Plutôt fier d'avoir fait adopter au Sénat sa loi sur les conséquences environnementales des essais nucléaires, Richard Tuheiava récidive avec un texte visant à faire de l’exploitation des « matières premières stratégiques » une compétence de la Polynésie française, et non de l’Etat comme c’est le cas aujourd’hui. Les boues de l’Océan Pacifique grouillent de ces métaux appelés « terres rares » qui pourraient faire un jour la fortune de la Polynésie française, si l’Etat n’en avait pas fait son pré-carré dans la loi organique de 2004.
Ces « matières premières stratégiques » sont au nombre de 17, et sont utilisées entre autres pour la fabrication des iPod, des écrans plats ou des voitures électriques. Méconnus du grand public, ces composants de high-tech sont devenus des enjeux économiques et géopolitiques importants, comme l’explique un rapport parlementaire signé par les députés Claude Birraux et Christian Kert « Les enjeux des métaux stratégiques: le cas des terres rares ».
Selon une étude japonaise publiée dans la célèbre revue scientifique Science en juillet 2010, plus de 78 sites de gisements de terres rares ont déjà été répertoriés entre Hawaï et Tahiti. Ce qui signifie la présence de 80 à 100 milliards de tonnes de ces métaux dans le Pacifique Sud. Une manne pour la France, qui cherche comme les autres pays à contrecarrer le quasi-monopole chinois sur la production et l’exportation de ces matériaux.
Or la Polynésie n'en retirerait pas, ou peu, de bénéfices. Car l'article 14 du statut de 2004 stipule dans un alinéa consacré à la Défense que les autorités de l'Etat « sont seules compétentes dans le champ des matières premières stratégiques telles qu'elles sont définies pour l'ensemble du territoire de la République, à l'exception des hydrocarbures liquides et gazeux ». « Une petite coquille », s'amuse le sénateur Richard Tuheiava, qui sait bien qu'il n'en est rien.
Ces « matières premières stratégiques » sont au nombre de 17, et sont utilisées entre autres pour la fabrication des iPod, des écrans plats ou des voitures électriques. Méconnus du grand public, ces composants de high-tech sont devenus des enjeux économiques et géopolitiques importants, comme l’explique un rapport parlementaire signé par les députés Claude Birraux et Christian Kert « Les enjeux des métaux stratégiques: le cas des terres rares ».
Selon une étude japonaise publiée dans la célèbre revue scientifique Science en juillet 2010, plus de 78 sites de gisements de terres rares ont déjà été répertoriés entre Hawaï et Tahiti. Ce qui signifie la présence de 80 à 100 milliards de tonnes de ces métaux dans le Pacifique Sud. Une manne pour la France, qui cherche comme les autres pays à contrecarrer le quasi-monopole chinois sur la production et l’exportation de ces matériaux.
Or la Polynésie n'en retirerait pas, ou peu, de bénéfices. Car l'article 14 du statut de 2004 stipule dans un alinéa consacré à la Défense que les autorités de l'Etat « sont seules compétentes dans le champ des matières premières stratégiques telles qu'elles sont définies pour l'ensemble du territoire de la République, à l'exception des hydrocarbures liquides et gazeux ». « Une petite coquille », s'amuse le sénateur Richard Tuheiava, qui sait bien qu'il n'en est rien.
Le sénateur a l’intention de demander des explications à Marie-Luce Penchard, lors de sa visite en Polynésie française la semaine prochaine. « Je vais poser la question à la ministre. Quelle est la stratégie de la nation en matière de terres rares ? » explique R. Tuheiava. Pour Jacqui Bryant, qui participait au point presse du sénateur, le déplacement de la ministre aux Marquises n’est pas étranger à la présence dans l’archipel de la mission « Pakaihi i te moana». Depuis octobre 2011 et jusqu’en février 2012, une quarantaine de chercheurs se succèdent à bord du bateau néo-zélandais « Braveheart » pour étudier le patrimoine naturel marin des îles Marquises.
Le ministre polynésien de l’environnement et des mines s’interroge sur la présence d’un sous-marin pour étudier des thonidés. « La France recherche des terres rares en Polynésie sans que les Polynésiens en soient informés » s’étonnent R. Tuheiava et J Bryant. Ils dénoncent tous deux un « déficit de démocratie qui rappelle étrangement les essais nucléaires ».
La proposition de loi organique que prépare le sénateur vise à « faire rentrer dans le giron polynésien l’exploitation de ces matières premières stratégiques » et à modifier le code minier national pour en faire une compétence pleine et entière de la Polynésie française. Ce texte a peu de chance d’aboutir, et le sénateur en est conscient. Il voit toutefois dans les discussions que permettra l'examen de sa proposition de loi un atout pour son camp politique. « Ces débats, qui mettront en lumière pourquoi la France veut garder la Polynésie française, pourront être utilisés au niveau de l’ONU » explique le sénateur, chargé par Oscar Temaru d’œuvrer à la réinscription de la Polynésie française sur la liste des pays à décoloniser.
Le ministre polynésien de l’environnement et des mines s’interroge sur la présence d’un sous-marin pour étudier des thonidés. « La France recherche des terres rares en Polynésie sans que les Polynésiens en soient informés » s’étonnent R. Tuheiava et J Bryant. Ils dénoncent tous deux un « déficit de démocratie qui rappelle étrangement les essais nucléaires ».
La proposition de loi organique que prépare le sénateur vise à « faire rentrer dans le giron polynésien l’exploitation de ces matières premières stratégiques » et à modifier le code minier national pour en faire une compétence pleine et entière de la Polynésie française. Ce texte a peu de chance d’aboutir, et le sénateur en est conscient. Il voit toutefois dans les discussions que permettra l'examen de sa proposition de loi un atout pour son camp politique. « Ces débats, qui mettront en lumière pourquoi la France veut garder la Polynésie française, pourront être utilisés au niveau de l’ONU » explique le sénateur, chargé par Oscar Temaru d’œuvrer à la réinscription de la Polynésie française sur la liste des pays à décoloniser.