Paris, France | AFP | jeudi 05/07/2018 - Les futurs infirmiers ne seront plus sélectionnés sur concours à partir de 2019, tandis que les futurs internes en médecine ne joueront plus leur avenir sur un seul examen: les ministres de la Santé, Agnès Buzyn, et de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, ont dévoilé jeudi les premières mesures de leur réforme des études de santé.
Le concours de cette année était le dernier: l'an prochain, les 326 instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) sélectionneront sur dossier leurs 30.000 lauréats, qui bénéficieront tous du statut étudiant et de ses avantages grâce au rattachement des IFSI aux universités.
"Le nombre de places sera maintenu" et "les IFSI resteront sur l'ensemble des territoires", ont assuré Mmes Buzyn et Vidal dans un entretien à l'AFP.
Via Parcoursup (pour les bacheliers et les étudiants en reconversion) ou d'autres voies d'accès professionnelles (aides-soignants, auxiliaires de puériculture), les aspirants infirmiers seront à l'avenir exemptés de frais de préparation, d'inscription et de déplacement aux concours, que le gouvernement estime à 25 millions d'euros par an.
Au terme de leurs trois années de formation, ils obtiendront un diplôme de grade licence, qui leur permettra, après trois années supplémentaires de pratique, de postuler à un master d'infirmier de pratique avancée (IPA), avec des spécialités en cancérologie, néphrologie et maladies chroniques.
Dès la rentrée de septembre, "10 universités seront en mesure de proposer ces masters" et "on a prévu de former quelques centaines d'IPA par an", a précisé Mme Buzyn.
Un cycle de doctorat sera en outre créé, pour qu'un "petit noyau d'enseignants-chercheurs" puisse à terme "irriguer l'offre de formation" comme cela se pratique à l'étranger, a ajouté Mme Vidal.
Ce processus d'"universitarisation" pourrait être étendu à d'autres formations en santé. "Il y en a une vingtaine qui ne sont pas dans les modèles universitaires classiques, comme les masseurs-kinésithérapeutes", soulignent les ministres.
- ECN, le couperet tombe -
Les médecins, eux, sont déjà dans le giron des facultés mais ceux qui débuteront leur externat (4e année) en 2019 ne subiront plus le stress intense des épreuves classantes nationales (ECN).
Cette succession de questionnaires à choix multiples, organisée sur trois jours en fin de 6e année, détermine toute la carrière des futurs médecins, les mieux classés choisissant en premier leur spécialité et la ville où ils réaliseront leur 3e cycle.
Une méthode couperet, qui met les étudiants sous pression et les contraint au bachotage, souvent au détriment de stages pratiques.
Devant le congrès de l'Association des étudiants en médecine (Anemf) à Caen, Agnès Buzyn et Frédérique Vidal ont annoncé une refonte en profondeur de l'ancien "concours de l'internat".
Dorénavant, les externes en médecine passeront en fin de 5e année (en 2021) un examen évaluant leurs "acquis" théoriques, puis seront évalués en fin de 6e année (2022) sur leurs "compétences cliniques et relationnelles", avec une épreuve de simulation.
Ces deux notes seront complétées par une prise en compte du parcours de chaque étudiant, notamment des stages effectués durant leurs trois années d'externat.
Contrairement aux ECN actuels, où les candidats ne peuvent échouer même s'ils ont 0, la nouvelle évaluation exigera une moyenne de 10 sur 20 pour accéder à l'internat et "vérifier que les étudiants connaissent le minimum de la médecine pour pouvoir exercer sur le territoire", a prévenu Mme Buzyn.
Il y aura toujours un classement final, mais "on peut imaginer que des critères soient pondérés en fonction de la spécialité" demandée, a-t-elle indiqué.
Après cette réforme du deuxième cycle des études de médecine, le gouvernement doit s'attaquer l'an prochain à la première année commune aux études de santé (Paces) et au "numerus clausus" (quota d'étudiants admis en deuxième année).
Le Premier ministre, Édouard Philippe, avait déploré en février à propos des études de médecine un "effroyable gâchis" et demandé à ses deux ministres de conduire une concertation "sans tabou" afin d'"aboutir à des mesures législatives dès le début de l'année 2019".
Le concours de cette année était le dernier: l'an prochain, les 326 instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) sélectionneront sur dossier leurs 30.000 lauréats, qui bénéficieront tous du statut étudiant et de ses avantages grâce au rattachement des IFSI aux universités.
"Le nombre de places sera maintenu" et "les IFSI resteront sur l'ensemble des territoires", ont assuré Mmes Buzyn et Vidal dans un entretien à l'AFP.
Via Parcoursup (pour les bacheliers et les étudiants en reconversion) ou d'autres voies d'accès professionnelles (aides-soignants, auxiliaires de puériculture), les aspirants infirmiers seront à l'avenir exemptés de frais de préparation, d'inscription et de déplacement aux concours, que le gouvernement estime à 25 millions d'euros par an.
Au terme de leurs trois années de formation, ils obtiendront un diplôme de grade licence, qui leur permettra, après trois années supplémentaires de pratique, de postuler à un master d'infirmier de pratique avancée (IPA), avec des spécialités en cancérologie, néphrologie et maladies chroniques.
Dès la rentrée de septembre, "10 universités seront en mesure de proposer ces masters" et "on a prévu de former quelques centaines d'IPA par an", a précisé Mme Buzyn.
Un cycle de doctorat sera en outre créé, pour qu'un "petit noyau d'enseignants-chercheurs" puisse à terme "irriguer l'offre de formation" comme cela se pratique à l'étranger, a ajouté Mme Vidal.
Ce processus d'"universitarisation" pourrait être étendu à d'autres formations en santé. "Il y en a une vingtaine qui ne sont pas dans les modèles universitaires classiques, comme les masseurs-kinésithérapeutes", soulignent les ministres.
- ECN, le couperet tombe -
Les médecins, eux, sont déjà dans le giron des facultés mais ceux qui débuteront leur externat (4e année) en 2019 ne subiront plus le stress intense des épreuves classantes nationales (ECN).
Cette succession de questionnaires à choix multiples, organisée sur trois jours en fin de 6e année, détermine toute la carrière des futurs médecins, les mieux classés choisissant en premier leur spécialité et la ville où ils réaliseront leur 3e cycle.
Une méthode couperet, qui met les étudiants sous pression et les contraint au bachotage, souvent au détriment de stages pratiques.
Devant le congrès de l'Association des étudiants en médecine (Anemf) à Caen, Agnès Buzyn et Frédérique Vidal ont annoncé une refonte en profondeur de l'ancien "concours de l'internat".
Dorénavant, les externes en médecine passeront en fin de 5e année (en 2021) un examen évaluant leurs "acquis" théoriques, puis seront évalués en fin de 6e année (2022) sur leurs "compétences cliniques et relationnelles", avec une épreuve de simulation.
Ces deux notes seront complétées par une prise en compte du parcours de chaque étudiant, notamment des stages effectués durant leurs trois années d'externat.
Contrairement aux ECN actuels, où les candidats ne peuvent échouer même s'ils ont 0, la nouvelle évaluation exigera une moyenne de 10 sur 20 pour accéder à l'internat et "vérifier que les étudiants connaissent le minimum de la médecine pour pouvoir exercer sur le territoire", a prévenu Mme Buzyn.
Il y aura toujours un classement final, mais "on peut imaginer que des critères soient pondérés en fonction de la spécialité" demandée, a-t-elle indiqué.
Après cette réforme du deuxième cycle des études de médecine, le gouvernement doit s'attaquer l'an prochain à la première année commune aux études de santé (Paces) et au "numerus clausus" (quota d'étudiants admis en deuxième année).
Le Premier ministre, Édouard Philippe, avait déploré en février à propos des études de médecine un "effroyable gâchis" et demandé à ses deux ministres de conduire une concertation "sans tabou" afin d'"aboutir à des mesures législatives dès le début de l'année 2019".