Paris, France | AFP | lundi 19/03/2017 - Pour une grande partie des chefs d'entreprise, la sortie de l'euro et la taxation de produits importés proposées par Marine Le Pen sont des lignes rouges, même si une frange de petits patrons se montre de plus en plus perméable aux idées de la candidate du Front national.
Rarement une élection aura suscité autant d'interrogations au sein des milieux économiques. Et pour cause: tous les sondages donnent Marine Le Pen en tête au premier tour, du jamais vu pour un scrutin présidentiel.
Pour autant, les patrons envisagent-ils réellement une victoire de la candidate d'extrême droite au second tour? "C'est une hypothèse prise au sérieux comme les autres", déclare à l'AFP un représentant patronal.
"Personne ne peut savoir ce qui se va se passer, il y a quand même eu d'énormes surprises lors des dernières élections dans le monde", renchérit Jean-Lou Blachier, vice-président délégué de la CPME et président de Promaxion, une holding industrielle.
Dans cette perspective, les chefs d'entreprise oscillent entre angoisse et attentisme, face à un programme économique qui propose des mesures de protectionnisme et la possibilité de sortir de l'euro.
Le retour à une monnaie nationale aurait des conséquences incalculables pour de nombreuses entreprises.
"Ce serait une catastrophe épouvantable", confie le dirigeant d'une société industrielle de 300 salariés qui possède des filiales au Portugal et en Tunisie. "Mes clients sont des grandes entreprises à l'international", explique-t-il, sous couvert de l'anonymat.
Actuellement, "on vit dans un contexte de stabilité monétaire assez favorable au développement industriel", souligne ce patron, qui craint un décrochage du franc par rapport à l'euro. "Je noue des relations durables avec mes clients, et je ne peux pas me permettre d'avoir des variations de 30% des prix", dit-il.
"Si on devait commencer à jouer des frontières, ma société n'y survivrait pas", soupire-t-il.
Marine Le Pen fait valoir que la dévaluation de la monnaie relancerait les exportations françaises et rééquilibrerait la balance commerciale, très déficitaire.
"Nous importons des matières premières", répond Jean-Lou Blachier, dont la holding regroupe notamment des entreprises de plasturgie. "Forcément, on va les payer plus cher".
De même, les taxes imposées sur certaines importations effraient les patrons. "Si on ferme nos frontières, il est évident que nos pays partenaires hésiteront à acheter nos marchandises" en retour, estime Paul Robert, responsable de l'association "France Clusters", qui regroupe 60.000 entreprises.
"Le problème c'est qu'on a des règles du jeu internationales, soit vous décidez de rester sur la touche, de regarder et d'invectiver l'arbitre, soit vous décidez de jouer et de gagner", fustige un représentant patronal.
"Le programme économique du FN, c'est un programme de défaite et qui refuse le combat", ajoute-t-il, confiant que de nombreux chefs d'entreprise commençaient à envisager de retirer leurs avoirs du pays en cas de victoire du FN.
Du côté des petites entreprises qui n'exportent pas, en revanche, le discours de Marine Le Pen séduit de plus en plus.
La candidate a en effet fait des petites entreprises le coeur de son programme économique, en proposant d'abaisser les charges sociales pour les TPE-PME, de réserver une partie de la commande publique aux petites entreprises, ou de libérer leur accès au crédit grâce à des taux préférentiels.
"Depuis 20 ans que je suis en entreprise, à chaque fois on a été envahi un peu plus par la paperasse et les taxes", déplore Alexandra Frantz, dirigeante d'une société de quatre personnes spécialisée dans l'événementiel, se disant convaincue par les démonstrations de la candidate frontiste.
"Je ne vois pas ce qui pourrait se passer de pire. Aujourd'hui on est sous le coup des impôts supplémentaires et on est acculés par les charges", témoigne-t-elle.
D'autres craignent le choc de confiance que son élection pourrait susciter. "Si Marine Le Pen est élue, ça va foudroyer la France, c'est mauvais pour les affaires", craint Patricia Chapelotte, à la tête d'une agence de communication parisienne. "On va peut-être passer six mois-un an avec une économie bloquée".
Rarement une élection aura suscité autant d'interrogations au sein des milieux économiques. Et pour cause: tous les sondages donnent Marine Le Pen en tête au premier tour, du jamais vu pour un scrutin présidentiel.
Pour autant, les patrons envisagent-ils réellement une victoire de la candidate d'extrême droite au second tour? "C'est une hypothèse prise au sérieux comme les autres", déclare à l'AFP un représentant patronal.
"Personne ne peut savoir ce qui se va se passer, il y a quand même eu d'énormes surprises lors des dernières élections dans le monde", renchérit Jean-Lou Blachier, vice-président délégué de la CPME et président de Promaxion, une holding industrielle.
Dans cette perspective, les chefs d'entreprise oscillent entre angoisse et attentisme, face à un programme économique qui propose des mesures de protectionnisme et la possibilité de sortir de l'euro.
Le retour à une monnaie nationale aurait des conséquences incalculables pour de nombreuses entreprises.
"Ce serait une catastrophe épouvantable", confie le dirigeant d'une société industrielle de 300 salariés qui possède des filiales au Portugal et en Tunisie. "Mes clients sont des grandes entreprises à l'international", explique-t-il, sous couvert de l'anonymat.
Actuellement, "on vit dans un contexte de stabilité monétaire assez favorable au développement industriel", souligne ce patron, qui craint un décrochage du franc par rapport à l'euro. "Je noue des relations durables avec mes clients, et je ne peux pas me permettre d'avoir des variations de 30% des prix", dit-il.
"Si on devait commencer à jouer des frontières, ma société n'y survivrait pas", soupire-t-il.
Marine Le Pen fait valoir que la dévaluation de la monnaie relancerait les exportations françaises et rééquilibrerait la balance commerciale, très déficitaire.
"Nous importons des matières premières", répond Jean-Lou Blachier, dont la holding regroupe notamment des entreprises de plasturgie. "Forcément, on va les payer plus cher".
- 'Règles du jeu internationales'-
De même, les taxes imposées sur certaines importations effraient les patrons. "Si on ferme nos frontières, il est évident que nos pays partenaires hésiteront à acheter nos marchandises" en retour, estime Paul Robert, responsable de l'association "France Clusters", qui regroupe 60.000 entreprises.
"Le problème c'est qu'on a des règles du jeu internationales, soit vous décidez de rester sur la touche, de regarder et d'invectiver l'arbitre, soit vous décidez de jouer et de gagner", fustige un représentant patronal.
"Le programme économique du FN, c'est un programme de défaite et qui refuse le combat", ajoute-t-il, confiant que de nombreux chefs d'entreprise commençaient à envisager de retirer leurs avoirs du pays en cas de victoire du FN.
Du côté des petites entreprises qui n'exportent pas, en revanche, le discours de Marine Le Pen séduit de plus en plus.
La candidate a en effet fait des petites entreprises le coeur de son programme économique, en proposant d'abaisser les charges sociales pour les TPE-PME, de réserver une partie de la commande publique aux petites entreprises, ou de libérer leur accès au crédit grâce à des taux préférentiels.
"Depuis 20 ans que je suis en entreprise, à chaque fois on a été envahi un peu plus par la paperasse et les taxes", déplore Alexandra Frantz, dirigeante d'une société de quatre personnes spécialisée dans l'événementiel, se disant convaincue par les démonstrations de la candidate frontiste.
"Je ne vois pas ce qui pourrait se passer de pire. Aujourd'hui on est sous le coup des impôts supplémentaires et on est acculés par les charges", témoigne-t-elle.
D'autres craignent le choc de confiance que son élection pourrait susciter. "Si Marine Le Pen est élue, ça va foudroyer la France, c'est mauvais pour les affaires", craint Patricia Chapelotte, à la tête d'une agence de communication parisienne. "On va peut-être passer six mois-un an avec une économie bloquée".