Une centaine d'objets d'art mettent en lumière le tiki comme jamais.
PUNAAUIA, le 15 septembre 2016 - Le vernissage de la grande exposition "Tiki" s'est tenu hier soir, au Musée de Tahiti et des îles, en présence de nombreuses personnalités, dont Stéphane Martin, le directeur du Musée du Quai Branly, à Paris. Les commissaires Tara Hiquily et Christel Vieille-Ramseyer ont admirablement guidé les premiers visiteurs de cet événement culturel exceptionnel.
Le public venu assister hier soir au vernissage de l'exposition "Tiki" a reçu un accueil tambour battant par la troupe marquisienne Toa Huhina. Les guerriers et guerrières du Fenua Enata ont offert des danses impressionnantes et vibrantes en hommage à Ti'i, le premier homme selon la mythologie polynésienne. Un superbe spectacle qui a fait office de préambule à cet événement exceptionnel consacré au tiki, figure emblématique de la culture de la Terre des Hommes. Jusqu'au 19 mars 2017, le Musée de Tahiti et des îles (MTI) présentera une centaine d'objets d'art dans sa salle d'expositions temporaires. Des œuvres issues principalement des réserves de l'établissement, mais aussi du musée municipal de Ua Huka et de prêts de collectionneurs privés.
Le public venu assister hier soir au vernissage de l'exposition "Tiki" a reçu un accueil tambour battant par la troupe marquisienne Toa Huhina. Les guerriers et guerrières du Fenua Enata ont offert des danses impressionnantes et vibrantes en hommage à Ti'i, le premier homme selon la mythologie polynésienne. Un superbe spectacle qui a fait office de préambule à cet événement exceptionnel consacré au tiki, figure emblématique de la culture de la Terre des Hommes. Jusqu'au 19 mars 2017, le Musée de Tahiti et des îles (MTI) présentera une centaine d'objets d'art dans sa salle d'expositions temporaires. Des œuvres issues principalement des réserves de l'établissement, mais aussi du musée municipal de Ua Huka et de prêts de collectionneurs privés.
Le mot "tiki" désigne à la fois la statue anthropomorphe, le motif dérivé généralement de la figure humaine, mais aussi la force procréatrice : Tiki.
Statues en pierre et en bois, massues, étriers d'échasses, ornements, perçoirs d'oreilles, couronnes, éventails, tambours, bols, pilons, ou encore photographies mettent en lumière le tiki comme jamais, grâce à une très belle mise en scène des commissaires de l'exposition Tara Hiquily et Christel Vieille-Ramseyer. Ces derniers ont d'ailleurs guidé de manière admirable les premiers visiteurs, en tête desquels se trouvaient notamment Stéphane Martin, le directeur du Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, Heremoana Maamaatuaiahutapu, le ministre de la Culture, et René Bidal, le haut-commissaire.
Intarissable, Tara Hiquily a été un remarquable guide pour les premiers visiteurs.
Tara Hiquily : "Je croyais tout savoir sur le tiki, mais je me suis rendu compte qu'il n'en était rien"
Intarissable, Tara Hiquily a livré une brève analyse de l'histoire de chaque objet rencontré durant le parcours. Passionné et passionnant, le chargé des collections ethnographiques au MTI a œuvré auparavant sur de nombreuses expositions, dont celle de Mangareva en 2009, au Musée du Quai Branly. Pourtant, alors qu'il manipule des tiki depuis plusieurs années, il a expliqué comment ses recherches l'ont amené à des découvertes inédites : "Je croyais tout savoir sur le tiki, mais je me suis rendu compte qu'il n'en était rien." Avec Christel Vieille-Ramseyer, documentaliste et consultante en valorisation du patrimoine, il s'est entouré de nombreux spécialistes pour lever le voile sur les mystérieux et majestueux tiki, porteurs de mana. Comme l'a rappelé Théano Jaillet, la directrice du MTI, ils ont réalisé un travail remarquable.
Intarissable, Tara Hiquily a livré une brève analyse de l'histoire de chaque objet rencontré durant le parcours. Passionné et passionnant, le chargé des collections ethnographiques au MTI a œuvré auparavant sur de nombreuses expositions, dont celle de Mangareva en 2009, au Musée du Quai Branly. Pourtant, alors qu'il manipule des tiki depuis plusieurs années, il a expliqué comment ses recherches l'ont amené à des découvertes inédites : "Je croyais tout savoir sur le tiki, mais je me suis rendu compte qu'il n'en était rien." Avec Christel Vieille-Ramseyer, documentaliste et consultante en valorisation du patrimoine, il s'est entouré de nombreux spécialistes pour lever le voile sur les mystérieux et majestueux tiki, porteurs de mana. Comme l'a rappelé Théano Jaillet, la directrice du MTI, ils ont réalisé un travail remarquable.
La troupe de danse marquisienne Toa Huhina a offert un impressionnant spectacle.
Le mot "tiki" désigne à la fois la statue anthropomorphe, le motif dérivé généralement de la figure humaine, mais aussi la force procréatrice : Tiki. En outre, le créateur de l'humanité serait aussi l’inventeur de la sculpture et du tatouage. Pour tout savoir, un ouvrage éponyme, en coédition avec le MTI et les éditions Au Vent des îles, étaye également les études menées autour du tiki. Des conférences animées par des experts seront aussi organisées tous les mois. Ce week-end, le MTI propose un tarif préférentiel dans le cadre des journées européennes du Patrimoine (lire pages 26-27). Ne manquez pas cette exposition magistrale, elle est à voir absolument.
Dominique Schmitt
Dominique Schmitt
Stéphane Martin, le directeur du Musée du Quai Branly, Heremoana Maamaatuaiahutapu, le ministre de la Culture, et René Bidal, le haut-commissaire, étaient notamment présents au vernissage.
INTERVIEW
Stéphane Martin, directeur du Musée du Quai Branly
"On sent qui se passe quelque chose lorsqu'on est en face de ces objets…"
Cet événement s'inscrit dans la lignée de l'exposition dévoilée dernièrement au Musée du Quai Branly ?
Oui, absolument, cette exposition prolonge en quelque sorte celle de "Mata Hoata - Arts et société aux îles Marquises" présentée à Paris il y a quelques mois, et pour laquelle le Musée de Tahiti et des îles (MTI) nous a prêtés 19 objets d'art. En fait, nous avons une coopération avec le MTI depuis très longtemps. Nous avons déjà fait une exposition avec Tara Hiquily sur les Gambier ("Mangareva" en 2009, ndlr) au Musée du Quai Branly, qui avait été une aventure formidable et qui a voyagé ensuite ici. C'est un musée que j'admire beaucoup, à la fois pour sa qualité de collections et le travail de ses conservateurs. Chaque exposition, faite en particulier par Tara Hiquily, est passionnante. J'avais très envie de voir cette exposition consacrée au tiki. Il y a un dialogue très intéressant entre les deux expositions, j'ai hâte de voir le catalogue, je suis sûr que les deux livres seront très complémentaires.
Après votre visite, quelles sont vos premières impressions ?
J'ai une relation très forte avec les Marquises, j'y suis allé pour la première fois quand j'avais 20 ans afin de voir les tiki de Puamau (l'immense site archéologique de Iipona se trouve sur l'île de Hiva Oa, ndlr), qui étaient alors en bien meilleur état qu'aujourd'hui. C'est vrai que c'est une sculpture extraordinairement évocatrice et puissante ! On sent qui se passe quelque chose lorsqu'on est en face de ces objets… Ce qui est extraordinaire aussi, c'est la monumentalité des tout petits objets qui donnent la même impression que les grands tiki. Donc, en effet, ce sont des pièces qui touchent beaucoup.
Quels sont vos prochains projets ?
Nous ouvrons le mois prochain au Musée du Quai Branly une exposition dédiée à la peinture afro-américaine, pendant la période de la ségrégation raciale aux États-Unis. L'année prochaine, nous préparons un événement qui s'annonce formidable sur Picasso et l'art primitif, dans lequel nous citons l'Océanie. Prochainement, nous ferons aussi une exposition sur les fantômes.
Propos recueillis par Dominique Schmitt
Stéphane Martin, directeur du Musée du Quai Branly
"On sent qui se passe quelque chose lorsqu'on est en face de ces objets…"
Cet événement s'inscrit dans la lignée de l'exposition dévoilée dernièrement au Musée du Quai Branly ?
Oui, absolument, cette exposition prolonge en quelque sorte celle de "Mata Hoata - Arts et société aux îles Marquises" présentée à Paris il y a quelques mois, et pour laquelle le Musée de Tahiti et des îles (MTI) nous a prêtés 19 objets d'art. En fait, nous avons une coopération avec le MTI depuis très longtemps. Nous avons déjà fait une exposition avec Tara Hiquily sur les Gambier ("Mangareva" en 2009, ndlr) au Musée du Quai Branly, qui avait été une aventure formidable et qui a voyagé ensuite ici. C'est un musée que j'admire beaucoup, à la fois pour sa qualité de collections et le travail de ses conservateurs. Chaque exposition, faite en particulier par Tara Hiquily, est passionnante. J'avais très envie de voir cette exposition consacrée au tiki. Il y a un dialogue très intéressant entre les deux expositions, j'ai hâte de voir le catalogue, je suis sûr que les deux livres seront très complémentaires.
Après votre visite, quelles sont vos premières impressions ?
J'ai une relation très forte avec les Marquises, j'y suis allé pour la première fois quand j'avais 20 ans afin de voir les tiki de Puamau (l'immense site archéologique de Iipona se trouve sur l'île de Hiva Oa, ndlr), qui étaient alors en bien meilleur état qu'aujourd'hui. C'est vrai que c'est une sculpture extraordinairement évocatrice et puissante ! On sent qui se passe quelque chose lorsqu'on est en face de ces objets… Ce qui est extraordinaire aussi, c'est la monumentalité des tout petits objets qui donnent la même impression que les grands tiki. Donc, en effet, ce sont des pièces qui touchent beaucoup.
Quels sont vos prochains projets ?
Nous ouvrons le mois prochain au Musée du Quai Branly une exposition dédiée à la peinture afro-américaine, pendant la période de la ségrégation raciale aux États-Unis. L'année prochaine, nous préparons un événement qui s'annonce formidable sur Picasso et l'art primitif, dans lequel nous citons l'Océanie. Prochainement, nous ferons aussi une exposition sur les fantômes.
Propos recueillis par Dominique Schmitt
Infos pratiques
Jusqu'au 19 mars 2017
Musée de Tahiti et des îles, Punaauia
Ouvert tous les jours (sauf le lundi), de 9 à 17 heures
Entrée libre pour les étudiants et les moins de 18 ans
Tarifs : 800 Fcfp/pers. pour l'exposition "Tiki" ; 1 000 Fcfp pour l'entrée "all access" (exposition "Tiki" + collections du Musée de Tahiti et des îles)
Groupes à partir de dix personnes : 700 Fcfp/pers. ; 900 Fcfp pour l'entrée "all access"
Contact : 40 54 84 35
Site : www.museetahiti.pf
Facebook : Musée de Tahiti et des îles – Te Fare Manaha
Jusqu'au 19 mars 2017
Musée de Tahiti et des îles, Punaauia
Ouvert tous les jours (sauf le lundi), de 9 à 17 heures
Entrée libre pour les étudiants et les moins de 18 ans
Tarifs : 800 Fcfp/pers. pour l'exposition "Tiki" ; 1 000 Fcfp pour l'entrée "all access" (exposition "Tiki" + collections du Musée de Tahiti et des îles)
Groupes à partir de dix personnes : 700 Fcfp/pers. ; 900 Fcfp pour l'entrée "all access"
Contact : 40 54 84 35
Site : www.museetahiti.pf
Facebook : Musée de Tahiti et des îles – Te Fare Manaha