PAPEETE, jeudi 31 janvier 2013. On croyait le destin de l’armée en Polynésie scellé depuis longtemps, avec une stratégie, en route depuis 2008, vers un retrait progressif des forces armées du territoire. Il semblerait qu’une tendance inverse est en marche depuis quelques mois, selon nos confrères du Nouvel Observateur.
L’hebdomadaire, dans son exemplaire mis en vente ce jeudi 31 janvier 2013 dans les kiosques métropolitains, présente une enquête de quatre pages, signée par les journalistes Ursula Gauthier et Vincent Jauvert, et intitulée «La nouvelle guerre du Pacifique» en pages 50, 51, 52 et 53 du magazine. Il y est question des velléités chinoises sur cet océan. La crise des îles Sensaku entre Japon et Chine, au cours des derniers mois, étant la partie émergée de l’iceberg. Mais sur d’autres secteurs également, la Chine tente une percée dans le Pacifique. Une attitude qui commence à agacer sérieusement les pays riverains, et la marine américaine, jusqu’ici en position prédominante sur ce secteur.
Or, stratégiquement positionnée au cœur de cet océan, se trouve… la Polynésie française. Selon nos confrères du Nouvel Observateur, dès sa nomination, le nouveau ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian aurait insisté sur «l’importance de la région pacifique pour la sécurité de la France». A tel point que des propositions d’une augmentation des moyens de l’armée et de la marine seraient désormais envisagées en Polynésie. Aucune information officielle locale ne vient pour l'instant étayer ces rumeurs en provenance de Paris. Il faudra attendre la publication du prochain Livre Blanc sur l'armée (peut être dans le courant du mois de mars), en cours de rédaction, pour avoir des informations précises sur le positionnement global de l'armée française sur l'ensemble des sites militaires.
En tout cas, les grands enjeux stratégiques de la présence française dans le Pacifique ont été évoqués lors d'un colloque organisé au Sénat, le 17 janvier dernier, dont le titre était évocateur : "la France dans le Pacifique : quelle vision pour le 21e siècle" dont il ressort clairement que toute la zone pacifique est aujourd'hui à la base de réflexions stratégiques à tous niveaux. En introduction de ce colloque, le sénateur Jeanny Lorgeoux expliquait que "les enjeux maritimes dans le monde, soulignent l’importance des enjeux de la France dans le Pacifique tant d’un point de vue stratégique, qu’économique et politique (...) L’enjeu pour nos territoires du Pacifique est évidemment de savoir comment protéger leurs ressources, halieutiques et minérales, mais surtout comment les valoriser. Face au redéploiement des forces armées américaines dans la région et surtout face à la montée en puissance de la marine chinoise, la France doit mobiliser les moyens de ses ambitions dans la région (...) Se pose naturellement la question : par quels moyens maritimes, militaires pouvons-nous répondre à ces enjeux stratégiques ? Thème tout à fait essentiel car ces territoires d’outre-mer avaient été quelque peu oubliés par le Livre Blanc de 2008. La marine française devra faire face à partir de 2015 à un défi considérable de renouvellement de ses moyens d’intervention, de surveillance et de sûreté maritime dans ces régions".
Même regain d'intérêt évident souligné par les propos du vice-amiral Jean-Louis Vichot, qui est un ancien commandant supérieur des Forces armées en Polynésie française et connait bien les problématiques locales. «Les conclusions du Livre Blanc de 2008 avaient très clairement marqué un abandon, je pèse mes mots, des capacités militaires dans le Pacifique. On considérait à l’époque que les îles du Pacifique étaient suffisamment protégées par les océans qui les entouraient. La position de la France évolue grâce aux travaux des parlementaires, grâce aux travaux de la Commission du Livre Blanc. Le ministre de la défense, M. Le Drian l’a évoqué, il a montré que ce gouvernement avait compris l’importance du Pacifique dans l’économie de la France d’aujourd’hui. Les travaux réalisés par les sénateurs sur la maritimisation du monde ont également joué leur jeu. Donc maintenant, il restera à voir ce que le prochain Livre Blanc tirera comme conclusions de ces travaux, et comment ces conclusions du Livre Blanc seront déclinées en termes de moyens, en particulier pour les forces armées pour assurer la sécurité et la surveillance de la zone du Pacifique sud".
Les actes de ce colloque sur la présence de la France dans le Pacifique ne sont pas disponibles en ligne. En revanche, les différentes tables rondes de cette journée d'études peuvent être visionnées en vidéo sur le site du Sénat.
L’hebdomadaire, dans son exemplaire mis en vente ce jeudi 31 janvier 2013 dans les kiosques métropolitains, présente une enquête de quatre pages, signée par les journalistes Ursula Gauthier et Vincent Jauvert, et intitulée «La nouvelle guerre du Pacifique» en pages 50, 51, 52 et 53 du magazine. Il y est question des velléités chinoises sur cet océan. La crise des îles Sensaku entre Japon et Chine, au cours des derniers mois, étant la partie émergée de l’iceberg. Mais sur d’autres secteurs également, la Chine tente une percée dans le Pacifique. Une attitude qui commence à agacer sérieusement les pays riverains, et la marine américaine, jusqu’ici en position prédominante sur ce secteur.
Or, stratégiquement positionnée au cœur de cet océan, se trouve… la Polynésie française. Selon nos confrères du Nouvel Observateur, dès sa nomination, le nouveau ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian aurait insisté sur «l’importance de la région pacifique pour la sécurité de la France». A tel point que des propositions d’une augmentation des moyens de l’armée et de la marine seraient désormais envisagées en Polynésie. Aucune information officielle locale ne vient pour l'instant étayer ces rumeurs en provenance de Paris. Il faudra attendre la publication du prochain Livre Blanc sur l'armée (peut être dans le courant du mois de mars), en cours de rédaction, pour avoir des informations précises sur le positionnement global de l'armée française sur l'ensemble des sites militaires.
En tout cas, les grands enjeux stratégiques de la présence française dans le Pacifique ont été évoqués lors d'un colloque organisé au Sénat, le 17 janvier dernier, dont le titre était évocateur : "la France dans le Pacifique : quelle vision pour le 21e siècle" dont il ressort clairement que toute la zone pacifique est aujourd'hui à la base de réflexions stratégiques à tous niveaux. En introduction de ce colloque, le sénateur Jeanny Lorgeoux expliquait que "les enjeux maritimes dans le monde, soulignent l’importance des enjeux de la France dans le Pacifique tant d’un point de vue stratégique, qu’économique et politique (...) L’enjeu pour nos territoires du Pacifique est évidemment de savoir comment protéger leurs ressources, halieutiques et minérales, mais surtout comment les valoriser. Face au redéploiement des forces armées américaines dans la région et surtout face à la montée en puissance de la marine chinoise, la France doit mobiliser les moyens de ses ambitions dans la région (...) Se pose naturellement la question : par quels moyens maritimes, militaires pouvons-nous répondre à ces enjeux stratégiques ? Thème tout à fait essentiel car ces territoires d’outre-mer avaient été quelque peu oubliés par le Livre Blanc de 2008. La marine française devra faire face à partir de 2015 à un défi considérable de renouvellement de ses moyens d’intervention, de surveillance et de sûreté maritime dans ces régions".
Même regain d'intérêt évident souligné par les propos du vice-amiral Jean-Louis Vichot, qui est un ancien commandant supérieur des Forces armées en Polynésie française et connait bien les problématiques locales. «Les conclusions du Livre Blanc de 2008 avaient très clairement marqué un abandon, je pèse mes mots, des capacités militaires dans le Pacifique. On considérait à l’époque que les îles du Pacifique étaient suffisamment protégées par les océans qui les entouraient. La position de la France évolue grâce aux travaux des parlementaires, grâce aux travaux de la Commission du Livre Blanc. Le ministre de la défense, M. Le Drian l’a évoqué, il a montré que ce gouvernement avait compris l’importance du Pacifique dans l’économie de la France d’aujourd’hui. Les travaux réalisés par les sénateurs sur la maritimisation du monde ont également joué leur jeu. Donc maintenant, il restera à voir ce que le prochain Livre Blanc tirera comme conclusions de ces travaux, et comment ces conclusions du Livre Blanc seront déclinées en termes de moyens, en particulier pour les forces armées pour assurer la sécurité et la surveillance de la zone du Pacifique sud".
Les actes de ce colloque sur la présence de la France dans le Pacifique ne sont pas disponibles en ligne. En revanche, les différentes tables rondes de cette journée d'études peuvent être visionnées en vidéo sur le site du Sénat.