PAPEETE, 22 mai 2019 - Le parti orange appelle à voter pour la liste Union de la droite et du centre, samedi. Entretien avec Maire Sabre, 2e vice-président du Tahoera'a Huiraatira et référente au plan local du parti Les Républicains pour la campagne des Européennes.
Après avoir soutenu Marine Le Pen à la dernière présidentielle, le Tahoera’a appelle à voter pour la liste LR conduite par François-Xavier Bellamy aux Européennes. Comment s’expliquent ces choix ?
On retourne à la maison. Cela a été voté en conseil politique. C’est vrai que le choix s’est posé. Louis Aliot est venu nous voir. Mais non. A l’unanimité, tout le monde a préféré retourner chez Les Républicains. Ensuite, en termes d’image, nous devons penser à l’avenir. Cette alliance avec le Rassemblement National était un choix de circonstance. Nous avions préparé la primaire à droite en soutenant Sarkozy. Lorsque Fillon est sorti vainqueur, il nous a clairement dit qu’il préférait être soutenu localement par le Tapura Huiraatira. Dans le même temps, le parti de Marine Le Pen nous proposait de considérer notre projet de statut de Pays associé. C’est pour cela que notre choix s’est tourné vers Marine Le Pen. Aucunement par adhésion à son idéologie, mais par rapport à ce qu’elle nous proposait.
Aujourd’hui, vous menez campagne pour Les Républicains. Avez-vous un accord avec le parti ?
Nous n’en avons pas. Pour l’instant, je suis en contact avec l’équipe de campagne. Mais à terme, on souhaite renouer avec Les Républicains. En Polynésie, le représentant du parti est Gaston Tong Sang. Il vote La République en Marche. Un autre a sa carte au parti, c’est Tearii Alpha. En somme, les deux qui sont censés soutenir LR sont en réalité à LREM. Le parti des Républicains fait du nettoyage actuellement dans ses rangs. J’espère me rendre à Paris en septembre prochain pour renouer avec eux.
Vous soutenez donc la liste conduite par Fançois-Xavier Bellamy sans accord ni contrepartie ?
Oui, et c’est pour cela d’ailleurs que nous ne pouvons pas mettre les affiches. On ne les a pas.
Auriez-vous souhaité avoir un candidat sur cette liste LR pour les Européennes ?
Non, pas forcément. Je crois que l’on n’insiste pas assez sur ce point ; Tearii Alpha n’a jamais été questionné à ce propos : la fonction de député européen n’est pas compatible avec le mandat de maire. Est-il prêt à perdre son mandat de maire pour être eurodéputé ?
Ensuite, Gaston Flosse a été député européen de 1984 à 1986. Ce qu’il a constaté, c’est qu’au Parlement européen on est un peu noyé dans la masse. En outre, il a appris de cette expérience que cumuler plusieurs postes et travailler sérieusement en faisant la navette entre ici et Strasbourg, ce n’est pas possible. Non, on ne souhaitait pas avoir de place sur la liste.
Et puis, vous savez, sur la liste conduite par François-Xavier Bellamy, la première candidate pour l’outre-mer est la présidente de la fédération LR de Guadeloupe. Et elle est en 20e position. Je ne pense pas qu’elle soit en position éligible.
Comment, s’organise cette campagne pour Les Républicains au plan local ?
C’est surtout Président qui se déplace dans les quartiers. Il explique à quoi servent les Européennes, pourquoi il est important d’aller voter, etc. Mais ça ne passionne pas.
Qu’est-ce qui distingue le programme des Républicains aux Européennes pour intéresser un Polynésien à ce scrutin ?
Dans le programme, il y a 75 propositions. Une seule intéresse les outre-mer, c’est la proposition 61. Elle prône une adaptation de la réglementation européenne aux caractéristiques et besoins des territoires ultramarins de l’Europe.
Vous arrivez à captiver l’attention des électeurs Tahoera’a et à les intéresser à ce vote ?
Gaston Flosse a une capacité incroyable à mobiliser les électeurs… Il commence par les Européennes pour arriver et finir par les municipales… Il arrive à captiver l’attention. Cela dit, je ne sais pas si les gens iront voter pour l’Europe ou pour le Tahoera’a, samedi.
Vous attendez une mobilisation orange dans les urnes ?
C’est compliqué. Il y a 34 listes. Donc il y aura 34 bulletins. La liste Union de la droite et du centre que nous soutenons est présentée en 29e position dans les bureaux. J’ai demandé à l’équipe de campagne LR de nous adresser des bulletins, afin que l’on puisse les présenter aux meetings, pour qu’ils soient plus facilement identifiables par tout le monde. Avec 34 listes ça va être compliqué.
Mais je pense que globalement il y aura plus de votants qu'en 2014. A la dernière élection, le Tahoera’a était majoritaire après les Territoriales de 2013 et le parti avait appelé à boycotter les élections. Nous n’avions pas pu avoir de candidat sur la liste UMP ; mais ce n’était pas la seule raison : en juin il y avait les élections législatives partielles sur la première circonscription. Maina Sage avait été élue. Et on devait s’organiser pour les sénatoriales de septembre 2014. Il n’y avait pas eu de mobilisation pour les élections européennes.
Cette année c’est différent. Le Tahoera’a appelle à aller voter, le Tapura de même et le Tavini aussi. Je pense que l’on devrait faire plus que 15 % de taux de participation.
Quel score espérez-vous samedi au Tahoera’a ?
Habituellement je me prête au jeu des pronostics mais là j’éviterai. C’est compliqué. D’abord, le scrutin a lieu un samedi et non un dimanche contrairement aux habitudes. J’espère que tout le monde à bien retenu la date du 25 mai. Il y a trop de paramètres inconnus pour faire des prévisions.
Vous espérez faire mieux que le Tapura qui soutient la liste LREM ?
La différence au Tapura, c’est qu’il y a un candidat sur la liste. Ce qui n’est pas notre cas. Je pense que c’est susceptible de faire la différence.
Vous pensez faire moins ?
Pour être honnête, oui.
Se compter, même sur un scrutin comme celui des Européennes qui risque d’être boudé par les électeurs, c’est important ?
Il faut participer à toutes les élections. Quand on est dans un mouvement politique, on ne peut pas s’abstenir. Bien sûr que c’est important de se compter. On va observer les résultats, commune par commune. Ensuite, c’est vrai, je ne pense pas que ce sera significatif pour les prochaines échéances.
Justement, dans moins d’un an les électeurs ont rendez-vous pour les communales. Le Tahoera’a mise beaucoup sur ce rendez-vous ?
Oui, on a toujours espoir. Sinon on ne ferait rien. Aux communales, je pense que l’on présentera des listes d’union civiles, composées de personnes qui ont envie de s’investir dans la vie de leur commune.
On entend parler d’alliances avec le Tavini Huiraatira.
La question sera envisagée commune par commune et on laissera faire les présidents de fédérations, parce qu’il faudra que les gens s’entendent, qu’ils aient un programme semblable et la même vision de leur commune. Oui, cela pourra se faire dans certaines communes, sans doute.
Après avoir soutenu Marine Le Pen à la dernière présidentielle, le Tahoera’a appelle à voter pour la liste LR conduite par François-Xavier Bellamy aux Européennes. Comment s’expliquent ces choix ?
On retourne à la maison. Cela a été voté en conseil politique. C’est vrai que le choix s’est posé. Louis Aliot est venu nous voir. Mais non. A l’unanimité, tout le monde a préféré retourner chez Les Républicains. Ensuite, en termes d’image, nous devons penser à l’avenir. Cette alliance avec le Rassemblement National était un choix de circonstance. Nous avions préparé la primaire à droite en soutenant Sarkozy. Lorsque Fillon est sorti vainqueur, il nous a clairement dit qu’il préférait être soutenu localement par le Tapura Huiraatira. Dans le même temps, le parti de Marine Le Pen nous proposait de considérer notre projet de statut de Pays associé. C’est pour cela que notre choix s’est tourné vers Marine Le Pen. Aucunement par adhésion à son idéologie, mais par rapport à ce qu’elle nous proposait.
Aujourd’hui, vous menez campagne pour Les Républicains. Avez-vous un accord avec le parti ?
Nous n’en avons pas. Pour l’instant, je suis en contact avec l’équipe de campagne. Mais à terme, on souhaite renouer avec Les Républicains. En Polynésie, le représentant du parti est Gaston Tong Sang. Il vote La République en Marche. Un autre a sa carte au parti, c’est Tearii Alpha. En somme, les deux qui sont censés soutenir LR sont en réalité à LREM. Le parti des Républicains fait du nettoyage actuellement dans ses rangs. J’espère me rendre à Paris en septembre prochain pour renouer avec eux.
Vous soutenez donc la liste conduite par Fançois-Xavier Bellamy sans accord ni contrepartie ?
Oui, et c’est pour cela d’ailleurs que nous ne pouvons pas mettre les affiches. On ne les a pas.
Auriez-vous souhaité avoir un candidat sur cette liste LR pour les Européennes ?
Non, pas forcément. Je crois que l’on n’insiste pas assez sur ce point ; Tearii Alpha n’a jamais été questionné à ce propos : la fonction de député européen n’est pas compatible avec le mandat de maire. Est-il prêt à perdre son mandat de maire pour être eurodéputé ?
Ensuite, Gaston Flosse a été député européen de 1984 à 1986. Ce qu’il a constaté, c’est qu’au Parlement européen on est un peu noyé dans la masse. En outre, il a appris de cette expérience que cumuler plusieurs postes et travailler sérieusement en faisant la navette entre ici et Strasbourg, ce n’est pas possible. Non, on ne souhaitait pas avoir de place sur la liste.
Et puis, vous savez, sur la liste conduite par François-Xavier Bellamy, la première candidate pour l’outre-mer est la présidente de la fédération LR de Guadeloupe. Et elle est en 20e position. Je ne pense pas qu’elle soit en position éligible.
Comment, s’organise cette campagne pour Les Républicains au plan local ?
C’est surtout Président qui se déplace dans les quartiers. Il explique à quoi servent les Européennes, pourquoi il est important d’aller voter, etc. Mais ça ne passionne pas.
Qu’est-ce qui distingue le programme des Républicains aux Européennes pour intéresser un Polynésien à ce scrutin ?
Dans le programme, il y a 75 propositions. Une seule intéresse les outre-mer, c’est la proposition 61. Elle prône une adaptation de la réglementation européenne aux caractéristiques et besoins des territoires ultramarins de l’Europe.
Vous arrivez à captiver l’attention des électeurs Tahoera’a et à les intéresser à ce vote ?
Gaston Flosse a une capacité incroyable à mobiliser les électeurs… Il commence par les Européennes pour arriver et finir par les municipales… Il arrive à captiver l’attention. Cela dit, je ne sais pas si les gens iront voter pour l’Europe ou pour le Tahoera’a, samedi.
Vous attendez une mobilisation orange dans les urnes ?
C’est compliqué. Il y a 34 listes. Donc il y aura 34 bulletins. La liste Union de la droite et du centre que nous soutenons est présentée en 29e position dans les bureaux. J’ai demandé à l’équipe de campagne LR de nous adresser des bulletins, afin que l’on puisse les présenter aux meetings, pour qu’ils soient plus facilement identifiables par tout le monde. Avec 34 listes ça va être compliqué.
Mais je pense que globalement il y aura plus de votants qu'en 2014. A la dernière élection, le Tahoera’a était majoritaire après les Territoriales de 2013 et le parti avait appelé à boycotter les élections. Nous n’avions pas pu avoir de candidat sur la liste UMP ; mais ce n’était pas la seule raison : en juin il y avait les élections législatives partielles sur la première circonscription. Maina Sage avait été élue. Et on devait s’organiser pour les sénatoriales de septembre 2014. Il n’y avait pas eu de mobilisation pour les élections européennes.
Cette année c’est différent. Le Tahoera’a appelle à aller voter, le Tapura de même et le Tavini aussi. Je pense que l’on devrait faire plus que 15 % de taux de participation.
Quel score espérez-vous samedi au Tahoera’a ?
Habituellement je me prête au jeu des pronostics mais là j’éviterai. C’est compliqué. D’abord, le scrutin a lieu un samedi et non un dimanche contrairement aux habitudes. J’espère que tout le monde à bien retenu la date du 25 mai. Il y a trop de paramètres inconnus pour faire des prévisions.
Vous espérez faire mieux que le Tapura qui soutient la liste LREM ?
La différence au Tapura, c’est qu’il y a un candidat sur la liste. Ce qui n’est pas notre cas. Je pense que c’est susceptible de faire la différence.
Vous pensez faire moins ?
Pour être honnête, oui.
Se compter, même sur un scrutin comme celui des Européennes qui risque d’être boudé par les électeurs, c’est important ?
Il faut participer à toutes les élections. Quand on est dans un mouvement politique, on ne peut pas s’abstenir. Bien sûr que c’est important de se compter. On va observer les résultats, commune par commune. Ensuite, c’est vrai, je ne pense pas que ce sera significatif pour les prochaines échéances.
Justement, dans moins d’un an les électeurs ont rendez-vous pour les communales. Le Tahoera’a mise beaucoup sur ce rendez-vous ?
Oui, on a toujours espoir. Sinon on ne ferait rien. Aux communales, je pense que l’on présentera des listes d’union civiles, composées de personnes qui ont envie de s’investir dans la vie de leur commune.
On entend parler d’alliances avec le Tavini Huiraatira.
La question sera envisagée commune par commune et on laissera faire les présidents de fédérations, parce qu’il faudra que les gens s’entendent, qu’ils aient un programme semblable et la même vision de leur commune. Oui, cela pourra se faire dans certaines communes, sans doute.