PAGO-PAGO, lundi 8 août 2011 (Flash d'Océanie) – Le gouvernement du territoire des Samoa américaines a reçu, en fin de semaine dernière, le feu vert de la part de Washington afin de pousser plus en avant une demande d’évolution de son statut au sein du Forum des Îles du Pacifique (FIP), à commencer par un statut d’observateur.
Le consentement de Washington serait toutefois conditionné à une demande conjointe des trois territoires américains du Pacifique, à savoir non seulement les Samoa américaines, mais aussi Guam et les Marianne du Nord, a annoncé le Gouverneur Togiola Tulafono.
Ce dernier a fait référence à une récente conversation avec la Secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, ainsi qu’à sa récente visite dans ce territoire océanien, en mode escale, fin 2010, dans le cadre d’une tournée océanienne qui l’avait aussi emmené en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Une telle demande pourrait être présentée à l’occasion du tout prochain sommet annuel des dirigeants des membres du Forum, qui aura lieu à Auckland (Nouvelle-Zélande) du 6 au 9 septembre 2011, juste avant le coup d’envoi de la coupe du monde IRB de rugby qui aura également lieu en Nouvelle-Zélande.
Parmi les dernières évolutions de ce dossier, en avril 2009, Faleomavaega Eni Hunkin, élu des Samoa américaines au Congrès, s’était déclaré plus que jamais déterminé à relancer un processus de candidature de ce territoire américain en tant qu’observateur au sein du Forum des Îles du Pacifique.
Il indiquait alors avoir envoyé un courrier à Mme Clinton, lui renouvelant sa demande d’appuyer la demande des Samoa américaines.
Les Samoa américaines avaient fait connaître, ces dernières année, leur souhait de voir évoluer leur statut au sein du FIP, mais s’étaient alors heurté à un rappel à l’ordre de la part de la puissance de tutelle, qui avait fait valoir qu’une telle demande ne pouvait avoir lieu qu’avec l’accord préalable de Washington.
Le sujet avait notamment fait polémique en marge du sommet annuel des dirigeants de cette organisation régionale, en 2006, à Nadi (Fidji), lorsque la demande émanant de Pago-Pago avait in extremis été avortée, Washington estimant en substance qu’il n’avait pas été consulté dans cette démarche.
Le Forum s’était alors prudemment rangé aux arguments du gouvernement central et n’avait pas pris en compte la requête samoane.
Avant cela, le Gouverneur Togiola Tulafono, dès mars 2008, évoquait en tant que statut attractif celui de « membre associé », inauguré en 2006 par les deux collectivités françaises océaniennes de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française.
Sur les pas de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française
Argument alors avancé par le chef de cette collectivité américaine : le Forum, lors de ses réunions régulières et son sommet annuel des dirigeants des 16 États membres, aborde des questions de développement intéressant par définition toute la région du Pacifique insulaire.
Mais jusqu'ici, le point de vue américain, notamment via ses territoires océaniens (Samoa américaines, Guam, Marianne du Nord) ou son État d'Hawaii, n'est pas ou peu relayé.
Lors de réunions importantes telles que le sommet annuel du Forum (ou les sommets États-Unis/Océanie), toutefois, Washington dépêche ses représentants directs.
Selon le gouverneur, néanmoins, les États-Unis, en avalisant une éventuelle demande d'accession à ce statut de « membre associé », octroierait par la même occasion à ses dépendances océaniennes une plus large autonomie et une occasion de participer plus activement aux affaires de leur région.
Lors de précédentes réunions du Forum, les autorités locales avaient fait mine de demander ce statut, mais le tir avait rapidement été rectifié par les envoyés de Washington, qui avaient alors précisé que cette demande ne pouvait provenir sans l'accord et consultation préalable de la puissance de tutelle.
En octobre 2006, déjà, les relations entre Pago-Pago et Washington connaissaient des frictions palpables peu avant le sommet annuel des dirigeants des pays membres du Forum des Îles du Pacifique.
Togiola Tulafono avait alors créé la controverse en admettant que les États-Unis avaient demandé de retirer sa demande d'obtention du nouveau statut de membre associé au sein du Forum des Îles du Pacifique (FIP).
Ce nouveau statut, créé en 2005, est perçu comme le moyen d'intégrer les pays et territoires non-souverains du Pacifique au sein de cette organisation régionale regroupant 16 États membres.
Parmi ces dépendances, deux françaises (Nouvelle-Calédonie et Polynésie française) ont accédé officiellement à ce nouveau statut (après être passées par celui d'observateur) lors du sommet du FIP fin octobre 2006 à Nadi (Fidji).
Wallis et Futuna, troisième collectivité française du Pacifique, a eu droit au statut d'observateur.
Pourquoi eux et pas nous ?
En annonçant la création de ce nouveau statut, qui s'inscrit dans le cadre d'une apparente politique d' « ouverture », le FIP laissait entendre qu'il intéressait spécifiquement les pays et territoires non-souverains du Pacifique.
Face au barrage de Washington, qui déclarait en substance ne pas avoir été consulté, le très volubile Faleomavaega Eni Hunkin, représentant des Samoa au Congrès américain, avait alors exprimé sa « déception ».
« Je ne vois pas pourquoi la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française peuvent le faire, et pas nous. Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à vouloir s'impliquer, à vouloir en savoir plus sur les questions de politique qui touchent notre région du Pacifique. Je suis très déçu par cette attitude de l'administration (américaine) qui frise la non-reconnaissance des besoins des nations insulaires du Pacifique », avait-il alors déclaré.
Plus large autonomie, mais pas l’indépendance
Fin novembre 2006, quelques semaines après cette « déception », une commission des Samoa américaines, à l'issue de plusieurs mois de réflexion, a estimé que le meilleur statut à venir pour ce territoire américain serait une autonomie élargie et non pas l'indépendance.
La Commission du statut politique, à l’occasion de consultations publiques, avait entendu au préalable de nombreux avis selon lesquels le statut actuel de ce territoire américain se heurtait parfois à des « freins » de la part de Washington.
Foufou Sunia, directeur de cette commission, avait indiqué que les travaux de ce groupe ne se limiteraient pas aux Samoa américaines, mais passeraient également en revue d'autres territoires américains, dans le Pacifique (Guam, les Marianne du Nord), l'État d'Hawaii (où certains groupes envisagent un statut de nation au sein des États-Unis, dont Hawaii fait partie) ou des États indépendants en "libre-association" avec Washington (comme Palau).
Les premières consultations de ce genre avaient eu lieu à la fin des années 1960.
M. Sunia estimait toutefois que l'option de l'indépendance, pour les Samoa américaines, ne serait « pas pratique » à ce stade.
Des relations tendues avec le Comité des 24 de l’ONU
Début 2002, les Samoa américaines ont obtenu de l'Assemblée Générale des Nations Unies d'être retirées de la liste des territoires à décoloniser.
Ce retrait intervenait à la demande même (sous forme de résolution envoyée au Comité de Décolonisation de l'ONU) des autorités samoanes américaines et se base sur l'affirmation que les Samoa américaines "demeurent un territoire américain" et ne veulent pas devenir une nation indépendante.
Outre les Samoa américaines, 16 territoires, qualifiés par l'ONU de "non autogouvernés", figurent sur cette liste.
Dans le Pacifique, ce sont la Nouvelle-Calédonie (France), le Timor oriental (actuellement sous tutelle de l'ONU), Guam (États-Unis), Pitcairn (Royaume-Uni) et Tokelau (Nouvelle-Zélande) qui y figurent encore.
Par ailleurs, le comité de décolonisation de l'ONU, créé en 1961 (et composé de 24 membres, dont la tâche principale est d'émettre des recommandations concernant la mise en application de la déclaration des Nations-Unies sur "l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples colonisés") se réunit chaque année afin de faire le point sur les situations respectives dans les territoires concernés et effectue entre-temps des missions sur place.
En mai 20001, lors d'une de ces réunions à La Havane (Cuba), le représentant des Samoa américaines, Eni Faleomavaega, tout en reconnaissant le rôle des Nations Unies dans le processus d'aide à la décolonisation, se déclarait « préoccupé » du fait que « les Nations Unies ont estimé par erreur que le territoire des Samoa américaines est une colonie des États-Unis, et que nous devrions donc entreprendre un processus de décolonisation ».
Le représentant samoan allait encore plus loin en déclarant : « Début 2001, le secrétaire général de l'ONU (alors Kofi Annan) a exprimé son inquiétude concernant le statut politique des Samoa américaines et que le comité spécial devrait mettre sur pied un programme de travail en vue de la décolonisation des Samoa américaines. À mon sens, le secrétaire général a été mal conseillé à ce sujet. Contrairement aux critiques faites aux États-Unis par certains membres des Nations Unies et de son comité spécial, le peuple des Samoa américaines n'a jamais été privé de ses droits par les États-Unis. »
« Trop souvent, le Comité Spécial des 24 été utilisé comme un tremplin pour attaquer injustement les États-Unis, en vue de marquer des points politiques à peu de frais. Nous n'admettons pas que les Samoa américaines soient manipulées à ces fins (...) En tant que représentant du peuple es Samoa américaines au Congrès américain, je peux vous assurer que cette image fausse de Samoa en tant que colonie a été perçue comme un outrage et une insulte pour notre territoire », avait-il alors déclaré.
« En conclusion, le Comité Spécial devrait comprendre que le peuple des Samoa américaines est fermement opposé à tout effort de le classifier ou e le traiter en tant que colonie non-autogouvernée et qui aurait besoin d'un processus de décolonisation (...) J'exhorte les membres de ce Comité spécial de respecter les vœux et la volonté du peuple des Samoa américaines et de (les) retirer de cette liste », avait alors déclaré le membre du Congrès américain.
Le Gouverneur Togiola Tulafono avait, ces deux dernières années, exprimé une évolution de sa position en se montrant désormais moins farouche aux approches onusiennes.
À tel point que lors de sa dernière réunion en date, en juin 2011, le Comité spécial des Nations-nies chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (Comité des Vingt-Quatre) (qui a aussi adopté sans vote une résolution relative à la question de la Nouvelle-Calédonie, recommandant à l’Assemblée générale d’ »engager toutes les parties concernées à poursuivre leur dialogue dans le cadre de l’Accord de Nouméa ») se déclarait en mesure de constater « avec satisfaction qu’en 2011, le Gouverneur du territoire a invité le Comité spécial à envoyer une mission de visite. L’Assemblée demanderait donc à la Puissance administrante de faciliter une telle mission ».
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Le consentement de Washington serait toutefois conditionné à une demande conjointe des trois territoires américains du Pacifique, à savoir non seulement les Samoa américaines, mais aussi Guam et les Marianne du Nord, a annoncé le Gouverneur Togiola Tulafono.
Ce dernier a fait référence à une récente conversation avec la Secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, ainsi qu’à sa récente visite dans ce territoire océanien, en mode escale, fin 2010, dans le cadre d’une tournée océanienne qui l’avait aussi emmené en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Une telle demande pourrait être présentée à l’occasion du tout prochain sommet annuel des dirigeants des membres du Forum, qui aura lieu à Auckland (Nouvelle-Zélande) du 6 au 9 septembre 2011, juste avant le coup d’envoi de la coupe du monde IRB de rugby qui aura également lieu en Nouvelle-Zélande.
Parmi les dernières évolutions de ce dossier, en avril 2009, Faleomavaega Eni Hunkin, élu des Samoa américaines au Congrès, s’était déclaré plus que jamais déterminé à relancer un processus de candidature de ce territoire américain en tant qu’observateur au sein du Forum des Îles du Pacifique.
Il indiquait alors avoir envoyé un courrier à Mme Clinton, lui renouvelant sa demande d’appuyer la demande des Samoa américaines.
Les Samoa américaines avaient fait connaître, ces dernières année, leur souhait de voir évoluer leur statut au sein du FIP, mais s’étaient alors heurté à un rappel à l’ordre de la part de la puissance de tutelle, qui avait fait valoir qu’une telle demande ne pouvait avoir lieu qu’avec l’accord préalable de Washington.
Le sujet avait notamment fait polémique en marge du sommet annuel des dirigeants de cette organisation régionale, en 2006, à Nadi (Fidji), lorsque la demande émanant de Pago-Pago avait in extremis été avortée, Washington estimant en substance qu’il n’avait pas été consulté dans cette démarche.
Le Forum s’était alors prudemment rangé aux arguments du gouvernement central et n’avait pas pris en compte la requête samoane.
Avant cela, le Gouverneur Togiola Tulafono, dès mars 2008, évoquait en tant que statut attractif celui de « membre associé », inauguré en 2006 par les deux collectivités françaises océaniennes de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française.
Sur les pas de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française
Argument alors avancé par le chef de cette collectivité américaine : le Forum, lors de ses réunions régulières et son sommet annuel des dirigeants des 16 États membres, aborde des questions de développement intéressant par définition toute la région du Pacifique insulaire.
Mais jusqu'ici, le point de vue américain, notamment via ses territoires océaniens (Samoa américaines, Guam, Marianne du Nord) ou son État d'Hawaii, n'est pas ou peu relayé.
Lors de réunions importantes telles que le sommet annuel du Forum (ou les sommets États-Unis/Océanie), toutefois, Washington dépêche ses représentants directs.
Selon le gouverneur, néanmoins, les États-Unis, en avalisant une éventuelle demande d'accession à ce statut de « membre associé », octroierait par la même occasion à ses dépendances océaniennes une plus large autonomie et une occasion de participer plus activement aux affaires de leur région.
Lors de précédentes réunions du Forum, les autorités locales avaient fait mine de demander ce statut, mais le tir avait rapidement été rectifié par les envoyés de Washington, qui avaient alors précisé que cette demande ne pouvait provenir sans l'accord et consultation préalable de la puissance de tutelle.
En octobre 2006, déjà, les relations entre Pago-Pago et Washington connaissaient des frictions palpables peu avant le sommet annuel des dirigeants des pays membres du Forum des Îles du Pacifique.
Togiola Tulafono avait alors créé la controverse en admettant que les États-Unis avaient demandé de retirer sa demande d'obtention du nouveau statut de membre associé au sein du Forum des Îles du Pacifique (FIP).
Ce nouveau statut, créé en 2005, est perçu comme le moyen d'intégrer les pays et territoires non-souverains du Pacifique au sein de cette organisation régionale regroupant 16 États membres.
Parmi ces dépendances, deux françaises (Nouvelle-Calédonie et Polynésie française) ont accédé officiellement à ce nouveau statut (après être passées par celui d'observateur) lors du sommet du FIP fin octobre 2006 à Nadi (Fidji).
Wallis et Futuna, troisième collectivité française du Pacifique, a eu droit au statut d'observateur.
Pourquoi eux et pas nous ?
En annonçant la création de ce nouveau statut, qui s'inscrit dans le cadre d'une apparente politique d' « ouverture », le FIP laissait entendre qu'il intéressait spécifiquement les pays et territoires non-souverains du Pacifique.
Face au barrage de Washington, qui déclarait en substance ne pas avoir été consulté, le très volubile Faleomavaega Eni Hunkin, représentant des Samoa au Congrès américain, avait alors exprimé sa « déception ».
« Je ne vois pas pourquoi la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française peuvent le faire, et pas nous. Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à vouloir s'impliquer, à vouloir en savoir plus sur les questions de politique qui touchent notre région du Pacifique. Je suis très déçu par cette attitude de l'administration (américaine) qui frise la non-reconnaissance des besoins des nations insulaires du Pacifique », avait-il alors déclaré.
Plus large autonomie, mais pas l’indépendance
Fin novembre 2006, quelques semaines après cette « déception », une commission des Samoa américaines, à l'issue de plusieurs mois de réflexion, a estimé que le meilleur statut à venir pour ce territoire américain serait une autonomie élargie et non pas l'indépendance.
La Commission du statut politique, à l’occasion de consultations publiques, avait entendu au préalable de nombreux avis selon lesquels le statut actuel de ce territoire américain se heurtait parfois à des « freins » de la part de Washington.
Foufou Sunia, directeur de cette commission, avait indiqué que les travaux de ce groupe ne se limiteraient pas aux Samoa américaines, mais passeraient également en revue d'autres territoires américains, dans le Pacifique (Guam, les Marianne du Nord), l'État d'Hawaii (où certains groupes envisagent un statut de nation au sein des États-Unis, dont Hawaii fait partie) ou des États indépendants en "libre-association" avec Washington (comme Palau).
Les premières consultations de ce genre avaient eu lieu à la fin des années 1960.
M. Sunia estimait toutefois que l'option de l'indépendance, pour les Samoa américaines, ne serait « pas pratique » à ce stade.
Des relations tendues avec le Comité des 24 de l’ONU
Début 2002, les Samoa américaines ont obtenu de l'Assemblée Générale des Nations Unies d'être retirées de la liste des territoires à décoloniser.
Ce retrait intervenait à la demande même (sous forme de résolution envoyée au Comité de Décolonisation de l'ONU) des autorités samoanes américaines et se base sur l'affirmation que les Samoa américaines "demeurent un territoire américain" et ne veulent pas devenir une nation indépendante.
Outre les Samoa américaines, 16 territoires, qualifiés par l'ONU de "non autogouvernés", figurent sur cette liste.
Dans le Pacifique, ce sont la Nouvelle-Calédonie (France), le Timor oriental (actuellement sous tutelle de l'ONU), Guam (États-Unis), Pitcairn (Royaume-Uni) et Tokelau (Nouvelle-Zélande) qui y figurent encore.
Par ailleurs, le comité de décolonisation de l'ONU, créé en 1961 (et composé de 24 membres, dont la tâche principale est d'émettre des recommandations concernant la mise en application de la déclaration des Nations-Unies sur "l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples colonisés") se réunit chaque année afin de faire le point sur les situations respectives dans les territoires concernés et effectue entre-temps des missions sur place.
En mai 20001, lors d'une de ces réunions à La Havane (Cuba), le représentant des Samoa américaines, Eni Faleomavaega, tout en reconnaissant le rôle des Nations Unies dans le processus d'aide à la décolonisation, se déclarait « préoccupé » du fait que « les Nations Unies ont estimé par erreur que le territoire des Samoa américaines est une colonie des États-Unis, et que nous devrions donc entreprendre un processus de décolonisation ».
Le représentant samoan allait encore plus loin en déclarant : « Début 2001, le secrétaire général de l'ONU (alors Kofi Annan) a exprimé son inquiétude concernant le statut politique des Samoa américaines et que le comité spécial devrait mettre sur pied un programme de travail en vue de la décolonisation des Samoa américaines. À mon sens, le secrétaire général a été mal conseillé à ce sujet. Contrairement aux critiques faites aux États-Unis par certains membres des Nations Unies et de son comité spécial, le peuple des Samoa américaines n'a jamais été privé de ses droits par les États-Unis. »
« Trop souvent, le Comité Spécial des 24 été utilisé comme un tremplin pour attaquer injustement les États-Unis, en vue de marquer des points politiques à peu de frais. Nous n'admettons pas que les Samoa américaines soient manipulées à ces fins (...) En tant que représentant du peuple es Samoa américaines au Congrès américain, je peux vous assurer que cette image fausse de Samoa en tant que colonie a été perçue comme un outrage et une insulte pour notre territoire », avait-il alors déclaré.
« En conclusion, le Comité Spécial devrait comprendre que le peuple des Samoa américaines est fermement opposé à tout effort de le classifier ou e le traiter en tant que colonie non-autogouvernée et qui aurait besoin d'un processus de décolonisation (...) J'exhorte les membres de ce Comité spécial de respecter les vœux et la volonté du peuple des Samoa américaines et de (les) retirer de cette liste », avait alors déclaré le membre du Congrès américain.
Le Gouverneur Togiola Tulafono avait, ces deux dernières années, exprimé une évolution de sa position en se montrant désormais moins farouche aux approches onusiennes.
À tel point que lors de sa dernière réunion en date, en juin 2011, le Comité spécial des Nations-nies chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (Comité des Vingt-Quatre) (qui a aussi adopté sans vote une résolution relative à la question de la Nouvelle-Calédonie, recommandant à l’Assemblée générale d’ »engager toutes les parties concernées à poursuivre leur dialogue dans le cadre de l’Accord de Nouméa ») se déclarait en mesure de constater « avec satisfaction qu’en 2011, le Gouverneur du territoire a invité le Comité spécial à envoyer une mission de visite. L’Assemblée demanderait donc à la Puissance administrante de faciliter une telle mission ».
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