Bogota, Colombie | AFP | lundi 09/02/2015 - Pour la première fois de son histoire, la Colombie s'est lancée dans une expédition en Antarctique avec des objectifs clairs : l'étude du changement climatique, la protection de sa bio-diversité mais aussi la volonté de peser sur l'avenir du continent blanc.
Le retour du navire militaire, qui a levé l'ancre en décembre dernier avec plus de 80 passagers dont une brochette de scientifiques colombiens, est attendu dans le courant du mois de mars prochain.
"Si nous n'y allons pas maintenant, nous pourrions y perdre beaucoup. Ce serait comme ne pas avoir d'accès à la mer dans le passé. Ou à l'espace dans le futur", a souligné la marine de guerre colombienne, qui actualise les informations sur un site internet consacrée à l'expédition (www.programaantarticocolombiano.armada.mil.co).
L'Antarctique est à la fois "très loin" de la Colombie mais, du point de vue environnemental, scientifique ou même politique, la région est "bien plus proche" qu'on ne le croit, selon le président Juan Manuel Santos.
L'expédition permettra "d'étudier la relation entre l'Antarctique et notre climat, apprendre à mieux gérer la pêche sur la côte Pacifique ou en savoir davantage sur la préservation des baleines qui naissent dans nos eaux", avait affirmé le chef de l'Etat, lors du départ du navire.
Outre les études scientifiques, ce voyage vise à renforcer la position de la Colombie au sein du Traité sur l'Antarctique qu'elle a signé tardivement dans les années 80. Entré en vigueur en 1961, ce traité international vise à assurer la protection du glacier géant.
"Le gouvernement a décidé d'envoyer son propre navire et cela constitue une décision politique importante", a indiqué à la presse locale la journaliste scientifique Angela Posada-Swafford, membre de l'expédition. Pour elle, les autorités de Bogota auront désormais leur mot à dire "sur le futur de ce continent".
- L'énigme des baleines à bosse -
La biologiste Susana Caballero y voit aussi "un bon moment pour faire ce voyage", soulignant que la Colombie "a forgé une bonne relation avec des missions scientifiques d'autres pays".
Experte en génétique, cette professeur de l'Université des Andes à Bogota espère notamment obtenir, grâce à l'expédition, des informations clés pour résoudre l'énigme des baleines à bosse, notamment la question de savoir si les specimens qui frayent dans l'océan Pacifique colombien sont les mêmes qui s'alimentent en Antarctique.
"Cela fait quinze ans que nous nous sommes rendus compte que (ces baleines) étaient très semblables. L'idée est d'avoir une confirmation et d'établir leur trajet migratoire", précise-t-elle.
Durant l'expédition, les scientifiques prendront ainsi des échantillons de peau de ces cétacés afin de les comparer avec ceux que recueillera la biologiste colombienne lors de l'arrivée des baleines sur la côte en milieu d'année.
"Si nous établissons que ce sont les mêmes, nous pourrons alors faire beaucoup pour leur conservation. Par exemple, demander qu'on n'utilise pas certains filets de pêche durant les mois de leur migration ou encore que les navires commerciaux empruntent des routes précises afin de ne pas leur porter atteinte", explique Mme Caballero.
L'enjeu est aussi économique pour la Colombie où les baleines à bosse sont devenues une attraction touristique qui rapporte par an au pays un revenu estimé à 8 millions de dollars.
Le retour du navire militaire, qui a levé l'ancre en décembre dernier avec plus de 80 passagers dont une brochette de scientifiques colombiens, est attendu dans le courant du mois de mars prochain.
"Si nous n'y allons pas maintenant, nous pourrions y perdre beaucoup. Ce serait comme ne pas avoir d'accès à la mer dans le passé. Ou à l'espace dans le futur", a souligné la marine de guerre colombienne, qui actualise les informations sur un site internet consacrée à l'expédition (www.programaantarticocolombiano.armada.mil.co).
L'Antarctique est à la fois "très loin" de la Colombie mais, du point de vue environnemental, scientifique ou même politique, la région est "bien plus proche" qu'on ne le croit, selon le président Juan Manuel Santos.
L'expédition permettra "d'étudier la relation entre l'Antarctique et notre climat, apprendre à mieux gérer la pêche sur la côte Pacifique ou en savoir davantage sur la préservation des baleines qui naissent dans nos eaux", avait affirmé le chef de l'Etat, lors du départ du navire.
Outre les études scientifiques, ce voyage vise à renforcer la position de la Colombie au sein du Traité sur l'Antarctique qu'elle a signé tardivement dans les années 80. Entré en vigueur en 1961, ce traité international vise à assurer la protection du glacier géant.
"Le gouvernement a décidé d'envoyer son propre navire et cela constitue une décision politique importante", a indiqué à la presse locale la journaliste scientifique Angela Posada-Swafford, membre de l'expédition. Pour elle, les autorités de Bogota auront désormais leur mot à dire "sur le futur de ce continent".
- L'énigme des baleines à bosse -
La biologiste Susana Caballero y voit aussi "un bon moment pour faire ce voyage", soulignant que la Colombie "a forgé une bonne relation avec des missions scientifiques d'autres pays".
Experte en génétique, cette professeur de l'Université des Andes à Bogota espère notamment obtenir, grâce à l'expédition, des informations clés pour résoudre l'énigme des baleines à bosse, notamment la question de savoir si les specimens qui frayent dans l'océan Pacifique colombien sont les mêmes qui s'alimentent en Antarctique.
"Cela fait quinze ans que nous nous sommes rendus compte que (ces baleines) étaient très semblables. L'idée est d'avoir une confirmation et d'établir leur trajet migratoire", précise-t-elle.
Durant l'expédition, les scientifiques prendront ainsi des échantillons de peau de ces cétacés afin de les comparer avec ceux que recueillera la biologiste colombienne lors de l'arrivée des baleines sur la côte en milieu d'année.
"Si nous établissons que ce sont les mêmes, nous pourrons alors faire beaucoup pour leur conservation. Par exemple, demander qu'on n'utilise pas certains filets de pêche durant les mois de leur migration ou encore que les navires commerciaux empruntent des routes précises afin de ne pas leur porter atteinte", explique Mme Caballero.
L'enjeu est aussi économique pour la Colombie où les baleines à bosse sont devenues une attraction touristique qui rapporte par an au pays un revenu estimé à 8 millions de dollars.