NEW YORK, 21 août 2013 (AFP) - Le réseau social américain Facebook a dévoilé mercredi une initiative en partenariat avec d'autres entreprises visant à étendre l'accès à internet dans les pays pauvres, alors que le public potentiellement connecté atteint la saturation dans les pays riches.
"Chacun mérite d'être connecté", a estimé mercredi sur CNN le patron de Facebook Mark Zuckerberg. "Tout ce que Facebook a fait jusqu'à présent est de donner aux gens à travers le monde l'opportunité de se connecter", a-t-il renchéri dans un communiqué.
Ce projet baptisé Internet.org vise à élargir l'accès à internet à 5 milliards de personnes --sur une population mondiale de 7 milliards--, en réduisant drastiquement le coût des services internet de base sur les téléphones mobiles dans les pays en voie de développement.
Aujourd'hui seules 2,7 milliards de personnes, soit un peu plus d'un tiers de la population mondiale, ont accès à la toile, et le nombre de nouveaux connectés chaque année reste faible.
"Il y a de gros freins dans les pays en voie de développement pour se connecter et rejoindre l'économie du savoir. Internet.org est un partenariat global destiné à (...) rendre internet accessible à ceux qui ne peuvent pas se l'offrir", a ajouté le fondateur et principal actionnaire de Facebook.
Parmi les partenaires du projet figurent les fabricants d'équipements de télécommunication Nokia (Finlande) et Ericsson (Suède), le géant sud-coréen de l'électronique Samsung, les concepteurs de composants américain Qualcomm et taïwanais MediaTek et le navigateur internet norvégien Opera. S'ils ne sont pas partenaires à part entière, les réseaux sociaux Twitter et LinkedIn vont aussi collaborer.
Pour parvenir à leur objectif, les sept groupes partenaires vont développer des projets communs, partager leurs connaissances et mobiliser industriels et gouvernements.
Concrètement, ils veulent simplifier les applications mobile, améliorer les composants des téléphones et des réseaux afin qu'ils soient plus performants tout en consommant moins d'énergie, et développer des smartphones à bas coûts.
Le partenariat Internet.org est calqué sur un autre projet déjà mené par Facebook, Open Compute Project, lancé en avril 2011 et visant à démocratiser et améliorer les matériels utilisés dans les "data centers" (centres de données), tout en les rendant moins gourmands en énergie. Accueilli avec scepticisme au départ, ce projet a séduit petit à petit les géants de l'industrie de l'informatique.
D'autres groupes internet comme Google ont également lancé des projets pour proposer un accès à bas prix à internet, à l'instar de Google Free Zone, qui permet d'accéder gratuitement aux réseaux sociaux, moteur de recherche et messagerie maison depuis un téléphone portable simple et sans coûteux abonnement téléphonique.
Projet altruiste ou propagande?
Les analystes se montraient généralement critiques face à la nouvelle initiative.
"C'est de la propagande", affirme Trip Chowdhry, analyste de Global Equities Research. Pour lui Facebook et ses partenaires lancent ce projet pour gagner de nouveaux marchés dans des pays à potentiel de croissance.
Les pays riches sont saturés alors que les zones pauvres comme l'Afrique, l'Amérique latine et certains pays d'Asie sont des réservoirs de nouveaux clients.
"En Inde, même si seulement 1% des gens deviennent riches, cela représentera 10 millions de personnes. Des multinationales comme Starbucks ont tout intérêt à pouvoir les toucher" par la publicité, fait-il remarquer.
Pour lui, si l'initiative de Facebook et ses partenaires était réellement altruiste elle devrait se focaliser d'abord sur l'investissement dans l'électricité. "Beaucoup de régions pauvres n'ont accès à l'électricité que 3 à 4 heures par jour. Et vous pensez qu'ils vont en profiter pour aller sur Facebook?".
Le site d'analystes 247wallst.com qualifie pour sa part le projet d'irréaliste. "Donner accès à l'internet à 5 milliards de personnes c'est comme leur apporter de la nourriture, de l'eau et l'accès à l'enseignement. La logistique et les coûts défient le pouvoir financier d'entreprises comme Qualcomm, encore plus quand elles sont en difficulté comme Nokia".
"Il faudrait injecter des centaines de milliards de dollars pour créer les infrastructures nécessaires", d'autant que beaucoup des gouvernements des pays concernés "ne veulent pas que leurs citoyens soient connectés à l'internet", ajoute 247wallst.
"Chacun mérite d'être connecté", a estimé mercredi sur CNN le patron de Facebook Mark Zuckerberg. "Tout ce que Facebook a fait jusqu'à présent est de donner aux gens à travers le monde l'opportunité de se connecter", a-t-il renchéri dans un communiqué.
Ce projet baptisé Internet.org vise à élargir l'accès à internet à 5 milliards de personnes --sur une population mondiale de 7 milliards--, en réduisant drastiquement le coût des services internet de base sur les téléphones mobiles dans les pays en voie de développement.
Aujourd'hui seules 2,7 milliards de personnes, soit un peu plus d'un tiers de la population mondiale, ont accès à la toile, et le nombre de nouveaux connectés chaque année reste faible.
"Il y a de gros freins dans les pays en voie de développement pour se connecter et rejoindre l'économie du savoir. Internet.org est un partenariat global destiné à (...) rendre internet accessible à ceux qui ne peuvent pas se l'offrir", a ajouté le fondateur et principal actionnaire de Facebook.
Parmi les partenaires du projet figurent les fabricants d'équipements de télécommunication Nokia (Finlande) et Ericsson (Suède), le géant sud-coréen de l'électronique Samsung, les concepteurs de composants américain Qualcomm et taïwanais MediaTek et le navigateur internet norvégien Opera. S'ils ne sont pas partenaires à part entière, les réseaux sociaux Twitter et LinkedIn vont aussi collaborer.
Pour parvenir à leur objectif, les sept groupes partenaires vont développer des projets communs, partager leurs connaissances et mobiliser industriels et gouvernements.
Concrètement, ils veulent simplifier les applications mobile, améliorer les composants des téléphones et des réseaux afin qu'ils soient plus performants tout en consommant moins d'énergie, et développer des smartphones à bas coûts.
Le partenariat Internet.org est calqué sur un autre projet déjà mené par Facebook, Open Compute Project, lancé en avril 2011 et visant à démocratiser et améliorer les matériels utilisés dans les "data centers" (centres de données), tout en les rendant moins gourmands en énergie. Accueilli avec scepticisme au départ, ce projet a séduit petit à petit les géants de l'industrie de l'informatique.
D'autres groupes internet comme Google ont également lancé des projets pour proposer un accès à bas prix à internet, à l'instar de Google Free Zone, qui permet d'accéder gratuitement aux réseaux sociaux, moteur de recherche et messagerie maison depuis un téléphone portable simple et sans coûteux abonnement téléphonique.
Projet altruiste ou propagande?
Les analystes se montraient généralement critiques face à la nouvelle initiative.
"C'est de la propagande", affirme Trip Chowdhry, analyste de Global Equities Research. Pour lui Facebook et ses partenaires lancent ce projet pour gagner de nouveaux marchés dans des pays à potentiel de croissance.
Les pays riches sont saturés alors que les zones pauvres comme l'Afrique, l'Amérique latine et certains pays d'Asie sont des réservoirs de nouveaux clients.
"En Inde, même si seulement 1% des gens deviennent riches, cela représentera 10 millions de personnes. Des multinationales comme Starbucks ont tout intérêt à pouvoir les toucher" par la publicité, fait-il remarquer.
Pour lui, si l'initiative de Facebook et ses partenaires était réellement altruiste elle devrait se focaliser d'abord sur l'investissement dans l'électricité. "Beaucoup de régions pauvres n'ont accès à l'électricité que 3 à 4 heures par jour. Et vous pensez qu'ils vont en profiter pour aller sur Facebook?".
Le site d'analystes 247wallst.com qualifie pour sa part le projet d'irréaliste. "Donner accès à l'internet à 5 milliards de personnes c'est comme leur apporter de la nourriture, de l'eau et l'accès à l'enseignement. La logistique et les coûts défient le pouvoir financier d'entreprises comme Qualcomm, encore plus quand elles sont en difficulté comme Nokia".
"Il faudrait injecter des centaines de milliards de dollars pour créer les infrastructures nécessaires", d'autant que beaucoup des gouvernements des pays concernés "ne veulent pas que leurs citoyens soient connectés à l'internet", ajoute 247wallst.