Êtes-vous prêt pour le changement de logiciel des douanes ?


Olivier Kressmann, p-dg d'IDT, et Sylvain Reverdy, chef de projet au bureau d'étude d'IDT qui a développé Natira'a
PAPEETE, le 18 janvier 2018 - Avec presque 9 mois de retard, les douanes polynésiennes vont enfin commencer le déploiement de leur nouveau logiciel de déclarations douanières destiné aux professionnels, Fenix. L'entreprise IDT en profite pour publier une grosse mise à jour de son logiciel de gestion, compatible avec Fenix et profitant des dernières technologies du cloud.

Le big bang numérique des douanes polynésiennes, c'est pour maintenant. La migration vers Fenix va commencer par les expressistes (Chronopost, DHL, Fedex…) en février, puis concernera toutes les entreprises importatrices du Fenua en avril et mai.

Fenix est l'acronyme de Fenua Import-Export. C'est le nom du nouveau logiciel de déclaration que les douanes vont généraliser. Il vient remplacer un logiciel créé en 1999 et qui accuse son âge. Avec Fenix, les entreprises vont pouvoir faire toutes leurs déclarations douanières sur internet. Une interface Web est mise à leur disposition et est accessible depuis n'importe quel appareil "traditionnel" ou mobile. La dématérialisation de cette administration, entamée en 2014, sera aussi complète : plus besoin de paperasse, les justificatifs deviennent également numériques et le dédouanement des produits sera fortement accéléré. Avec la possibilité de remplir des pré-déclarations, il sera même possible de récupérer une livraison le jour même de son arrivée dans 95 % des cas !

Cette migration devait initialement avoir lieu entre avril et août dernier, mais des changements ont dû être apportés au système à la dernière minute pour faciliter la connexion des grosses entreprises. Cela explique peut-être aussi pourquoi les entreprises concernées se sont si peu préparées à ce changement majeur...

LES ENTREPRISES ONT MAL ANTICIPÉ

L'entreprise Informatique de Tahiti (IDT) est leader des services numériques aux entreprises sur le territoire avec 380 entreprises clientes, dont 26 utilisent son ancien logiciel de gestion des déclaration en douanes, ID-Transit. Selon Olivier Kressmann, p-dg d'IDT, même parmi les partenaires de l'entreprise, certains ont mal anticipé ce changement. "Pourtant en juin, Sofix ne fonctionnera plus et de nombreuses entreprises ont besoin de cette connexion au système des douanes pour leur fonctionnement quotidien !" assure le chef d'entreprise.

Pourtant les douanes comme la CCISM ont offert de nombreuses formations aux entreprises pour leur apprendre à gérer le nouveau système. Mais selon Olivier Kressmann, si Fenix est très bien pour faire quelques déclarations par mois, il est mal adapté aux besoins d'automatisation des gros importateurs, que ce soit les grossistes, les transitaires ou les expressistes, qui ont des centaines de milliers d'opérations à traiter chaque année et ont tous développé une solution informatique pour communiquer avec l'ancien système Sofix.

IDT PROPOSE SA SOLUTION NATIRA'A

Capture d'écran du logiciel Natira'a
Le p-dg nous explique également que IDT a déjà une solution pour ses clients, nommée Natira'a (le lien). Développé en partenariat avec le service des douanes pour un coût de 18 millions de francs, Natira'a aura mobilisé une équipe de 4 ingénieurs locaux pendant deux ans. Ce logiciel vient remplacer ID-Transit et est parfaitement adapté aux nouvelles exigences des douanes. Zéro papier, il gère les processus entièrement dématérialisés de l'administration, à la fois pour l'importation, l'exportation et les cas plus spécialisés comme la fiche navette. Il permet de gérer le dédouanement de toute une liste de commandes, qu'il peut même récupérer sur le progiciel de gestion général de l'entreprise. "Le gros avantage de Natira'a est le Fenix Bot, un logiciel que nous avons créé qui est capable de gérer automatiquement toute la communication avec Fenix sans intervention humaine. Idéal pour les gros volumes à traiter !"

La solution est proposée en version SaaS (hébergée sur le cloud) ou installée sur les serveurs internes de l'entreprise. Surtout, il tente un modèle de facturation plus contemporain qui l'ouvrira aux PME qui ont des besoins plus limités que les gros importateurs : le coût de Natira'a dépend du nombre de lignes de déclaration à saisir annuellement, et commence à 19 200 Fcfp par mois pour 2500 lignes.


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Jeudi 18 Janvier 2018 à 15:14 | Lu 6015 fois