Tahiti, le 14 mars 2024 - Se réapproprier “le temps culturel mā’ohi” en donnant une “place forte” aux Pléïades dans le calendrier. C'est ce qu'entend faire Éliane Tevahitua en instituant Matari'i comme un jour férié “d'ici l'année prochaine”. Elle compte s'appuyer sur l'expérience du professeur Rangiānehu Mātāmua qui arrive samedi soir en Polynésie et qui donnera plusieurs conférences pendant une semaine. C'est grâce à lui que le 24 juin est férié en Nouvelle-Zélande depuis 2022 pour célébrer Matariki.
“J'ai de la suite dans les idées.” C'est avec un petit sourire que la vice-présidente et ministre de la Culture Éliane Tevahitua a rappelé, ce jeudi lors d'une conférence de presse, que sa démarche d’instituer Matari'i comme un jour férié s'inscrivait “dans la continuité” de ce qu'elle avait déjà entrepris en 2021 “par le biais d'une question écrite au ministre de la Culture sur la célébration de Matari'i”.
Elle avait alors sollicité Heremoana Maamaatuaiahutapu afin de bénéficier de l'expérience néo-zélandaise en faisant venir le professeur Rangiānehu Mātāmua en Polynésie. Car c'est grâce aux travaux de ce chercheur et professeur d'astronomie culturelle que pour la toute première fois, le 24 juin 2022, la Nouvelle-Zélande célébrait Matariki en instituant ainsi cette date comme jour férié.
Aujourd'hui ministre, Éliane Tevahitua a donc les cartes en main. Et elle souhaite amener la Polynésie sur le même chemin. C'est ainsi qu'elle a convié cette “sommité et professeur érudit de la culture maori” à venir partager son concept avec les Polynésiens. Pendant une petite semaine, le programme sera chargé avec plusieurs conférences prévues avec les élus de l'assemblée, les conseillers du Cesec, mais aussi une conférence gratuite et accessible au public au petit théâtre de la Maison de la culture. L'idée étant ensuite de faire une synthèse des suggestions et réflexions qui auront émané de ces rencontres afin d'identifier une date qui fasse consensus. Éliane Tevahitua table sur “l'année prochaine” pour concrétiser ce projet.
Se réapproprier “la partition du temps ancien polynésien”
Pas de panique pour les non-anglophones, tout sera traduit. Pas question non plus de “rajouter un jour férié”. Il s'agit plutôt de remplacer une date existante, explique Éliane Tevahitua qui a bien évidemment la date du 29 juin en tête. Déjà parce qu'elle est “controversée” et ne fait pas l'unanimité chez les Polynésiens. Ensuite, parce qu'elle coïncide avec Matari'i i raro (Pléïades couchées), période de disette qui court du 20 mai au 20 novembre.
Cette période est peut-être moins connue que Matari'i i Nia (Pléïades levées) mais tout aussi importante puisque c'est le temps de gestation et de réflexion. La vice-présidente et ministre de la Culture veut ainsi “donner une place forte” à ces deux périodes dominantes qui rythment l'année polynésienne. Et à plus long terme, envisager même d'adapter les activités en fonction de ces deux saisons : la première qui commence avec l'apparition des Pléïades vers le 20 novembre, et la seconde qui s'étend de mai à novembre avec la disparition des Pléïades au-dessous de l'horizon.
C'est ainsi que les fêtes du Heiva par exemple ne se tiennent pas à la bonne période, a expliqué Éliane Tevahitua qui ne veut pas non plus “tout chambouler du jour au lendemain”, mais “procéder de manière progressive”. L'objectif à long terme consisterait ainsi à substituer petit à petit le “calendrier grégorien” en se réappropriant “la partition du temps ancien des Polynésiens”. Une partition “basée sur l'évolution de la nature”, comme la venue des baleines par exemple.
“J'ai de la suite dans les idées.” C'est avec un petit sourire que la vice-présidente et ministre de la Culture Éliane Tevahitua a rappelé, ce jeudi lors d'une conférence de presse, que sa démarche d’instituer Matari'i comme un jour férié s'inscrivait “dans la continuité” de ce qu'elle avait déjà entrepris en 2021 “par le biais d'une question écrite au ministre de la Culture sur la célébration de Matari'i”.
Elle avait alors sollicité Heremoana Maamaatuaiahutapu afin de bénéficier de l'expérience néo-zélandaise en faisant venir le professeur Rangiānehu Mātāmua en Polynésie. Car c'est grâce aux travaux de ce chercheur et professeur d'astronomie culturelle que pour la toute première fois, le 24 juin 2022, la Nouvelle-Zélande célébrait Matariki en instituant ainsi cette date comme jour férié.
Aujourd'hui ministre, Éliane Tevahitua a donc les cartes en main. Et elle souhaite amener la Polynésie sur le même chemin. C'est ainsi qu'elle a convié cette “sommité et professeur érudit de la culture maori” à venir partager son concept avec les Polynésiens. Pendant une petite semaine, le programme sera chargé avec plusieurs conférences prévues avec les élus de l'assemblée, les conseillers du Cesec, mais aussi une conférence gratuite et accessible au public au petit théâtre de la Maison de la culture. L'idée étant ensuite de faire une synthèse des suggestions et réflexions qui auront émané de ces rencontres afin d'identifier une date qui fasse consensus. Éliane Tevahitua table sur “l'année prochaine” pour concrétiser ce projet.
Se réapproprier “la partition du temps ancien polynésien”
Pas de panique pour les non-anglophones, tout sera traduit. Pas question non plus de “rajouter un jour férié”. Il s'agit plutôt de remplacer une date existante, explique Éliane Tevahitua qui a bien évidemment la date du 29 juin en tête. Déjà parce qu'elle est “controversée” et ne fait pas l'unanimité chez les Polynésiens. Ensuite, parce qu'elle coïncide avec Matari'i i raro (Pléïades couchées), période de disette qui court du 20 mai au 20 novembre.
Cette période est peut-être moins connue que Matari'i i Nia (Pléïades levées) mais tout aussi importante puisque c'est le temps de gestation et de réflexion. La vice-présidente et ministre de la Culture veut ainsi “donner une place forte” à ces deux périodes dominantes qui rythment l'année polynésienne. Et à plus long terme, envisager même d'adapter les activités en fonction de ces deux saisons : la première qui commence avec l'apparition des Pléïades vers le 20 novembre, et la seconde qui s'étend de mai à novembre avec la disparition des Pléïades au-dessous de l'horizon.
C'est ainsi que les fêtes du Heiva par exemple ne se tiennent pas à la bonne période, a expliqué Éliane Tevahitua qui ne veut pas non plus “tout chambouler du jour au lendemain”, mais “procéder de manière progressive”. L'objectif à long terme consisterait ainsi à substituer petit à petit le “calendrier grégorien” en se réappropriant “la partition du temps ancien des Polynésiens”. Une partition “basée sur l'évolution de la nature”, comme la venue des baleines par exemple.