PAPEETE, le 14 mars 2017 - Le parquet de Papeete a ouvert, lundi, sa propre page sur le plus célèbre des réseaux sociaux. L'objectif de cette nouvelle interface est de permettre aux personnes isolées, et notamment les mineurs, victimes ou témoins de violences, de se manifester directement auprès du procureur par simple e-mail.
C'est une première à l'échelon national. Depuis lundi, le procureur de la République en Polynésie française est en effet le premier du genre à s'être doté d'une page Facebook. Baptisée "Procureur de la République en Polynésie française" pour ceux qui souhaiteraient y accéder via le moteur de recherche interne du célèbre réseau social, cette page s'interdit toute interaction publique mais se veut informative et, en premier lieu, un outil de plus pour la justice dans la lutte contre les violences intrafamiliales. Une priorité en Polynésie française.
"Nous sommes partis du constat que les violences au sein des familles polynésiennes ont beaucoup de difficulté à émerger et à venir à la connaissance de l'autorité judiciaire, qui peut y donner suite", explique l'avocate générale Brigitte Angibaud, magistrate chargée de la communication à la cour d'appel de Papeete. Un chiffre noir de victimes qui ne se signalent pas ou ne déposent pas plainte de façon traditionnelle, et que la justice souhaiterait atteindre en utilisant les moyens modernes de communication.
"Il faut faire en sorte que l'autorité judiciaire puisse être contactée autrement, il fallait arriver à trouver un autre moyen que ceux qui existent déjà", poursuit Brigitte Angibaud. "Il faut faciliter l'accès de la victime à l'autorité judiciaire, en faisant en sorte que ce soit l'autorité judiciaire qui aille vers la victime. Qu'est-ce qui est maintenant assez communément répandu au sein des familles y compris éloignées et isolées ? C'est internet et les réseaux sociaux. L'outil Facebook, qui est de plus très utilisé par les jeunes, nous a paru le plus pertinent".
Plus facile de cette façon pour certains
Concrètement, il suffira pour une victime ou un témoin de violences de cliquer sur l'onglet "Envoyer un e-mail" depuis la page Facebook du parquet pour entrer directement en contact avec les services du procureur de la République. "Ce contact est évidemment encadré", prévient la magistrate. "On ne veut pas que cette page devienne un outil que chacun pourrait utiliser pour déverser un trop plein d'acrimonie". Tout commentaire et toute publication sera effacé, la fonction "chat" a été désactivée. "Ce n'est pas un déversoir et on veillera à ce que cela ne le devienne pas", insiste Brigitte Angibaud. "Pas d'insultes, et encore moins d'injures contre la justice". "Nous incitons les gens à utiliser cette page avec civisme", renchérit le procureur de la République Hervé Leroy.
Les conditions d'utilisations avertissent d'ailleurs les petits malins et les sans cervelle qui se livreraient à des dénonciations imaginaires et autres excès de langage qu'ils s'exposent à des poursuites pénales. Les signalements ne pourront pas se faire par le biais d'un commentaire laissé sur la page Facebook, mais bien en utilisant l'onglet "Envoyer un e-mail" pour un message renseignant sur sa situation, son identité, son lieu de résidence. Cette page Facebook est essentiellement destinée à des victimes pouvant avoir, pour diverses raisons, des difficultés à s'adresser d'une autre manière aux autorités judiciaires, sans prévaloir sur les procédures classiques d'urgence de dépôt de plainte auprès des services de police ou de gendarmerie.
"Cela peut correspondre à une demande et contribuer à faire sortir des limbes des dossiers qui ne seraient jamais sortis autrement, des gens totalement isolés, qui ne seraient jamais allés voir un gendarme, un policier, ou même une assistante sociale, pour dénoncer ce genre de faits", confie Brigitte Angibaud. "C'est plus facile de le faire de cette façon, presque via un formulaire". D'autant plus dans un territoire aussi étendu que la Polynésie française où la population, notamment dans les archipels, n'a pas toujours accès physiquement aux interlocuteurs traditionnels.
Initiée l'année dernière par le procureur de la République José Thorel et ouverte par son successeur Hervé Leroy, la page Facebook du parquet de Papeete est l'une des réalisations du plan d'action en matière de prévention des violences intrafamiliales, adopté en mars 2016 par le conseil de prévention de la délinquance en Polynésie française. Les services du haut-commissariat, qui ont eux-aussi fait leur mue sur Facebook, ont assuré le maquettage de la page.
C'est une première à l'échelon national. Depuis lundi, le procureur de la République en Polynésie française est en effet le premier du genre à s'être doté d'une page Facebook. Baptisée "Procureur de la République en Polynésie française" pour ceux qui souhaiteraient y accéder via le moteur de recherche interne du célèbre réseau social, cette page s'interdit toute interaction publique mais se veut informative et, en premier lieu, un outil de plus pour la justice dans la lutte contre les violences intrafamiliales. Une priorité en Polynésie française.
"Nous sommes partis du constat que les violences au sein des familles polynésiennes ont beaucoup de difficulté à émerger et à venir à la connaissance de l'autorité judiciaire, qui peut y donner suite", explique l'avocate générale Brigitte Angibaud, magistrate chargée de la communication à la cour d'appel de Papeete. Un chiffre noir de victimes qui ne se signalent pas ou ne déposent pas plainte de façon traditionnelle, et que la justice souhaiterait atteindre en utilisant les moyens modernes de communication.
"Il faut faire en sorte que l'autorité judiciaire puisse être contactée autrement, il fallait arriver à trouver un autre moyen que ceux qui existent déjà", poursuit Brigitte Angibaud. "Il faut faciliter l'accès de la victime à l'autorité judiciaire, en faisant en sorte que ce soit l'autorité judiciaire qui aille vers la victime. Qu'est-ce qui est maintenant assez communément répandu au sein des familles y compris éloignées et isolées ? C'est internet et les réseaux sociaux. L'outil Facebook, qui est de plus très utilisé par les jeunes, nous a paru le plus pertinent".
Plus facile de cette façon pour certains
Concrètement, il suffira pour une victime ou un témoin de violences de cliquer sur l'onglet "Envoyer un e-mail" depuis la page Facebook du parquet pour entrer directement en contact avec les services du procureur de la République. "Ce contact est évidemment encadré", prévient la magistrate. "On ne veut pas que cette page devienne un outil que chacun pourrait utiliser pour déverser un trop plein d'acrimonie". Tout commentaire et toute publication sera effacé, la fonction "chat" a été désactivée. "Ce n'est pas un déversoir et on veillera à ce que cela ne le devienne pas", insiste Brigitte Angibaud. "Pas d'insultes, et encore moins d'injures contre la justice". "Nous incitons les gens à utiliser cette page avec civisme", renchérit le procureur de la République Hervé Leroy.
Les conditions d'utilisations avertissent d'ailleurs les petits malins et les sans cervelle qui se livreraient à des dénonciations imaginaires et autres excès de langage qu'ils s'exposent à des poursuites pénales. Les signalements ne pourront pas se faire par le biais d'un commentaire laissé sur la page Facebook, mais bien en utilisant l'onglet "Envoyer un e-mail" pour un message renseignant sur sa situation, son identité, son lieu de résidence. Cette page Facebook est essentiellement destinée à des victimes pouvant avoir, pour diverses raisons, des difficultés à s'adresser d'une autre manière aux autorités judiciaires, sans prévaloir sur les procédures classiques d'urgence de dépôt de plainte auprès des services de police ou de gendarmerie.
"Cela peut correspondre à une demande et contribuer à faire sortir des limbes des dossiers qui ne seraient jamais sortis autrement, des gens totalement isolés, qui ne seraient jamais allés voir un gendarme, un policier, ou même une assistante sociale, pour dénoncer ce genre de faits", confie Brigitte Angibaud. "C'est plus facile de le faire de cette façon, presque via un formulaire". D'autant plus dans un territoire aussi étendu que la Polynésie française où la population, notamment dans les archipels, n'a pas toujours accès physiquement aux interlocuteurs traditionnels.
Initiée l'année dernière par le procureur de la République José Thorel et ouverte par son successeur Hervé Leroy, la page Facebook du parquet de Papeete est l'une des réalisations du plan d'action en matière de prévention des violences intrafamiliales, adopté en mars 2016 par le conseil de prévention de la délinquance en Polynésie française. Les services du haut-commissariat, qui ont eux-aussi fait leur mue sur Facebook, ont assuré le maquettage de la page.
Deux téléphones grave danger distribués sur les vingt disponibles
Le déploiement des téléphones grave danger a commencé. Ce dispositif technologique de téléprotection à distance s'adresse essentiellement aux femmes victimes de violences conjugales faisant l'objet d'une ordonnance de protection d'un juge aux affaires familiales, ou dont le conjoint a été condamné à une peine complémentaire d'interdiction d'entrer en contact ou de reparaître au domicile de sa victime.
Vingt de ces appareils ont récemment été mis à la disposition de la justice en Polynésie française et les deux premiers ont récemment été attribués. C'est le procureur de la République qui décide de ces attributions.
Ce dispositif géolocalisable, paramétré à l'avance, permet à la victime qui se retrouverait en mauvaise posture d'alerter immédiatement et en toute discrétion les forces de l'ordre d'une simple pression sur un bouton.
Vingt de ces appareils ont récemment été mis à la disposition de la justice en Polynésie française et les deux premiers ont récemment été attribués. C'est le procureur de la République qui décide de ces attributions.
Ce dispositif géolocalisable, paramétré à l'avance, permet à la victime qui se retrouverait en mauvaise posture d'alerter immédiatement et en toute discrétion les forces de l'ordre d'une simple pression sur un bouton.