Paris le 9 juin 2024. Le marathon électoral pour renouveler le Parlement européen a confirmé dimanche une poussée de l'extrême droite, qui s'impose devant les partis des dirigeants au pouvoir en Allemagne et en France, et tentera de peser sur le cap politique de l'UE.
Le scrutin, où plus de 360 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour désigner 720 eurodéputés, s'est déroulé depuis jeudi dans un climat alourdi par une conjoncture économique morose et la guerre en Ukraine, au moment où l'UE affronte des défis stratégiques face à la Chine et aux Etats-Unis.
A l'orée d'une soirée où seront égrenés les résultats nationaux, de premiers sondages sortie des urnes confirment une nette progression des droites nationalistes et radicales, et un revers pour Olaf Scholz et Emmanuel Macron, à la tête des deux premières puissances de l'UE.
En France, le Rassemblement national mené par Jordan Bardella a dominé le scrutin avec plus de 31,5% des voix, loin devant le parti Renaissance du président Macron (15,2%) et la gauche sociale-démocrate emmenée par Raphaël Glucksmann (autour de 14%), selon des estimations des instituts de sondage.La participation est estimée à 52,5%, quelque 2,5 points de plus qu'en 2019.
Le RN engrangerait ainsi 31 des 81 eurodéputés français.
Outre-Rhin, où la participation a sensiblement progressé à environ 65%, l'extrême droite allemande AfD est créditée en seconde place, avec 16,5-16% des voix, derrière les conservateurs CDU-CSU (29,5-30%).
En dépit des derniers scandales qui ont éclaboussé sa tête de liste, l'AfD a devancé les sociaux-démocrates (14%) de la coalition au pouvoir, un revers cuisant pour le chancelier Olaf Scholz. Autre parti au gouvernement, les Verts sont tombés à 12-12,5%, très loin des 20,5% obtenus en 2019.
En Autriche, le parti d'extrême droite FPÖ est crédité de 27% des voix, en tête du scrutin. Les Néerlandais, premiers à voter jeudi, ont confirmé une hausse du parti d'extrême droite de Geert Wilders - en deuxième place derrière la coalition sociale-démocrate/écologiste, selon des estimations.
Et en Italie, où le vote a débuté samedi, le parti post-fasciste Fratelli d'Italia (FDI) de la cheffe de gouvernement Giorgia Meloni pourrait envoyer 22 eurodéputés dans l'hémicycle, contre six actuellement.
Mme Meloni, qui s'est présentée comme tête de liste à cette élection, a réaffirmé vouloir "défendre les frontières contre l'immigration illégale, protéger l'économie réelle, lutter contre la concurrence déloyale".
Le scrutin, où plus de 360 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour désigner 720 eurodéputés, s'est déroulé depuis jeudi dans un climat alourdi par une conjoncture économique morose et la guerre en Ukraine, au moment où l'UE affronte des défis stratégiques face à la Chine et aux Etats-Unis.
A l'orée d'une soirée où seront égrenés les résultats nationaux, de premiers sondages sortie des urnes confirment une nette progression des droites nationalistes et radicales, et un revers pour Olaf Scholz et Emmanuel Macron, à la tête des deux premières puissances de l'UE.
En France, le Rassemblement national mené par Jordan Bardella a dominé le scrutin avec plus de 31,5% des voix, loin devant le parti Renaissance du président Macron (15,2%) et la gauche sociale-démocrate emmenée par Raphaël Glucksmann (autour de 14%), selon des estimations des instituts de sondage.La participation est estimée à 52,5%, quelque 2,5 points de plus qu'en 2019.
Le RN engrangerait ainsi 31 des 81 eurodéputés français.
Outre-Rhin, où la participation a sensiblement progressé à environ 65%, l'extrême droite allemande AfD est créditée en seconde place, avec 16,5-16% des voix, derrière les conservateurs CDU-CSU (29,5-30%).
En dépit des derniers scandales qui ont éclaboussé sa tête de liste, l'AfD a devancé les sociaux-démocrates (14%) de la coalition au pouvoir, un revers cuisant pour le chancelier Olaf Scholz. Autre parti au gouvernement, les Verts sont tombés à 12-12,5%, très loin des 20,5% obtenus en 2019.
En Autriche, le parti d'extrême droite FPÖ est crédité de 27% des voix, en tête du scrutin. Les Néerlandais, premiers à voter jeudi, ont confirmé une hausse du parti d'extrême droite de Geert Wilders - en deuxième place derrière la coalition sociale-démocrate/écologiste, selon des estimations.
Et en Italie, où le vote a débuté samedi, le parti post-fasciste Fratelli d'Italia (FDI) de la cheffe de gouvernement Giorgia Meloni pourrait envoyer 22 eurodéputés dans l'hémicycle, contre six actuellement.
Mme Meloni, qui s'est présentée comme tête de liste à cette élection, a réaffirmé vouloir "défendre les frontières contre l'immigration illégale, protéger l'économie réelle, lutter contre la concurrence déloyale".
-"Sûreté et sécurité"-
Si la poussée de l'extrême droite dans nombre de pays est confirmée, la "grande coalition" actuelle droite/socialistes/libéraux qui forge les compromis dans l'hémicycle européen devrait néanmoins y conserver la majorité.
Mais elle pourrait voir sa marge de manœuvre réduite, l'obligeant à trouver des forces d'appoint et augurant d'intenses tractations dans les semaines à venir: les eurodéputés auront comme première tâche de confirmer les choix des dirigeants des Vingt-Sept pour la présidence de la Commission européenne.
Mme Meloni et son parti pourraient jouer un rôle crucial pour la reconduction d'Ursula von der Leyen, issue du PPE (droite), à la tête de l'exécutif européen. En 2019, le Parlement ne lui avait accordé sa confiance qu'à une courte majorité (neuf voix).
Surtout, alors que les eurodéputés adoptent les législations de concert avec les Etats, l'essor des droites radicales pourrait influer sur des dossiers cruciaux : défense contre une Russie expansionniste, politique agricole, objectif climatique 2040, poursuite des mesures environnementales...
"L'enjeu est de taille", a souligné la Première ministre danoise Mette Frederiksen, deux jours après avoir été agressée à Copenhague, citant notamment "la sûreté et la sécurité avec la guerre en Europe", "le changement climatique", "la pression sur les frontières de l'Europe", et l'influence des "géants de la technologie".
L'extrême droite reste cependant divisée au Parlement européen en deux groupes (ID et ECR) dont la rapprochement reste très incertain en raison de leurs importantes divergences en particulier sur la Russie.
"J'espère qu'une majorité pro-paix sortira de ces élections", a déclaré le Premier ministre hongrois Viktor Orban après avoir voté à Budapest. Toujours très critique de Bruxelles, le dirigeant nationaliste multiplie par ailleurs les attaques contre l'Otan, l'accusant d'entraîner les pays de l'Alliance dans une "conflagration mondiale" - à l'opposé d'une Giorgia Meloni soutenant fortement l'aide à l'Ukraine.
Dans les pays voisins de la Russie en guerre contre l'Ukraine, la sécurité est une préoccupation majeure. "Je souhaite un renforcement de la sécurité (...) voire le déploiement d'un contingent européen sur notre territoire", affirme ainsi Andrzej Zmiejewski, médecin de 51 ans, après avoir voté à Varsovie.
La mobilisation de l'électorat est l'un des grands enjeux du scrutin.
Le Premier ministre espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, avait encouragé les électeurs à se rendre aux urnes: "C'est le vote qui décide si l'avenir que nous construisons ensemble pour l'Europe et pour l'Espagne est un avenir de progrès ou un avenir de régression", a-t-il lancé.
"L'UE n'y arrivera que si elle fait bloc et reste ensemble. Je pense que c'est important de se tenir du côté de la paix et de la démocratie", a commenté Tanja Reith, électrice allemande de 52 ans.
"Si demain il n'y a plus d'Europe, il n'y a plus de France", abonde Martine Dorian, 76 ans, à Toulouse (sud-ouest de la France)
Mais elle pourrait voir sa marge de manœuvre réduite, l'obligeant à trouver des forces d'appoint et augurant d'intenses tractations dans les semaines à venir: les eurodéputés auront comme première tâche de confirmer les choix des dirigeants des Vingt-Sept pour la présidence de la Commission européenne.
Mme Meloni et son parti pourraient jouer un rôle crucial pour la reconduction d'Ursula von der Leyen, issue du PPE (droite), à la tête de l'exécutif européen. En 2019, le Parlement ne lui avait accordé sa confiance qu'à une courte majorité (neuf voix).
Surtout, alors que les eurodéputés adoptent les législations de concert avec les Etats, l'essor des droites radicales pourrait influer sur des dossiers cruciaux : défense contre une Russie expansionniste, politique agricole, objectif climatique 2040, poursuite des mesures environnementales...
"L'enjeu est de taille", a souligné la Première ministre danoise Mette Frederiksen, deux jours après avoir été agressée à Copenhague, citant notamment "la sûreté et la sécurité avec la guerre en Europe", "le changement climatique", "la pression sur les frontières de l'Europe", et l'influence des "géants de la technologie".
L'extrême droite reste cependant divisée au Parlement européen en deux groupes (ID et ECR) dont la rapprochement reste très incertain en raison de leurs importantes divergences en particulier sur la Russie.
"J'espère qu'une majorité pro-paix sortira de ces élections", a déclaré le Premier ministre hongrois Viktor Orban après avoir voté à Budapest. Toujours très critique de Bruxelles, le dirigeant nationaliste multiplie par ailleurs les attaques contre l'Otan, l'accusant d'entraîner les pays de l'Alliance dans une "conflagration mondiale" - à l'opposé d'une Giorgia Meloni soutenant fortement l'aide à l'Ukraine.
Dans les pays voisins de la Russie en guerre contre l'Ukraine, la sécurité est une préoccupation majeure. "Je souhaite un renforcement de la sécurité (...) voire le déploiement d'un contingent européen sur notre territoire", affirme ainsi Andrzej Zmiejewski, médecin de 51 ans, après avoir voté à Varsovie.
La mobilisation de l'électorat est l'un des grands enjeux du scrutin.
Le Premier ministre espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, avait encouragé les électeurs à se rendre aux urnes: "C'est le vote qui décide si l'avenir que nous construisons ensemble pour l'Europe et pour l'Espagne est un avenir de progrès ou un avenir de régression", a-t-il lancé.
"L'UE n'y arrivera que si elle fait bloc et reste ensemble. Je pense que c'est important de se tenir du côté de la paix et de la démocratie", a commenté Tanja Reith, électrice allemande de 52 ans.
"Si demain il n'y a plus d'Europe, il n'y a plus de France", abonde Martine Dorian, 76 ans, à Toulouse (sud-ouest de la France)