TAHITI, le 15 février 2023 - Le peintre polynésien, natif de Raiatea, présente ses dernières toiles à Papeete. Elles sont une vingtaine, elles disent pour certaines la beauté de la Polynésie tandis que d’autres interrogent sur la société et son évolution. Au passage, l’artiste rend hommage à son père Joseph Chaussoy qui était lui aussi un peintre.
Évrard Chaussoy expose depuis 2002 en Polynésie. Il a démarré au centre philanthropique de Tahiti. Pour sa 17e exposition individuelle, il a choisi la galerie Winkler. Il a choisi également de ne pas déterminer de thème. Ses 20 toiles, harmonieuses sur la forme, abordent sur le fond des idées variées.
“J’ai voulu m’amuser un peu”
“Au début”, raconte le peintre, “j’envisageais une exposition sur les moyens de subsistances simples. Je voulais montrer qu’en Polynésie, on a ce qu’il faut pour répondre aux besoins essentiels”. De fait, il y a des pêcheurs, des arbres fruitiers… “Et puis, j’ai voulu m’amuser un peu.”
Il montre du doigt le tableau qu’il a intitulé Te Ao où des poissons tournent en cercle, dans un même sens. Ils sont enserrés dans un filet de pêche qui s’effiloche. “C’est une métaphore du monde, les poissons évoluent dans un même système clos, un peu comme nous sur notre planète.” Ils ont différentes tailles, formes, couleurs. Pour qui prend le temps d’observer les détails, un élément inattendu apparaît. L’un des poissons circule à contresens. “Est-ce bien ou non ? Peu importe”, dit le peintre, “c’est aux visiteurs de décider. Je cherche seulement à interroger et donner du sens à mon art.”
Évrard Chaussoy avoue avoir longtemps ressenti le syndrome de l’imposteur. Il reproche à ses débuts l’aspect purement esthétique. “C’était joli, réaliste, mais il n’y avait pas de message, ni de sens.” Il explique que le déclic a été long à venir. Un jour, un ami l’a interrogé avec ces mots : “Évrard, qu’est-ce qu’un vrai artiste ?” Le peintre a répondu que c’était une personne qui, au-delà du beau, délivrait des messages, une personne engagée. L’ami a ajouté : “Qu’est-ce que tu attends alors ?” Depuis lors, Évrard Chaussoy s’exprime par le biais de ses toiles sur différents sujets qui le touchent. “Et je suis étonné, mais ce genre de tableau plaît aussi !” Il se rappelle notamment une première œuvre engagée, un champignon atomique constitué de billets de banque et réalisé en 2017. “Il a trouvé acquéreur rapidement.” Une autre, un peu plus tard, représentait une main qui tenait une banane en guise d’arme. Ce tableau faisait suite à la polémique liée à l’ouverture d’une armurerie à Papeete. Il a aussi trouvé preneur sans délai.
Évrard Chaussoy expose depuis 2002 en Polynésie. Il a démarré au centre philanthropique de Tahiti. Pour sa 17e exposition individuelle, il a choisi la galerie Winkler. Il a choisi également de ne pas déterminer de thème. Ses 20 toiles, harmonieuses sur la forme, abordent sur le fond des idées variées.
“J’ai voulu m’amuser un peu”
“Au début”, raconte le peintre, “j’envisageais une exposition sur les moyens de subsistances simples. Je voulais montrer qu’en Polynésie, on a ce qu’il faut pour répondre aux besoins essentiels”. De fait, il y a des pêcheurs, des arbres fruitiers… “Et puis, j’ai voulu m’amuser un peu.”
Il montre du doigt le tableau qu’il a intitulé Te Ao où des poissons tournent en cercle, dans un même sens. Ils sont enserrés dans un filet de pêche qui s’effiloche. “C’est une métaphore du monde, les poissons évoluent dans un même système clos, un peu comme nous sur notre planète.” Ils ont différentes tailles, formes, couleurs. Pour qui prend le temps d’observer les détails, un élément inattendu apparaît. L’un des poissons circule à contresens. “Est-ce bien ou non ? Peu importe”, dit le peintre, “c’est aux visiteurs de décider. Je cherche seulement à interroger et donner du sens à mon art.”
Évrard Chaussoy avoue avoir longtemps ressenti le syndrome de l’imposteur. Il reproche à ses débuts l’aspect purement esthétique. “C’était joli, réaliste, mais il n’y avait pas de message, ni de sens.” Il explique que le déclic a été long à venir. Un jour, un ami l’a interrogé avec ces mots : “Évrard, qu’est-ce qu’un vrai artiste ?” Le peintre a répondu que c’était une personne qui, au-delà du beau, délivrait des messages, une personne engagée. L’ami a ajouté : “Qu’est-ce que tu attends alors ?” Depuis lors, Évrard Chaussoy s’exprime par le biais de ses toiles sur différents sujets qui le touchent. “Et je suis étonné, mais ce genre de tableau plaît aussi !” Il se rappelle notamment une première œuvre engagée, un champignon atomique constitué de billets de banque et réalisé en 2017. “Il a trouvé acquéreur rapidement.” Une autre, un peu plus tard, représentait une main qui tenait une banane en guise d’arme. Ce tableau faisait suite à la polémique liée à l’ouverture d’une armurerie à Papeete. Il a aussi trouvé preneur sans délai.
Parmi les toiles exposées actuellement chez Winkler se trouve également Nānati, un motu sur lequel se dressent des cocotiers et… une antenne. Il y a par ailleurs Hō’ata. Il s’agit d’une banane fe’i scotchée sur un sol aux motifs polynésiens. Un clin d’œil local à la performance de l’artiste italien Murizio Cattelan qui, en 2019, a réussi à vendre 120 000 dollars une banane scotchée sur un mur blanc. L’Italien voulait, de cette manière, lancer une réflexion sur la valeur que l’être humain donne aux choses. Évrard Chaussoy, lui, se demande si “la culture, notre culture, doit rester figer, où si elle peut évoluer”.
Hō’ata fait en plus écho à une remarque faite sur le travail d’Évrard Chaussoy il y a peu. Ce dernier a réalisé la sculpture de Bobby Holcomb qui a été exposée à Huahine à partir de décembre 2021, Raiatea à partir de mai 2022 et qui est en ce moment au parc Paofai. “On a dit à son propos que je faisais du bobo bling bling, et cela m’a blessé. Encore une fois, la culture est-ce seulement le tapa, la danse, le chant tels qu’ils ont toujours été ?”
Hō’ata fait en plus écho à une remarque faite sur le travail d’Évrard Chaussoy il y a peu. Ce dernier a réalisé la sculpture de Bobby Holcomb qui a été exposée à Huahine à partir de décembre 2021, Raiatea à partir de mai 2022 et qui est en ce moment au parc Paofai. “On a dit à son propos que je faisais du bobo bling bling, et cela m’a blessé. Encore une fois, la culture est-ce seulement le tapa, la danse, le chant tels qu’ils ont toujours été ?”
Couteau, pinceau et technique d’empreinte
Issu d’une famille d'artistes, Évrard Chaussoy est originaire de Raiatea où il est né et où il vit toujours. Il s’est passionné pour le dessin dès son plus jeune âge. Cette technique réalisée à la pierre noire a été son premier mode d’expression durant une dizaine d’années. “J’ai également travaillé au fusain”, précise-t-il. Il a acquis différentes techniques d’expression depuis. Il réalise aujourd’hui des compositions à l’acrylique au couteau ou au pinceau, selon les effets recherchés. L'arrière-plan de ses toiles est travaillé grâce à une technique d’empreinte. Évrard Chaussoy a utilisé pour cela les premiers panneaux de bois gravés par son père pour la réalisation des paréos de l’entreprise familiale Arii Création. Il a appliqué ces panneaux sur les toiles vierges, un peu comme des tampons. Pour lui c’est une manière de rendre hommage à sa famille et de perpétuer une tradition tout en y apportant un souffle nouveau.
Issu d’une famille d'artistes, Évrard Chaussoy est originaire de Raiatea où il est né et où il vit toujours. Il s’est passionné pour le dessin dès son plus jeune âge. Cette technique réalisée à la pierre noire a été son premier mode d’expression durant une dizaine d’années. “J’ai également travaillé au fusain”, précise-t-il. Il a acquis différentes techniques d’expression depuis. Il réalise aujourd’hui des compositions à l’acrylique au couteau ou au pinceau, selon les effets recherchés. L'arrière-plan de ses toiles est travaillé grâce à une technique d’empreinte. Évrard Chaussoy a utilisé pour cela les premiers panneaux de bois gravés par son père pour la réalisation des paréos de l’entreprise familiale Arii Création. Il a appliqué ces panneaux sur les toiles vierges, un peu comme des tampons. Pour lui c’est une manière de rendre hommage à sa famille et de perpétuer une tradition tout en y apportant un souffle nouveau.