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Expédition Tara Océans: la science commence, après deux ans de collecte


L'équipage de tara Ocean lors de son escale à Papeete le 15 août dernier
L'équipage de tara Ocean lors de son escale à Papeete le 15 août dernier
PARIS, 9 novembre 2011 (AFP) - Il faudra des années pour déchiffrer les données biologiques concernant coraux, plancton et autres micro-organismes marins collectées par l'expédition Tara Océans, selon un bilan dressé mercredi deux ans après son lancement.

"La science commence seulement maintenant", a déclaré André Le Bivic, directeur-adjoint de l'Institut des sciences biologiques du CNRS, lors d'une conférence de presse.

L'expédition, partie de Lorient en septembre 2009, a permis de trouver non seulement des organismes jusque-là inconnus, mais aussi de nouveaux gènes "qui vont nous aider à comprendre le fonctionnement de la planète", a-t-il résumé.

L'objectif est d'essayer de comprendre les écosystèmes marins et de "prédire" comment ils vont s'adapter, "se repositionner en fonction du changement climatique", modifiant notamment la circulation des courants, a rappelé Eric Karsenti, codirecteur de Tara Océans.

Les prélèvements d'échantillons effectués en 133 points des océans du globe vont fournir un "inventaire bio-géographique", donner "une vision instantanée de la façon dont les organismes changent en fonction de l'environnement", a précisé ce responsable d'une unité de recherche au Laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL) de Heidelberg, en Allemagne.

Il s'attend à découvrir un nombre "colossal de nouveaux virus géants". Il y a "entre 1 et 100 millions de virus géants par litre d'eau de mer", a-t-il souligné.

L'analyse génétique des échantillons collectés, même si elle a commencé avec "un certain retard", a relevé le directeur du Génoscope d'Evry, Jean Weissenbach, a déjà permis d'identifier plus de six millions de gènes correspondant à des fragments de protéines (peptides).

Elle n'a pourtant porté que sur les échantillons prélevés en trois points de la Méditerranée. "La part d'inconnu est bien plus importante que ce qu'on croyait au départ", il y a "une nouveauté absolument gigantesque dans ce qu'on a séquencé", a-t-il déclaré.

Il faudrait, selon lui, des financements supplémentaires et une nouvelle génération de machines pour analyser les gènes de tous les échantillons récoltés et stocker les données. Sinon, "il va falloir faire des choix", a-t-il prévenu.

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Rédigé par AFP le Mercredi 9 Novembre 2011 à 05:19 | Lu 497 fois