriture (utilisée) n'a pas été juste jetée", précise Mme Kugler au sujet de la séance photo. Après la prise de vue, "le poulpe a été cuit pendant trois ou quatre heures pour le rendre bien tendre et les pâtes ont été préparées. Puis tout le monde s'est assis pour festoyer".
Trettl et Kirchberger travaillent ensemble par intermittence depuis quatre ans environ, mais cette exposition est leur première réalisation majeure à destination du grand public.
Ils avaient auparavant publié un livre avec une bonne partie des photographies présentées et des recettes, le tout préfacé par la styliste iconoclaste Vivienne Westwood.
"J'adorerais les essayer, mais j'espère que quelqu'un d'autre les cuisinera", avait écrit la Britannique au sujet des conseils culinaires.
Elle avait comparé ces portraits à ceux de l'Italien Giuseppe Arcimboldo, qui, au XVIe siècle, peignait des visages faits de fruits et légumes.
Parmi les autres inspirations du chef autrichien, cette crépine de veau -- une membrane graisseuse entourant les viscères -- qui devient une élégante écharpe en maille, avec un collier d'oeufs de cailles, ou des combinaisons moulantes en chocolat, rehaussées de bijoux en perles de sucre argentées.
"Evidemment, le chocolat a dû être lavé une fois (la photo prise), on n'a pas pu l'épargner", commente Kugler.
"Vous n'avez que deux minutes pour le photographier, avec une équipe de 20 personnes. Après cela, il commence à sécher et à s'écailler. C'est une oeuvre d'art unique, composée de la nourriture et du modèle, du matériau et de la forme", précise-t-elle.
dlc-hap/fjb/cac
Le chef autrichien Roland Trettl, étoilé par le Guide Michelin, s'est mué en styliste culinaire pour brouiller les frontières entre plaisir des yeux et des papilles dans des créations immortalisées par son compatriote, le photographe Helge Kirchberger.
L'exposition Fashion Food, au Musée de la Communication de Berlin jusqu'au 29 janvier, interroge avec des partis-pris esthétiques tranchés la notion de "goût", ainsi que le consumérisme et le développement durable dans une société riche.
"Ces images ne sont ni salaces ni pornographiques, mais elles sont érotiques et provocantes et soulèvent toute une série de questions", explique à l'AFP Lieselotte Kugler, directrice du musée.
"C'est aussi un hommage à la nourriture. Quand vous pensez à toute la nourriture qui est jetée chaque année en Allemagne -- dont 5.000 tonnes de pain --, tout le monde doit s'interroger sur son rapport à la nourriture et à la façon dont elle est de plus en plus industrialisée dans notre société", ajoute-t-elle.
Si la robe en viande de boeuf crue portée par Lady Gaga lors d'une cérémonie de remise de prix l'an dernier avait laissé certains perplexes, les créations dévoilées dans le cadre de l'exposition berlinoise auraient toute leur place dans un régime équilibré.
La modèle de "Russian Lardo" est, par exemple, habillée d'un pantalon cousu en bacon maigre, d'une écharpe en pâtes à l'encre de seiche et d'une coiffure relevée de laitue frisée, de piments rouges et de fanes de radis blanc.
Les hommes ne sont pas en reste, comme ce mannequin vêtu d'un débardeur saumon -- le poisson -- et d'un pantalon en laitue.
"La plupart de la nourriture (utilisée) n'a pas été juste jetée", précise Mme Kugler au sujet de la séance photo. Après la prise de vue, "le poulpe a été cuit pendant trois ou quatre heures pour le rendre bien tendre et les pâtes ont été préparées. Puis tout le monde s'est assis pour festoyer".
Trettl et Kirchberger travaillent ensemble par intermittence depuis quatre ans environ, mais cette exposition est leur première réalisation majeure à destination du grand public.
Ils avaient auparavant publié un livre avec une bonne partie des photographies présentées et des recettes, le tout préfacé par la styliste iconoclaste Vivienne Westwood.
"J'adorerais les essayer, mais j'espère que quelqu'un d'autre les cuisinera", avait écrit la Britannique au sujet des conseils culinaires.
Elle avait comparé ces portraits à ceux de l'Italien Giuseppe Arcimboldo, qui, au XVIe siècle, peignait des visages faits de fruits et légumes.
Parmi les autres inspirations du chef autrichien, cette crépine de veau -- une membrane graisseuse entourant les viscères -- qui devient une élégante écharpe en maille, avec un collier d'oeufs de cailles, ou des combinaisons moulantes en chocolat, rehaussées de bijoux en perles de sucre argentées.
"Evidemment, le chocolat a dû être lavé une fois (la photo prise), on n'a pas pu l'épargner", commente Kugler.
"Vous n'avez que deux minutes pour le photographier, avec une équipe de 20 personnes. Après cela, il commence à sécher et à s'écailler. C'est une oeuvre d'art unique, composée de la nourriture et du modèle, du matériau et de la forme", précise-t-elle.
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