FFF: Les 23 Bleus du Mondial suspendus, Duchaussoy président (COMPTE-RENDU)

PARIS, 23 juillet 2010 (AFP) - Les 23 joueurs de l'équipe de France du Mondial-2010 sont écartés par le nouveau sélectionneur Laurent Blanc pour le match amical du 11 août en Norvège, une décision prise vendredi juste avant l'élection du nouveau président de la Fédération (FFF), Fernand Duchaussoy.


Ce fut le dernier acte de la présidence de Jean-Pierre Escalettes, qui avait annoncé sa démission le 28 juin après le fiasco sud-africain des Bleus: Blanc a proposé au Conseil Fédéral de ne retenir aucun des 23 Bleus convoqués pour la Coupe du monde, et l'instance dirigeante de la FFF l'a accepté.

Blanc, sorti des locaux de la Fédération avant l'issue du Conseil, n'a pas souhaité s'exprimer. Le communiqué qui a fait état de cette suspension indique qu'il dévoilera sa liste pour son premier match à la tête des Bleus le 5 août.

"Il y a une responsabilité collective, probablement pas identique pour tout le monde, a souligné Fernand Duchaussoy. Ceux qui ont refusé de sortir du bus ont une responsabilité, la suspension collective me paraît tout à fait légitime".

La commission d'enquête créée par Jean-Pierre Escalettes sur la grève de l'entraînement des Bleus devra rendre ses conclusions dès le 5 août, et un Conseil fédéral se chargera dès le lendemain, "si le dossier est suffisamment lourd", de le "transmettre à une commission compétente, d'éthique ou disciplinaire", a précisé Fernand Duchaussoy.

Le cas Domenech n'est pas encore tranché. Certains membres du Conseil fédéral ont demandé son licenciement de la Direction technique nationale (DTN) à laquelle l'ex-sélectionneur est lié par un contrat à durée indéterminée.

des faits inacceptables

M. Duchaussoy le recevra "la semaine prochaine". "Des faits inacceptables contraires à l'éthique ont été commis, par exemple ne pas serrer la main à l'entraîneur adverse (Carlos Alberto Parreira, ndlr) ou ne pas avertir le président (Escalettes) présent sur place des événements de la mi-temps de France-Mexique", a-t-il lancé.

"Je lui ferai un certain nombre de reproches et en tirerai les conséquences, a-t-il ajouté. S'il souhaite démissionner, je ne pense pas que je m'y opposerai. Compte tenu des circonstances, je ne peux en dire plus". Ce rendez-vous serait-il un entretien préalable à un licenciement ?

M. Duchaussoy a tenu à ne pas exonérer le Conseil fédéral de ses responsabilités dans le fiasco des Bleus: "Nous nous sommes trompés, et avons laissé dériver une situation dont le point d'orgue a été le 20 juin et le bus de la honte".

A 67 ans, Fernand Duchaussoy a donc été élu à la tête de la FFF, comme prévu, dans un drôle de climat. "Honoré", il s'est cependant aussi dit "amer de succéder à mon ami Jean-Pierre Escalettes dans une période noire du football français, touché à la fois par une crise sportive et morale".

"Une crise sportive provoquée par le parcours désastreux de l'équipe de France en Afrique du Sud, mais aussi une crise morale sans précédent, qui a entraîné la démission de Jean-Pierre Escalettes", a-t-il développé.

Pour s'en extraire, les mondes amateur et professionnel se sont mis d'accord sur la nécessité de réformer les statuts de la FFF, en profitant notamment des "états généraux du football" prévus à l'automne. L'assemblée fédérale du 18 décembre devrait ensuite prolonger le mandat du président intérimaire jusqu'au printemps prochain.

"Nous nous sommes mis d'accord sur un programme de réformes pour aller vers une Fédération plus moderne, plus juste et plus démocratique", s'est réjoui Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel (LFP).

Rédigé par Par Par Yann BERNAL le Vendredi 23 Juillet 2010 à 08:55 | Lu 417 fois