Fabiola Aguirre, "Je suis tombée éperdument amoureuse du Monoï"


PAPEETE, le 17 novembre 2016 - La semaine du monoï a commencé hier. A cette occasion, la rédaction de Tahiti Infos s'est entretenue avec Fabiola Aguirre exportatrice de monoï chilienne. Elle est tombée éperdument amoureuse du monoï il y a quatre ans et a décidé de le faire découvrir à tous les latino-américains. Après s'être implantée sur le marché chilien, elle attaque désormais le marché brésilien.

Grande blonde aux yeux azur, Fabiola Aguirre sirote un verre de rosé en déjeunant. "Je suis vraiment désolée, j'ai pris du retard sur mon planning. Avec le décalage horaire je commence très trop et j'ai jusqu'à midi à peu près pour faire toutes les démarches et les appels au Chili" s'excuse-t-elle avec son accent chantant.

Moulée dans une robe bleue électrique et perchée sur des talons compensés, ne vous fiez pas à son image de bimbo. Fabiola Aguirre est une femme d'affaires ambitieuse, ingénieur commercial de formation, son objectif est de développer la commercialisation de Monoï sur l'ensemble de l'Amérique du Sud.

Fabiola est arrivée à Tahiti il y a environ quatre ans pour exporter la perle de Tahiti vers le Chili, c'est là qu'elle découvre le monoï et son usage traditionnel. "J'ai vu ce produit au bout d'un mois j'étais séduite, au bout de deux mois j'étais amoureuse et au bout de trois mois j'étais dingue folle amoureuse" déclare l'entrepreneur. "J'ai été tellement séduite que je me suis dit qu'il fallait absolument que je fasse découvrir le monoï aux Chiliens et aux Latino-américains."

Elle croit tellement au produit que de tous ce qu'elle commercialise au Chili c'est le seul produit pour lequel elle ne fait pas d'étude de marché. "J'étais tellement conquise que pour moi c'était impossible que ça ne marche pas".

C'est comme ça que Fabiola se lance dans l'exportation de monoï. Elle entre en contact avec la parfumerie Tiki avec qui elle commence des échanges, ouvre l'entreprise Experiencia monoï et lance une grande campagne de communication au Chili. "J’ai mis presque deux ans à faire évoluer les mentalités. Avant moi, on trouvait du monoï au Chili, grâce à l'influence de Rapa Nui, mais le produit était dévalorisé. Il était vendu dans le métro, à la sauvette, et les gens ne s'en servaient que comme huile de bronzage." Une aberration pour Fabiola qui considère le monoï comme un élixir de la nature. "J'ai mis presque deux ans à faire changer les mentalités et à sortir de la tête des Chiliens que ce n'est qu'une huile bronzante."

"Le monoï a changé ma vie, pour voyager par exemple je suis passée d'une trousse pleine de crème à une simple bouteille de monoï. En plus, ce sont des produits 100 % naturels. L'huile de monoï sert à tout, réhydrater sa peau, ses cheveux, rendre de l'élasticité, lutter contre les vergetures, c'est un cicatrisant…"

Fabiola décide alors de faire connaitre le secret de beauté millénaire le mieux gardé. Selon elle c’est une vraie alternative, prouvée scientifique, aux produits cosmétiques de la grande industrie. "Aujourd'hui, les Chiliens sont conquis, mais j'ai investi une fortune en temps et argent dans la communication. Aujourd'hui tout passe par la communication, c'est la clef de la réussite." Pour arriver à ses fins Fabiola Aguirre a recruté une journaliste pour alimenter la page web d'Experiencia monoï. Par ailleurs, elle a recours aux différents médias, télévision, radio, magazines féminins. Elle passe aussi par les "influencers", c’est-à-dire les présentatrices télé et autres personnalités du petit écran ont été initiées au monoï, "la plupart ont complètement accroché. Elles ont droit à un petit sac par mois, parfois elles m'appellent quinze après la distribution pour m'en réclamer plus. Ces personnalités m'ont beaucoup servi dans la promotion." Dans sa stratégie de communication Fabiola Aguirre s'appuie aussi sur les études de l'institut du monoï pour avoir des bases scientifiques.


Sa campagne passe également par des plans plus agressifs comme des stands dans les centres commerciaux, animés par des jeunes hôtesses en tenues locales et couronnes de fleurs.

"Notre cible principale est clairement la jeune femme active, dynamique. Ce produit est parfait pour elle". Selon Fabiola, le monoï répond aux besoins de ces jeunes femmes actives qui s'inquiètent pour leur santé et donc à la composition des crèmes qu'elles appliquent sur elles, mais aussi qui n'ont pas le temps de mettre quatre types de crèmes différentes. "Mon objectif est que chaque foyer ait une bouteille de monoï" indique Fabiola en souriant.

Aujourd'hui, que le marché chilien est devenu rentable, elle s'attaque au marché brésilien en faisant entrer peu à peu le monoï dans les mœurs locales. "Je vais commencer pays par pays, ça ne sert à rien d'aller trop vite. J'ai obtenu l'exclusivité de la distribution des produits de la parfumerie Tiki pour l'Amérique du Sud. Chacun a ses spécificités même si nos cultures sont très proches, je vais prendre le temps de changer les mentalités et de faire entrer le produit dans les foyers."

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Jeudi 17 Novembre 2016 à 13:45 | Lu 271 fois