Tahiti, le 7 mai 2021 - Nul ne sait quand le grand atoll d’Havaiki-te-araro, devenu Fakarava, fut pour la première fois peuplé par des navigateurs venus de l’ouest. Probablement au XIe siècle affirment les archéologues ; à l’époque, on n’écrivait pas l’Histoire, on se contentait de la vivre... Une chose est sûre, Fakarava est officiellement entré dans les chroniques écrites en 1820, c’est-à-dire il y a presque exactement deux siècles. En 1850 était bénie et consacrée la première église catholique des Tuamotu (à Tetamanu). 170 ans plus tard, Tetamanu est devenu un grand temple, celui de la plongée sous-marine...
Pour faire entrer Fakarava dans l’Histoire, il faut d’abord parler de banquise, de glaces, d’icebergs et de continent austral, devenu l’Antarctique, puisque c’est un navigateur russe chargé d’explorer l’extrême sud de la planète, Fabian Gottlieb von Bellinghausen, qui découvrit l’atoll (entre autres îles des Tuamotu) le 17 juillet 1820, alors qu’il arrivait de Port Jackson (Sydney) après sa campagne australe. Le second après James Cook, il avait au préalable franchi le cercle polaire antarctique, odyssée à hauts risques qui fit de lui sans doute le premier homme à avoir aperçu le continent austral.
Pour faire entrer Fakarava dans l’Histoire, il faut d’abord parler de banquise, de glaces, d’icebergs et de continent austral, devenu l’Antarctique, puisque c’est un navigateur russe chargé d’explorer l’extrême sud de la planète, Fabian Gottlieb von Bellinghausen, qui découvrit l’atoll (entre autres îles des Tuamotu) le 17 juillet 1820, alors qu’il arrivait de Port Jackson (Sydney) après sa campagne australe. Le second après James Cook, il avait au préalable franchi le cercle polaire antarctique, odyssée à hauts risques qui fit de lui sans doute le premier homme à avoir aperçu le continent austral.
La visite de Charles Darwin aux Tuamotu, et notamment à Fakarava, lui permit, quelques années plus tard, d’expliquer la formation des atolls, restes de volcans dont seul ce qui fut le récif frangeant est apparent.
Darwin explique la formation des atolls
Bellinghausen décida d’hiverner au chaud en explorant avec ses deux navires, le Vostok (“l'Orient”, 600 tonneaux) et le Mirnyi (“le Pacifique”, 530 tonneaux), les îles de la grande Mer du Sud. Il effectua ainsi l’un des plus importants voyages d’exploration de son époque, mais il manqua de temps pour s’arrêter partout où affleurait un peu de corail, Néanmoins, le 17 juillet 1820, l’atoll dont il longeait le récif était d’une telle grandeur qu’il méritait bien un nom de baptême : ce sera Wittgenstein, en hommage au comte Louis Adolphe Pierre de Sayn-Wittgenstein-Ludwigsbourg (5 janvier 1769 /11 juin 1843), generalfeldmarschall de l'armée impériale russe ; il s’illustra notamment durant les guerres napoléoniennes.
Ce passage en coup de vent des Européens ne changea rien, on s’en doute, à la vie des populations de l’atoll visité une seconde fois onze ans plus tard (le 2 octobre 1831) par un Britannique, Ireland. En 1835, le 14 novembre, ce fut au tour de son compatriote Robert FitzRoy, avec à son bord Charles Darwin, suivi en septembre 1838 de Jules Dumont d’Urville.
Le passage de Fitzroy et Darwin ne bouleversa pas non plus la vie des Paumotu de Fakarava, mais en revanche, de l’observation de ces atolls, Darwin en déduisit une théorie aujourd’hui encore largement acceptée par les milieux scientifiques sérieux : les atolls sont nés d’un récif frangeant installé sur la périphérie de volcans éteints. Les volcans érodés et s’enfonçant lentement sous leur propre poids dans la plaque tectonique les supportant, le récif frangeant se retrouve séparé du socle basaltique. Lorsque celui-ci a complètement disparu, ne reste plus que l’anneau de corail qui l’entourait et qui se maintient à fleur d’eau puisque pour croître, les coraux ont besoin de la lumière du soleil afin de maintenir en vie les algues microscopiques qui les nourrissent.
Darwin émit sa théorie en 1842, après son retour en Angleterre, et c’est l’observation attentive de Fakarava et d’autres atolls et îles hautes qui le mit sur la voie. Tout récemment, une nouvelle théorie a remis en question celle de Darwin, mais ne s’est pas avérée très convaincante il faut bien le reconnaître...
L’année 1842 marque localement l’instauration du protectorat français sur le centre et l’ouest des Tuamotu (qui ne prirent cette appellation “d’îles nombreuses” qu’en 1852, remplaçant l’appellation îles Paumotu ou îles Basses).
Bellinghausen décida d’hiverner au chaud en explorant avec ses deux navires, le Vostok (“l'Orient”, 600 tonneaux) et le Mirnyi (“le Pacifique”, 530 tonneaux), les îles de la grande Mer du Sud. Il effectua ainsi l’un des plus importants voyages d’exploration de son époque, mais il manqua de temps pour s’arrêter partout où affleurait un peu de corail, Néanmoins, le 17 juillet 1820, l’atoll dont il longeait le récif était d’une telle grandeur qu’il méritait bien un nom de baptême : ce sera Wittgenstein, en hommage au comte Louis Adolphe Pierre de Sayn-Wittgenstein-Ludwigsbourg (5 janvier 1769 /11 juin 1843), generalfeldmarschall de l'armée impériale russe ; il s’illustra notamment durant les guerres napoléoniennes.
Ce passage en coup de vent des Européens ne changea rien, on s’en doute, à la vie des populations de l’atoll visité une seconde fois onze ans plus tard (le 2 octobre 1831) par un Britannique, Ireland. En 1835, le 14 novembre, ce fut au tour de son compatriote Robert FitzRoy, avec à son bord Charles Darwin, suivi en septembre 1838 de Jules Dumont d’Urville.
Le passage de Fitzroy et Darwin ne bouleversa pas non plus la vie des Paumotu de Fakarava, mais en revanche, de l’observation de ces atolls, Darwin en déduisit une théorie aujourd’hui encore largement acceptée par les milieux scientifiques sérieux : les atolls sont nés d’un récif frangeant installé sur la périphérie de volcans éteints. Les volcans érodés et s’enfonçant lentement sous leur propre poids dans la plaque tectonique les supportant, le récif frangeant se retrouve séparé du socle basaltique. Lorsque celui-ci a complètement disparu, ne reste plus que l’anneau de corail qui l’entourait et qui se maintient à fleur d’eau puisque pour croître, les coraux ont besoin de la lumière du soleil afin de maintenir en vie les algues microscopiques qui les nourrissent.
Darwin émit sa théorie en 1842, après son retour en Angleterre, et c’est l’observation attentive de Fakarava et d’autres atolls et îles hautes qui le mit sur la voie. Tout récemment, une nouvelle théorie a remis en question celle de Darwin, mais ne s’est pas avérée très convaincante il faut bien le reconnaître...
L’année 1842 marque localement l’instauration du protectorat français sur le centre et l’ouest des Tuamotu (qui ne prirent cette appellation “d’îles nombreuses” qu’en 1852, remplaçant l’appellation îles Paumotu ou îles Basses).
1849 est une date décisive dans la vie de Fakarava, puisque les pères Laval et Clair, en provenance des Gambier, commencèrent l’évangélisation de la population locale.
1849 : le père Laval débarque !
Si les navires croisant dans les Tuamotu devenaient de plus en plus nombreux, il fallut attendre 1849 pour que le quotidien des habitants de Fakarava change réellement. Cette année-là, quittant son petit paradis catholique des Gambier (où il s’était installé en 1834), le père Honoré Laval partit, chapelet et goupillon en main, à la conquête de nouveaux territoires afin de convertir des “âmes païennes” à la “vraie religion”. Après un bref passage de dix jours aux Marquises et de quatre jours à Tahiti, le 17 mai, les pères Laval et Clair montaient à bord du navire de l’État, le Gassendi, et le 19 mai au matin, les deux hommes accompagnés de deux convertis des Gambier furent déposés à Faaite, première île des Tuamotu visitée par des missionnaires catholiques.
Le 16 juillet 1849, à bord d’une pirogue double traditionnelle, le père Laval quittait Faaite pour Fakarava ; un bref voyage à Faaite entre le 29 juillet et mi-août, Laval était de retour, bien décidé à s’y installer et à extirper de la population les “germes” déposés avant lui par les protestants et les mormons. Et déjà, les chefs de l’atoll de Anaa lui demandaient de venir évangéliser leur île.
En mars 1850, une redoutable épidémie de grippe frappa Fakarava mais cette mauvaise nouvelle fut en quelque sorte “gommée” par l’inauguration de la première chapelle catholique des Tuamotu, à Tetamanu.
Fin mars, Laval envoya en effet une missive à Tepano Jaussen, évêque à Tahiti, pour lui faire part de cette grande nouvelle : l’édifice, explique Laval dans son courrier “a quarante pieds de long, quinze de large et neuf de haut. Huit croisées cintrées, quatre de chaque côté, laissent entrer la lumière du jour. (...) Une balustrade, un autel à jour et le sanctuaire parqueté, tout cela donne à notre chapelle un air européen qui fait jubiler le missionnaires et la population entière de Fakarava”.
Si les navires croisant dans les Tuamotu devenaient de plus en plus nombreux, il fallut attendre 1849 pour que le quotidien des habitants de Fakarava change réellement. Cette année-là, quittant son petit paradis catholique des Gambier (où il s’était installé en 1834), le père Honoré Laval partit, chapelet et goupillon en main, à la conquête de nouveaux territoires afin de convertir des “âmes païennes” à la “vraie religion”. Après un bref passage de dix jours aux Marquises et de quatre jours à Tahiti, le 17 mai, les pères Laval et Clair montaient à bord du navire de l’État, le Gassendi, et le 19 mai au matin, les deux hommes accompagnés de deux convertis des Gambier furent déposés à Faaite, première île des Tuamotu visitée par des missionnaires catholiques.
Le 16 juillet 1849, à bord d’une pirogue double traditionnelle, le père Laval quittait Faaite pour Fakarava ; un bref voyage à Faaite entre le 29 juillet et mi-août, Laval était de retour, bien décidé à s’y installer et à extirper de la population les “germes” déposés avant lui par les protestants et les mormons. Et déjà, les chefs de l’atoll de Anaa lui demandaient de venir évangéliser leur île.
En mars 1850, une redoutable épidémie de grippe frappa Fakarava mais cette mauvaise nouvelle fut en quelque sorte “gommée” par l’inauguration de la première chapelle catholique des Tuamotu, à Tetamanu.
Fin mars, Laval envoya en effet une missive à Tepano Jaussen, évêque à Tahiti, pour lui faire part de cette grande nouvelle : l’édifice, explique Laval dans son courrier “a quarante pieds de long, quinze de large et neuf de haut. Huit croisées cintrées, quatre de chaque côté, laissent entrer la lumière du jour. (...) Une balustrade, un autel à jour et le sanctuaire parqueté, tout cela donne à notre chapelle un air européen qui fait jubiler le missionnaires et la population entière de Fakarava”.
L’intérieur de la petite église de Tetamanu, à la passe sud de Fakarava ; l’édifice, très bien conservé, date de 1850. Ce fut la première église catholique des Tuamotu.
Ces ruines, à Tetamanu, sont celles de l’ancienne demeure du résident français. Le minuscule village fut autrefois la capitale administrative des Tuamotu, de 1880 à 1923.
Les ruines de ce bel édifice sont celles de ce qui fut l’école de Tetamanu.
Le cimetière des Popa’a s’est rempli en 1918, au moment de l’épidémie de grippe espagnole. Celui des Paumotu fit évidemment de même...
Mortelle grippe espagnole
La messe du 27 mars 1850 fut la dernière célébrée dans ce qui avait été qualifié par les missionnaires de “vilain temple des protestants”. La bénédiction de la nouvelle église eut lieu le lendemain, le 28 mars 1850, un Jeudi Saint. Bénédiction qui fut suivie d’un gigantesque tama’ara’a auquel toute la population participa bien entendu. Fin avril, dix-huit habitants recevaient le baptême ; des mariages de ces mêmes baptisés vinrent clore la cérémonie.
Après onze mois de prédications, le catholicisme s’enracinait durablement à Faaite et à Fakarava. Quant à la petite chapelle, elle fut remplacée par un édifice en dur, l’église Notre-Dame de Paix que l’on peut encore voir aujourd’hui ; elle fut bénie le 14 février 1874.
Dès 1850, le petit motu de Tetamanu était alors devenu en quelque sorte, officieusement (au moins religieusement), la capitale des Tuamotu, l’administration coloniale s’y installant quelques années plus tard : le premier résidant français de l’archipel fut certes nommé en 1864 à Anaa mais il déménagea à Fakarava en 1880, entraînant la création au nouveau chef-lieu des Tuamotu, Tetamanu, d’une école, d’une résidence de l’administrateur et même d’une petite prison pour qui “sortirait des clous”.
Malheureusement, la passe de Tetamanu, Tumakohua, est petite, ce qui ne convenait guère à une activité portuaire soutenue ; d’autant que l’île même de Tetamanu, loin de tout, est minuscule ; en 1906, un terrible cyclone dévasta une partie des Tuamotu (après un premier cyclone en 1878) ; enfin pour la jeune et dynamique commune, le coup de grâce fut sans doute donné en 1918 quand la grippe espagnole emporta de très nombreux habitants. Les survivants déposaient les morts le long de la grande avenue et les employés municipaux les emmenaient en charrette tous les matins, soit au cimetière réservé aux Popa’a, qui existe encore (ces personnes étaient parfaitement identifiées), soit au cimetière réservé aux Paumotu (loin de tous être identifiés). Aujourd’hui, de ce cimetière paumotu ne subsiste, à côté de l’église, que peu de choses, sinon trois tombes anonymes très touchantes de petits enfants emportés par la funeste épidémie.
Après l’épisode tragique de 1918, Tetamanu ne demeura plus très longtemps chef-lieu des Tuamotu ; celui-ci fut déplacé en 1923 à Rangiroa, la zone sud de Fakarava étant alors quasiment abandonnée et entrant dans un long sommeil (c’est au village de Rotoava que la population se fixa ; elle avait déjà commencé à s’y installer, non loin de la passe nord, Garuae). Cette implantation sur un motu immense s’avéra définitivement plus judicieuse que ne l’était Tetamanu.
A la passe sud, prison, école, demeure du résident ne sont bien entendu plus que ruines et c’est bien dommage. Un jeune cocotier pousse au sein même de la prison et si rien n’est fait pour le tuer rapidement, il y a fort à parier que ses racines auront tôt fait de faire s’écrouler définitivement ce témoignage architectural vieux de plus d’un siècle.
La messe du 27 mars 1850 fut la dernière célébrée dans ce qui avait été qualifié par les missionnaires de “vilain temple des protestants”. La bénédiction de la nouvelle église eut lieu le lendemain, le 28 mars 1850, un Jeudi Saint. Bénédiction qui fut suivie d’un gigantesque tama’ara’a auquel toute la population participa bien entendu. Fin avril, dix-huit habitants recevaient le baptême ; des mariages de ces mêmes baptisés vinrent clore la cérémonie.
Après onze mois de prédications, le catholicisme s’enracinait durablement à Faaite et à Fakarava. Quant à la petite chapelle, elle fut remplacée par un édifice en dur, l’église Notre-Dame de Paix que l’on peut encore voir aujourd’hui ; elle fut bénie le 14 février 1874.
Dès 1850, le petit motu de Tetamanu était alors devenu en quelque sorte, officieusement (au moins religieusement), la capitale des Tuamotu, l’administration coloniale s’y installant quelques années plus tard : le premier résidant français de l’archipel fut certes nommé en 1864 à Anaa mais il déménagea à Fakarava en 1880, entraînant la création au nouveau chef-lieu des Tuamotu, Tetamanu, d’une école, d’une résidence de l’administrateur et même d’une petite prison pour qui “sortirait des clous”.
Malheureusement, la passe de Tetamanu, Tumakohua, est petite, ce qui ne convenait guère à une activité portuaire soutenue ; d’autant que l’île même de Tetamanu, loin de tout, est minuscule ; en 1906, un terrible cyclone dévasta une partie des Tuamotu (après un premier cyclone en 1878) ; enfin pour la jeune et dynamique commune, le coup de grâce fut sans doute donné en 1918 quand la grippe espagnole emporta de très nombreux habitants. Les survivants déposaient les morts le long de la grande avenue et les employés municipaux les emmenaient en charrette tous les matins, soit au cimetière réservé aux Popa’a, qui existe encore (ces personnes étaient parfaitement identifiées), soit au cimetière réservé aux Paumotu (loin de tous être identifiés). Aujourd’hui, de ce cimetière paumotu ne subsiste, à côté de l’église, que peu de choses, sinon trois tombes anonymes très touchantes de petits enfants emportés par la funeste épidémie.
Après l’épisode tragique de 1918, Tetamanu ne demeura plus très longtemps chef-lieu des Tuamotu ; celui-ci fut déplacé en 1923 à Rangiroa, la zone sud de Fakarava étant alors quasiment abandonnée et entrant dans un long sommeil (c’est au village de Rotoava que la population se fixa ; elle avait déjà commencé à s’y installer, non loin de la passe nord, Garuae). Cette implantation sur un motu immense s’avéra définitivement plus judicieuse que ne l’était Tetamanu.
A la passe sud, prison, école, demeure du résident ne sont bien entendu plus que ruines et c’est bien dommage. Un jeune cocotier pousse au sein même de la prison et si rien n’est fait pour le tuer rapidement, il y a fort à parier que ses racines auront tôt fait de faire s’écrouler définitivement ce témoignage architectural vieux de plus d’un siècle.
L’arrivée à Tetamanu, à la pointe sud de Fakarava. En quelques années, le spot a acquis une réputation mondiale pour les adeptes de la plongée sous-marine.
Temple de la plongée
De nos jours, Tetamanu revit, car le site depuis une bonne vingtaine d’années est devenu un centre d’activités important aux Tuamotu, puisque le spot est l’un des plus réputés pour les plongeurs sous-marins nombreux quotidiennement à s’immerger dans la passe, au sein d’une faune aquatique d’une extraordinaire richesse. Il est vrai que l’atoll de Fakarava (60 km sur 25, le deuxième plus grand des Tuamotu après Rangiroa) a été désigné en 1977 et classé en 2006 réserve de biosphère par l’Unesco (avec six autres atolls, Aratika, Kauehi, Niau, Raraka, Taiaro et Toau).
Depuis le tournage en 2018 d’un documentaire intitulé “700 requins dans la nuit”, filmé par Laurent Ballesta et son équipe et réalisé par Luc Marescot (documentaire de 92 minutes), la passe sud de Fakarava a acquis une notoriété internationale qui lui assure une rente de situation en termes de fréquentation touristique, pour peu que l’homme continue à laisser en paix cette meute unique de sept cents squales (et les poissons qui les nourrissent) et que la Covid veuille bien relâcher son étreinte sur les voyageurs du monde entier...
De nos jours, Tetamanu revit, car le site depuis une bonne vingtaine d’années est devenu un centre d’activités important aux Tuamotu, puisque le spot est l’un des plus réputés pour les plongeurs sous-marins nombreux quotidiennement à s’immerger dans la passe, au sein d’une faune aquatique d’une extraordinaire richesse. Il est vrai que l’atoll de Fakarava (60 km sur 25, le deuxième plus grand des Tuamotu après Rangiroa) a été désigné en 1977 et classé en 2006 réserve de biosphère par l’Unesco (avec six autres atolls, Aratika, Kauehi, Niau, Raraka, Taiaro et Toau).
Depuis le tournage en 2018 d’un documentaire intitulé “700 requins dans la nuit”, filmé par Laurent Ballesta et son équipe et réalisé par Luc Marescot (documentaire de 92 minutes), la passe sud de Fakarava a acquis une notoriété internationale qui lui assure une rente de situation en termes de fréquentation touristique, pour peu que l’homme continue à laisser en paix cette meute unique de sept cents squales (et les poissons qui les nourrissent) et que la Covid veuille bien relâcher son étreinte sur les voyageurs du monde entier...
Quelques pieuses dates...
L’intérieur de la petite église de Tetamanu, à la passe sud de Fakarava ; l’édifice, très bien conservé, date de 1850. Ce fut la première église catholique des Tuamotu.
Grâce à l’aide précieuse de Père Christophe, nous pouvons vous fournir les grandes dates du catholicisme à Fakarava. Les voici, avec parfois quelques interrogations, notamment sur ce qu’il est advenu de la chapelle sise sur le motu de Tetou :
1849, 16 juillet : Lancement de la mission à Fakarava - Tetamanu ;
1850, 28 mars : Bénédiction de la première chapelle Notre-Dame des Victoires à Tetamanu ;
1850, 28 avril : 18 premiers baptêmes annoncés par le Père Laval (6 seulement dans le registre) ;
1850, 28 septembre : Arrivée et visite de Mgr Tepano Jaussen, évêque de Tahiti (départ le 26 octobre) ;
1850, octobre : Décision de construire une chapelle à Tetou ;
1851, 21 décembre : Bénédiction de la chapelle de Tetou ;
1874, 14 février : Bénédiction de l’église de Tetamanu, Notre-Dame de Paix ;
1898, 23 octobre : Bénédiction du chemin de Croix de Rotoava ;
1919 : Bénédiction du chemin de Croix de Tetamanu ;
1951, 7 octobre : Bénédiction de l’église Saint-Jean de la Croix de Rotoava ;
1953, 14 mai : Bénédiction du chemin de Croix de Fakarava (un autre que celui de Rotoava déjà béni le 23 octobre 1898 ?) ;
1953, 2 novembre : Bénédiction du cimetière catholique de Fakarava ;
1849, 16 juillet : Lancement de la mission à Fakarava - Tetamanu ;
1850, 28 mars : Bénédiction de la première chapelle Notre-Dame des Victoires à Tetamanu ;
1850, 28 avril : 18 premiers baptêmes annoncés par le Père Laval (6 seulement dans le registre) ;
1850, 28 septembre : Arrivée et visite de Mgr Tepano Jaussen, évêque de Tahiti (départ le 26 octobre) ;
1850, octobre : Décision de construire une chapelle à Tetou ;
1851, 21 décembre : Bénédiction de la chapelle de Tetou ;
1874, 14 février : Bénédiction de l’église de Tetamanu, Notre-Dame de Paix ;
1898, 23 octobre : Bénédiction du chemin de Croix de Rotoava ;
1919 : Bénédiction du chemin de Croix de Tetamanu ;
1951, 7 octobre : Bénédiction de l’église Saint-Jean de la Croix de Rotoava ;
1953, 14 mai : Bénédiction du chemin de Croix de Fakarava (un autre que celui de Rotoava déjà béni le 23 octobre 1898 ?) ;
1953, 2 novembre : Bénédiction du cimetière catholique de Fakarava ;
Bellinghausen, pêcheur d’anneaux de corail
C’est à l’explorateur russe Fabian Gottlieb von Bellinghausen, qui termina sa carrière au grade d’amiral, que l’on doit la découverte par les Occidentaux de l’atoll de Fakarava.
Lors de son périple aux Tuamotu en 1820, c’est tout un chapelet d’atolls que l’explorateur russe Fabian Gottlieb von Bellinghausen découvrit.
En voici la liste : Amanu, 8 juillet 1820, baptisé Moller (initialement découvert le 30 octobre 1774 par Andia y Varela, Espagnol qui baptisa l’île San Narciso) Fangatau, 10 juillet 1820, baptisé Arakcheev Raroia, 12 juillet 1820, baptisé Barclay de Tolly Takume, 12 juillet 1820, baptisé Volkonsky Nihiru, 13 juillet 1820, baptisé Nihera Taenga, 14 juillet 1820, baptisé Yermolov (précédemment découvert le 10 mars 1802 par Buyers, qui le baptisa Holts Island) Katiu, 15 juillet 1820, baptisé Osten-Sacken Hiti, le 15 juillet 1820, baptisé Raevski Tepoto Sud, le 15 juillet 1820, baptisé Raevski Tuanake, le 15 juillet 1820, baptisé Raevski Makemo, le 15 juillet 1820, baptisé Kutusov-Smolenski (précédemment découvert le 10 mars 1802 par Turnbull qui le baptisa Margaret Island) Faaite, le 16 juillet 1820, baptisé Milordovich Tahaena, le 16 juillet 1820, baptisé Chichagov (précédemment découvert le 12 novembre 1774 par l’Espagnol Boenechea qui le baptisa San Blas) Fakarava, le 17 juillet 1820, baptisé Wittgenstein Toau, le 17 juillet 1820, baptisé Elisabeth (précédemment découvert le 19 avril 1774 par Cook, qui le baptisa Palliser Islands) Niau, le 18 juillet 1820, baptisé Greigh (initialement découvert le 12 février 1605 par Quiros qui le baptisa La Decena) Kaukura, le 19 juillet 1820, baptisé Palliser Islands (déjà deux fois découvert, par Cook en 1774 et par Roggeveen le 28 mai 1722, atoll baptisé alors Het Doolhof) Mataiva le 30 juillet 1820, baptisé Lazareff
Compte tenu des dates de ce voyage aux Tuamotu, il est aisé de comprendre que l’explorateur russe, en trois semaines, se contenta de relever la position d’un certain nombre d’îles, sans véritablement prendre le temps de les aborder et d’y rencontrer la population. Ainsi le 17 juillet découvrit-il tour à tour Fakarava et Toau, ce qui laisse à penser qu’il n’y jeta pas l’ancre puisque dès le lendemain, il était déjà à Niau.
On remarquera également une certaine confusion dans les noms de baptême, puisque les trois atolls de Hiti, Tepoto Sud et Tuanake sont affublés du même patronyme, Raevski.
En voici la liste : Amanu, 8 juillet 1820, baptisé Moller (initialement découvert le 30 octobre 1774 par Andia y Varela, Espagnol qui baptisa l’île San Narciso) Fangatau, 10 juillet 1820, baptisé Arakcheev Raroia, 12 juillet 1820, baptisé Barclay de Tolly Takume, 12 juillet 1820, baptisé Volkonsky Nihiru, 13 juillet 1820, baptisé Nihera Taenga, 14 juillet 1820, baptisé Yermolov (précédemment découvert le 10 mars 1802 par Buyers, qui le baptisa Holts Island) Katiu, 15 juillet 1820, baptisé Osten-Sacken Hiti, le 15 juillet 1820, baptisé Raevski Tepoto Sud, le 15 juillet 1820, baptisé Raevski Tuanake, le 15 juillet 1820, baptisé Raevski Makemo, le 15 juillet 1820, baptisé Kutusov-Smolenski (précédemment découvert le 10 mars 1802 par Turnbull qui le baptisa Margaret Island) Faaite, le 16 juillet 1820, baptisé Milordovich Tahaena, le 16 juillet 1820, baptisé Chichagov (précédemment découvert le 12 novembre 1774 par l’Espagnol Boenechea qui le baptisa San Blas) Fakarava, le 17 juillet 1820, baptisé Wittgenstein Toau, le 17 juillet 1820, baptisé Elisabeth (précédemment découvert le 19 avril 1774 par Cook, qui le baptisa Palliser Islands) Niau, le 18 juillet 1820, baptisé Greigh (initialement découvert le 12 février 1605 par Quiros qui le baptisa La Decena) Kaukura, le 19 juillet 1820, baptisé Palliser Islands (déjà deux fois découvert, par Cook en 1774 et par Roggeveen le 28 mai 1722, atoll baptisé alors Het Doolhof) Mataiva le 30 juillet 1820, baptisé Lazareff
Compte tenu des dates de ce voyage aux Tuamotu, il est aisé de comprendre que l’explorateur russe, en trois semaines, se contenta de relever la position d’un certain nombre d’îles, sans véritablement prendre le temps de les aborder et d’y rencontrer la population. Ainsi le 17 juillet découvrit-il tour à tour Fakarava et Toau, ce qui laisse à penser qu’il n’y jeta pas l’ancre puisque dès le lendemain, il était déjà à Niau.
On remarquera également une certaine confusion dans les noms de baptême, puisque les trois atolls de Hiti, Tepoto Sud et Tuanake sont affublés du même patronyme, Raevski.
1849 : 75 cachalots capturés !
Lorsque l’on se plonge dans les courriers échangés entre 1849 et 1850 entre le père Laval et monseigneur Tepano Jaussen, on reste confondu par l’extrait d’une lettre de Laval à son évêque. Il y est question d’une pêche miraculeuse, pensez donc, rien moins que soixante-quinze cachalots capturés le 13 septembre 1849. Voici cet extrait :
“Nous venons de passer une semaine d’or. Dieu a permis que mes gens de Fakarava prissent, le 13 septembre, 75 cachalots, qui ont donné lieu à de solennelles invitations.
Il devait y avoir festins pendant huit jours ; et alors on est allé prier les habitants de Faaite et d’ailleurs de venir prendre part à la fameuse capture. A ce moment arrivent d’Anaa, Ariipaea, premier chef de cette île, avec près d’une centaine de personnes à sa suite pour faire des nominations de chefs et régler d’autres affaires. Le 17 au matin, deux pirogues abordent près de notre maison, et quelques instants après, arriva Ariipaea à la tête d’une dizaine d’hommes. Il était revêtu d’une assez belle chemise blanche, d’une ceinture d’Indienne et d’un gilet noir non boutonné. C’était donc, après la reine de Tahiti, la première autorité qui venait nous faire visite. Nous le reçûmes de notre mieux (...) Ariipaea quitta la maison content ; il allait recevoir sa part des cachalots qu’on lui apportait”.
Evidemment le chiffre de soixante-quinze cachalots capturés semble tout à fait surréaliste. En réalité, aujourd’hui encore, les cétacés à dents de petite taille, pseudorques, Pseudorca crassidens et globicéphales, Globicephala macrorhynchus, sont souvent appelés “cachalots”. Les premiers ne dépassent pas 5,5 mètres pour un poids de deux tonnes ; les seconds mesurent la même taille, mais, plus trapus, ils peuvent peser jusqu’à trois tonnes. Tous vivent en bancs, ce qui explique que la capture de plusieurs dizaines d’individus soit possible.
Il peut aussi s’agir de dauphins d’Electre, Peponicephala electra, mesurant 2,5 mètres pour un poids de 210 kilos, ou d’orques nains, Feresa attenuata (2,6 mètres pour 150 kilos). Il est donc bien évident que les soixante-quinze cachalots auxquels le père Laval fait référence ne sont pas de véritables cachalots, Physeter macrocephalus.
Quant à cette capture, elle est peut-être tout simplement le fait d’un important échouage de ces mammifères marins comme il s’en produit malheureusement régulièrement...
“Nous venons de passer une semaine d’or. Dieu a permis que mes gens de Fakarava prissent, le 13 septembre, 75 cachalots, qui ont donné lieu à de solennelles invitations.
Il devait y avoir festins pendant huit jours ; et alors on est allé prier les habitants de Faaite et d’ailleurs de venir prendre part à la fameuse capture. A ce moment arrivent d’Anaa, Ariipaea, premier chef de cette île, avec près d’une centaine de personnes à sa suite pour faire des nominations de chefs et régler d’autres affaires. Le 17 au matin, deux pirogues abordent près de notre maison, et quelques instants après, arriva Ariipaea à la tête d’une dizaine d’hommes. Il était revêtu d’une assez belle chemise blanche, d’une ceinture d’Indienne et d’un gilet noir non boutonné. C’était donc, après la reine de Tahiti, la première autorité qui venait nous faire visite. Nous le reçûmes de notre mieux (...) Ariipaea quitta la maison content ; il allait recevoir sa part des cachalots qu’on lui apportait”.
Evidemment le chiffre de soixante-quinze cachalots capturés semble tout à fait surréaliste. En réalité, aujourd’hui encore, les cétacés à dents de petite taille, pseudorques, Pseudorca crassidens et globicéphales, Globicephala macrorhynchus, sont souvent appelés “cachalots”. Les premiers ne dépassent pas 5,5 mètres pour un poids de deux tonnes ; les seconds mesurent la même taille, mais, plus trapus, ils peuvent peser jusqu’à trois tonnes. Tous vivent en bancs, ce qui explique que la capture de plusieurs dizaines d’individus soit possible.
Il peut aussi s’agir de dauphins d’Electre, Peponicephala electra, mesurant 2,5 mètres pour un poids de 210 kilos, ou d’orques nains, Feresa attenuata (2,6 mètres pour 150 kilos). Il est donc bien évident que les soixante-quinze cachalots auxquels le père Laval fait référence ne sont pas de véritables cachalots, Physeter macrocephalus.
Quant à cette capture, elle est peut-être tout simplement le fait d’un important échouage de ces mammifères marins comme il s’en produit malheureusement régulièrement...
L’île aux “thurstonii”
Gilles Tropee est le “monsieur Pritchardia thrurstonii” à Fakarava. Il a planté des dizaines et des dizaines de ce gracieux palmier originaire des îles Fidji où il est en voie de disparition.
La première plante que voit le visiteur débarquant à l’aérodrome de Fakarava est un magnifique palmier, Pritchardia thurstonii, originaire des îles Fidji. Dans son milieu naturel, cette plante est considérée comme en danger d’extinction ; elle est en effet la victime de bactéries (des phytoplasmes) qui ne lui font pas de cadeaux et qui ont décimé ses rangs.
A Fakarava, ce palmier est omniprésent, grâce, notamment, aux efforts d’un homme, Gilles Tropee, qui est tombé sous le charme des “thurstonii” au point d’en planter des dizaines et des dizaines, sur ses terres, mais également ailleurs (on lui doit ceux de l’aéroport).
Par chance pour l’atoll au substrat très pauvre, ce palmier se plait dans des substrats coralliens et supporte fort bien la présence de sel dans le sol comme dans les embruns. En quelque sorte une plante halophyte.
Pritchardia thurstonii a été introduit pour la beauté de ses palmes et de ses inflorescences dans tout le vaste Pacifique où ses qualités ornementales sont très appréciées, mais il ne fait aucun doute que c’est à Fakarava que l’on en rencontre le plus grand nombre : des dizaines, des centaines probablement tant il y en a.
Les observateurs noteront que les inflorescences ont un pouvoir d’attraction très fort sur les insectes ; les abeilles notamment s’y bousculent toute la sainte journée. On n’en est pas encore à fabriquer du miel de thurstonii, mais au rythme où ce palmier est planté sur l’atoll, on y vient !
Le genre Pritchardia, du nom du premier consul britannique aux îles Fidji, est riche d’une trentaine d’espèces, dont dix-neuf sont endémiques de l’archipel hawaiien. On trouve, dans nos îles, une autre espèce de Pritchardia, P. pacifica, dont les inflorescences sont beaucoup plus proches du stipe (le “tronc” du palmier), espèce plus grande que P. thurstonii.
A en croire Gilles Tropee, l’infatigable promoteur de ce palmier à Fakarava, sa reproduction à partir de graines est très facile. Et ses larges feuilles en éventail en font indubitablement une espèce ornementale magnifique...
Quant au nom de l’espèce, thurstonii, il a été choisi en hommage à John Thurston (1836-1897), ministre des Affaires étrangères des Fidji de 1872 à 1874, Premier ministre des Fidji en 1874 puis gouverneur de cet archipel de 1888 à 1897. C’est lui qui fit avorter le projet de coup d’État orchestré par le Ku Klux Klan local (voir nos carnets de voyages dans Tahiti Infos du 23 janvier 2020). Botaniste amateur mais connaisseur, il est à l’origine des jardins botaniques de Suva, qui portent aujourd’hui son nom.
A Fakarava, ce palmier est omniprésent, grâce, notamment, aux efforts d’un homme, Gilles Tropee, qui est tombé sous le charme des “thurstonii” au point d’en planter des dizaines et des dizaines, sur ses terres, mais également ailleurs (on lui doit ceux de l’aéroport).
Par chance pour l’atoll au substrat très pauvre, ce palmier se plait dans des substrats coralliens et supporte fort bien la présence de sel dans le sol comme dans les embruns. En quelque sorte une plante halophyte.
Pritchardia thurstonii a été introduit pour la beauté de ses palmes et de ses inflorescences dans tout le vaste Pacifique où ses qualités ornementales sont très appréciées, mais il ne fait aucun doute que c’est à Fakarava que l’on en rencontre le plus grand nombre : des dizaines, des centaines probablement tant il y en a.
Les observateurs noteront que les inflorescences ont un pouvoir d’attraction très fort sur les insectes ; les abeilles notamment s’y bousculent toute la sainte journée. On n’en est pas encore à fabriquer du miel de thurstonii, mais au rythme où ce palmier est planté sur l’atoll, on y vient !
Le genre Pritchardia, du nom du premier consul britannique aux îles Fidji, est riche d’une trentaine d’espèces, dont dix-neuf sont endémiques de l’archipel hawaiien. On trouve, dans nos îles, une autre espèce de Pritchardia, P. pacifica, dont les inflorescences sont beaucoup plus proches du stipe (le “tronc” du palmier), espèce plus grande que P. thurstonii.
A en croire Gilles Tropee, l’infatigable promoteur de ce palmier à Fakarava, sa reproduction à partir de graines est très facile. Et ses larges feuilles en éventail en font indubitablement une espèce ornementale magnifique...
Quant au nom de l’espèce, thurstonii, il a été choisi en hommage à John Thurston (1836-1897), ministre des Affaires étrangères des Fidji de 1872 à 1874, Premier ministre des Fidji en 1874 puis gouverneur de cet archipel de 1888 à 1897. C’est lui qui fit avorter le projet de coup d’État orchestré par le Ku Klux Klan local (voir nos carnets de voyages dans Tahiti Infos du 23 janvier 2020). Botaniste amateur mais connaisseur, il est à l’origine des jardins botaniques de Suva, qui portent aujourd’hui son nom.
Des légumes, en veux-tu...
Tehei Asine a non seulement les mains vertes, mais également des diplômes ; il est aujourd’hui un maraîcher apprécié de ses clients. Il se lance actuellement dans l’agroforesterie.
Pas facile sur le sol corallien et salé d’un atoll comme Fakarava de faire pousser quoi que ce soit d’autre que la flore halophyte de ce milieu naturel si particulier. Il y a pourtant quelques mains vertes à Fakarava qui réussissent au quotidien de petits exploits : les plus connus sont les membres de la famille Dexter, produisant à foison fruits et légumes et vivant dans une véritable oasis de verdure.
Un autre garçon développe, quelques kilomètres après la fin de la route asphaltée, une exploitation agricole : Tehei Asine, 40 ans (on lui en donne dix de moins), “musclé” de quelques diplômes spécialisés, a décidé de développer sur un lopin de terrain une production de légumes et de fruits naturels. Salades, tomates, poivrons, courges, pastèques, melons, tout pousse grâce aux soins attentifs de Tehei qui fournit même une salade peu répandue à Tahiti, la gynura (Gynura procumbens), dont les feuilles sont excellentes crues (en salade) ou cuites (comme des épinards).
Tehei a commencé à faire plus que du maraîchage puisqu’il lance sur une parcelle une expérience d’agroforesterie avec des citronniers, des kavas, des figuiers, des manguiers, des corossols, des avocats...
Enfin prochainement, une serre en plein champ devrait lui permettre de booster ses productions très appréciées des habitants de Fakarava.
Un autre garçon développe, quelques kilomètres après la fin de la route asphaltée, une exploitation agricole : Tehei Asine, 40 ans (on lui en donne dix de moins), “musclé” de quelques diplômes spécialisés, a décidé de développer sur un lopin de terrain une production de légumes et de fruits naturels. Salades, tomates, poivrons, courges, pastèques, melons, tout pousse grâce aux soins attentifs de Tehei qui fournit même une salade peu répandue à Tahiti, la gynura (Gynura procumbens), dont les feuilles sont excellentes crues (en salade) ou cuites (comme des épinards).
Tehei a commencé à faire plus que du maraîchage puisqu’il lance sur une parcelle une expérience d’agroforesterie avec des citronniers, des kavas, des figuiers, des manguiers, des corossols, des avocats...
Enfin prochainement, une serre en plein champ devrait lui permettre de booster ses productions très appréciées des habitants de Fakarava.
Les petits tours de Enoha
Enoha Pater, originaire de Moorea, est un guide qui aime par-dessus tout raconter son île d’adoption.
Enoha n’a pas que l’air d’un sage, il en est un ! Originaire de Moorea, il a jeté son baluchon voici une vingtaine d’années à Fakarava avec sa compagne, Cécile. Dans une maison à la décoration foisonnante, ils vivent de l’artisanat de Cécile et des excursions organisées par Enoha.
La première consiste en une découverte à la fois de la flore de l’île et de ses principaux sites : la splendide église de Rotoava au plafond bleu, le phare Topaka (longtemps menacée de destruction, cette construction à dix degrés, façon pyramide maya, datant de 1957, due aux équipes de Mme Taui Degage, devrait finalement ne pas être rasée ; elle se situe dans la zone de protection de l’aérodrome).
Le circuit de Enoha conduit les visiteurs à la splendide plage du pk 9 et enfin à la passe nord, la passe de Garuae, large de plus d’un kilomètre et demi.
Originalité des excursions proposées par Enoha, une sortie nocturne sur le platier, côté océan : crabes, langoustes (si la chance est de la partie), mais aussi coquillages sont au programme ; pas question de récolter quoi que ce soit, on est là pour découvrir, admirer et apprendre à mieux connaître, mais les belles porcelaines Mauritia mauritiana, Luria isabella, Lyncina ventriculus, propinqua et autres schilderorum, toutes plus colorées les unes que les autres, resteront là où elles ont été observées.
Enoha Pater, 87 31 98 22
- Sortie à la demi-journée : vie locale, faune, flore, monuments, huiles médicinales, baignade à la plage du pk 9 et collation dans sa maison atelier : 6 000 Fcfp
- Sortie nocturne de 20h à 22h sur le récif (crabes, coquillages, langoustes, cigales...) ; 5 000 Fcfp.
La première consiste en une découverte à la fois de la flore de l’île et de ses principaux sites : la splendide église de Rotoava au plafond bleu, le phare Topaka (longtemps menacée de destruction, cette construction à dix degrés, façon pyramide maya, datant de 1957, due aux équipes de Mme Taui Degage, devrait finalement ne pas être rasée ; elle se situe dans la zone de protection de l’aérodrome).
Le circuit de Enoha conduit les visiteurs à la splendide plage du pk 9 et enfin à la passe nord, la passe de Garuae, large de plus d’un kilomètre et demi.
Originalité des excursions proposées par Enoha, une sortie nocturne sur le platier, côté océan : crabes, langoustes (si la chance est de la partie), mais aussi coquillages sont au programme ; pas question de récolter quoi que ce soit, on est là pour découvrir, admirer et apprendre à mieux connaître, mais les belles porcelaines Mauritia mauritiana, Luria isabella, Lyncina ventriculus, propinqua et autres schilderorum, toutes plus colorées les unes que les autres, resteront là où elles ont été observées.
Enoha Pater, 87 31 98 22
- Sortie à la demi-journée : vie locale, faune, flore, monuments, huiles médicinales, baignade à la plage du pk 9 et collation dans sa maison atelier : 6 000 Fcfp
- Sortie nocturne de 20h à 22h sur le récif (crabes, coquillages, langoustes, cigales...) ; 5 000 Fcfp.
Fafapiti Lodge tout “api” !
Si vous aimez la tranquillité, le seul bruit des vaguelettes du lagon, Fafapiti Lodge est une adresse à noter.
René Fels et Valérie Barbéry, “vieux” briscards des Tuamotu, après avoir vécu de la plongée sous-marine à Ahe puis à Rangiroa, viennent tout juste d’ouvrir une pension de famille flambant neuve au pk 15, tout au bout de la route asphaltée qui conduit au sud du village de Rotoava.
Dans un environnement encore sauvage, au bord du lagon, leur hébergement, Fafapiti Lodge, offre un bungalow famille pour trois ou quatre personnes et deux bungalows pour deux personnes. Les propriétaires ne veulent pas accueillir plus de huit clients pour leur garantir un séjour au calme et de qualité.
Vélos et kayaks sont à la disposition des visiteurs qui trouveront ici une absolue tranquillité, tout en bénéficiant d’une excellente qualité de connexion à internet dont il est si difficile de se passer, même en vacances.
Il est vrai que partager ses photos depuis Fafapiti Lodge avec des amis confinés dans le froid de la Métropole n’est pas désagréable...
Dans un environnement encore sauvage, au bord du lagon, leur hébergement, Fafapiti Lodge, offre un bungalow famille pour trois ou quatre personnes et deux bungalows pour deux personnes. Les propriétaires ne veulent pas accueillir plus de huit clients pour leur garantir un séjour au calme et de qualité.
Vélos et kayaks sont à la disposition des visiteurs qui trouveront ici une absolue tranquillité, tout en bénéficiant d’une excellente qualité de connexion à internet dont il est si difficile de se passer, même en vacances.
Il est vrai que partager ses photos depuis Fafapiti Lodge avec des amis confinés dans le froid de la Métropole n’est pas désagréable...
Les bonnes adresses “Séjours dans les îles”
Séjours dans les îles, agence de voyage d’Air Tahiti, recommande plusieurs hébergements à Fakarava (et sans doute bientôt Fafapiti Lodge tout récemment ouvert). Pension Paparara Pension Tokerau Village Pension Veke Veke Pension Vaiama Village Pearl Havaiki Lodge Prix séjour vol + 2 nuits à partir de 43 368 Fcfp/pers