Faa’a agit contre les dépôts sauvages


Tahiti,le 18 mars 2024 -La commune de Faa’a a décidé demettre les bouchées doubles pour éliminer les dépotoirs sauvageset surtout faire la chasse aux contrevenants. Un ancien dépotoir sauvage à Pamatai a été nettoyé et des plantes y ont été installées pour éviter que ce type d’incivisme ne se répète.

Suite au live de Tahiti Infos,le 4 mars dernier,relatif à une décharge sauvage à Pamatai, la commune de Faa’a a réagi dès le lendemain. Ainsi les déchets verts, les encombrants et les déchets ménagers ont tous été ramassés. Pour éviter que des personnes continuent à y déposer leurs ordures, ce lundi matin,des plantes ont été mises en terre. “J’ai demandé à nos équipes de planter des arbustes, on va donc diminuer les dépôts sauvages. Quand on plante des arbustes,les gens ne vont pas venir déposer leurs déchets(...). Notre brigade verte tournera fréquemment sur les zones où l’on va planter. En tout cas,il fallait agir”,affirme la conseillère municipale Purea Ateo,affectée depuis quatre semaines au service public à caractère industriel et commercial (Spic)eau et déchets de la commune. Elle a décidé de prendre le problème des décharges sauvages à bras-le-corps

“La répression,on va y arriver”

La commune a lancé une campagne de sensibilisation auprès de ses administrés au travers de sa page Facebook et sur l’antenne de Radio Tefana, concernant le ramassage des déchets dans chaque secteur de la commune. Pour la conseillère municipale, il y a deux étapes primordiales avant d’arriver à la répression, “la prévention et l’information (...). Il faut informer et rééduquer la population. C’est un gros travail.”

Ainsi,la brigade verte de la commune, composée de deux agents de la police municipale, Vetea et Fanny, vont dès ce mardi tourner dans les quartiers pour sensibiliser les administrés et également distribuer des flyers sur lesquels les administrés vont trouver tous les renseignements concernant le ramassage des déchets verts ou encore des encombrants. “Il ne faut pas tout mélanger (...) car nos déchets verts, on en fait du compost, utilisé ensuite par les associations ou les écoles qui font du fa’a’apu”, rappelle la conseillère Purea Ateo.

Elle regrette que les décharges sauvages, une fois nettoyées,soient tout de suite prises d’assaut et que l’incivisme des personnes continue de plus belle. “Et cela donne l’impression que la commune de Faa’a n’est jamais propre. “La troisième solution, c’est la répression, on va faire la guerre.”

Concernant la mise en place de caméras sur les sites répertoriés comme étant de “grosses décharges sauvages”, Purea Ateo assure qu’“il y a une procédure en interne à respecter. Si cela ne tenait qu’à nous,demain,on installe les caméras”.

Un patenté pris en flagrant délit

La brigade verte de Faa’a existe depuis quatre ans et Fanny y est entrée il y a à peine dix mois. “J’ai fait un petit bilan avant d’intégrer la cellule. J’ai constaté des dépôts sauvages pas que sur Pamatai, un peu partout quand même.”  Depuis sa prise de fonction, aucun contrevenant n’a été pris la main dans le sac. “J’aimerais bien, pour que les dépôts sauvages cessent”, dit-elle. Et si cela venait à arriver, Fanny est claire:“On va les sensibiliser d’abord et les verbaliser aussi (...) et peut-être que cela va leur servir de leçon. Ce n’est pas pour les punir mais c’est pour le bien de la commune et la propreté.”

Ce lundi matin, la brigade verte a reçu un coup de fil, pour dénoncer le dépôt d’une vingtaine de climatiseurs sur les hauteurs de Saint-Hilaire. Et à son arrivée sur place, deux jeunes jardiniers déposaient au même moment leurs déchets verts. Ces derniers ont juste suivi les conseils de “leur cliente”. Une sensibilisation a été faite auprès de ces patentés et la conseillère Purea Ateo précise que les coordonnées de l’administrée en question ont été pris: “On va lui dire de faire une demande d’accès à la décharge, ainsi ils ne vont plus déposer ici et ils vont y aller directement. Cela va faire moins de dépôt et en plus, on vient aussi de nettoyer cette décharge sauvage.”

Concernant les climatiseurs déposés à cet endroit précis, “on va chercher qui a été déposé cela, et on va lui mettre une amende et il faudra qu’il vienne récupérer ces appareils (...). La commune de Faa’a n’est pas un dépotoire. On va chercher qui c’est, ce n’est pas normal, je suis en colère”, assure la conseillère Purea Ateo qui a cherché toutes les preuves pour retrouver les contrevenants.

Une habitante du quartier affirme que les climatiseurs ont été déposés tard dans la nuit de dimanche mais malheureusement, elle n’a pas vu qui étaient les contrevenants. La brigade verte ainsi que la conseillère Purea Ateo affirmaient ce lundi qu’ils allaient tout faire pour retrouver les contrevenants et peut-être même en faire un exemple.

Finalement, en fin d’après-midi, tous les climatiseurs avaient été ramassés, certainement par ceux qui les y avaient déposés, alertés des risques encourus.

Olivier Lee, responsable du Spic déchets “Tendre vers une facturation au volume”

Tous les foyers ont-ils des bacs ?
“Au dernier recensement, on avait 9 000 foyers et on est entre 6 000 et 7 000 bacs distribués. Autre élément à prendre en compte, on n’a pas que des maisons individuelles, on a des appartements et on ne va pas donner un bac pour chaque appartement. On a des quartiers où l’on ne peut pas faire du porte-à-porte, donc on a des bacs collectifs et c’est tout cela qu’il faut prendre en compte. On ne peut pas se caler sur 6 000 bacs distribués et donc dire qu’il en manque 3 000. On a réussi à avoir beaucoup d’abonnés supplémentaires, cela veut dire que pendant plusieurs années, certains foyers de Faa’a n’ont pas pu bénéficier du service gratuitement (…). Cela a permis aux administrés de régulariser leur situation, de s’inscrire et de payer un service que nous offrons depuis toutes ces années.”
 
 Vous suivez les ramassages ?        
“On a un logiciel avec lequel on peut savoir le nombre de fois où ton bac a été collecté (…). L’idée étant d’inciter nos administrés à réduire les déchets à la source et on souhaiterait tendre vers une facturation au volume. Nous, c’est ce qu’on va proposer. Maintenant, les élus sont les décideurs et on suivra ce qu’ils vont décider (…). On conseille aux administrés de transporter eux-mêmes leurs déchets à la décharge car ils ont droit à 2 tonnes gratuitement par an.”
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Lundi 18 Mars 2024 à 21:00 | Lu 3866 fois