Paiporta, Espagne | AFP | vendredi 28/11/2024 - Un mois après le drame, le sud-est de l'Espagne reste sous le choc des inondations qui ont fait 230 morts et des milliards d'euros de dégâts dans des dizaines de communes, où sinistrés, secours et bénévoles travaillent toujours d'arrache-pied pour un retour à la normale.
Vendredi soir, un mois jour pour jour après la catastrophe causée par des pluies diluviennes, des rassemblements doivent avoir lieu dans plusieurs des communes touchées, à l'appel d'organisations locales, de syndicats et d'associations.
Ces manifestations pourraient prendre plusieurs formes, certains ayant même évoqué des actions symboliques à 20h11 précises, soit l'heure à laquelle les autorités de la région de Valence - de loin la plus touchée avec 222 victimes - avaient fini par lancer une alerte sur les portables de la population pour l'informer du danger, plus de douze heures après l'alerte de l'Agence nationale de météorologie.
Torrents de boue emportant tout sur leur passage, ponts détruits par les flots, voitures soulevées et empilées un peu partout, caves et parkings inondés... Les images de dévastation sont encore fraîches dans l'esprit des habitants de la région et de toute l'Espagne.
Dans la zone ravagée le 29 octobre, comme à Paiporta, une commune considérée comme l'épicentre de la tragédie, une fine couche de poussière rougeâtre a remplacé aujourd'hui la boue qui recouvrait tout après la catastrophe, mais les stigmates de la tragédie sont toujours bien visibles.
- Critiques -
"Il reste encore énormément de travail à faire, il y a des centaines de garages et de sous-sols inondés, des bâtiments endommagés, des entreprises fermées, des voies coupées, des villages entiers qui n'ont pas encore retrouvé une vie normale", a reconnu mercredi le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez devant les députés.
Jeudi, son ministre de l'Economie, Carlos Cuerpo, a énuméré les dommages causés par ces inondations à partir de données des assurances: 69.000 habitations, 125.000 véhicules et 12.500 commerces ont été touchés. Les dégâts pourraient coûter jusqu'à 0,2 point de croissance au pays au quatrième trimestre, selon le gouverneur de la banque d'Espagne, José Luis Escrivá.
En tout, le gouvernement a promis 16,6 milliards d'euros d'aide et de prêts, et des milliers de soldats, pompiers et policiers sont déployés pour les opérations de nettoyage et de reconstruction, sans parvenir à faire taire totalement les critiques visant les politiques depuis la tragédie.
Cette colère, visant aussi bien le retard dans le lancement de l'alerte avant la catastrophe que la gestion des secours, avait culminé le 3 novembre lors d'une visite à Paiporta du couple royal, Felipe VI et Letizia, accompagnés de Pedro Sánchez et du chef de l'exécutif régional de droite, Carlos Mazón.
Accueillis par des insultes et des jets de boue et d'objets divers, MM. Sánchez et Mazón avaient dû rebrousser chemin, tandis que le roi et la reine étaient contraints d'écourter leur déplacement.
- Manifestation samedi -
Signe que le mécontentement reste vif, une nouvelle manifestation doit avoir lieu samedi à Valence, la capitale régionale, où quelque 130.000 personnes avaient déjà défilé au début du mois pour réclamer la démission de Carlos Mazón et dénoncer la gestion jugée chaotique des secours par le gouvernement Sánchez.
Vilipendés par des sinistrés qui se sont sentis abandonnés, les deux hommes se rendent depuis coup pour coup, s'accusant mutuellement d'avoir failli à leurs responsabilités.
"Je pense que ces premières tensions se sont calmées parce que nous voyons aussi que ça avance, petit à petit certes, mais ça avance", veut pourtant croire Ignacio Trénor Dalmau, un architecte au chômage de 26 ans, habitant Paiporta.
"Au début, on entendait parler de ce qui avait été dévasté et des personnes qui étaient mortes, et aujourd'hui, on entend davantage parler des assurances pour les voitures, les maisons", abonde Mari Carmen Alabau, 55 ans, dont la boulangerie, qui a rouvert la semaine dernière, est l'un des premiers commerces de Paiporta à avoir repris son activité.
Pour Ignacio Trénor Dalmau, la ville va "bien mieux" que dans les jours qui ont suivi les inondations. Et pourtant, juge-t-il, il manque encore "beaucoup" à Paiporta pour espérer retrouver une vie normale.
Quant à revoir la commune "plus ou moins propre", le jeune homme se veut optimiste en pariant sur un mois de travail supplémentaire.
Vendredi soir, un mois jour pour jour après la catastrophe causée par des pluies diluviennes, des rassemblements doivent avoir lieu dans plusieurs des communes touchées, à l'appel d'organisations locales, de syndicats et d'associations.
Ces manifestations pourraient prendre plusieurs formes, certains ayant même évoqué des actions symboliques à 20h11 précises, soit l'heure à laquelle les autorités de la région de Valence - de loin la plus touchée avec 222 victimes - avaient fini par lancer une alerte sur les portables de la population pour l'informer du danger, plus de douze heures après l'alerte de l'Agence nationale de météorologie.
Torrents de boue emportant tout sur leur passage, ponts détruits par les flots, voitures soulevées et empilées un peu partout, caves et parkings inondés... Les images de dévastation sont encore fraîches dans l'esprit des habitants de la région et de toute l'Espagne.
Dans la zone ravagée le 29 octobre, comme à Paiporta, une commune considérée comme l'épicentre de la tragédie, une fine couche de poussière rougeâtre a remplacé aujourd'hui la boue qui recouvrait tout après la catastrophe, mais les stigmates de la tragédie sont toujours bien visibles.
- Critiques -
"Il reste encore énormément de travail à faire, il y a des centaines de garages et de sous-sols inondés, des bâtiments endommagés, des entreprises fermées, des voies coupées, des villages entiers qui n'ont pas encore retrouvé une vie normale", a reconnu mercredi le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez devant les députés.
Jeudi, son ministre de l'Economie, Carlos Cuerpo, a énuméré les dommages causés par ces inondations à partir de données des assurances: 69.000 habitations, 125.000 véhicules et 12.500 commerces ont été touchés. Les dégâts pourraient coûter jusqu'à 0,2 point de croissance au pays au quatrième trimestre, selon le gouverneur de la banque d'Espagne, José Luis Escrivá.
En tout, le gouvernement a promis 16,6 milliards d'euros d'aide et de prêts, et des milliers de soldats, pompiers et policiers sont déployés pour les opérations de nettoyage et de reconstruction, sans parvenir à faire taire totalement les critiques visant les politiques depuis la tragédie.
Cette colère, visant aussi bien le retard dans le lancement de l'alerte avant la catastrophe que la gestion des secours, avait culminé le 3 novembre lors d'une visite à Paiporta du couple royal, Felipe VI et Letizia, accompagnés de Pedro Sánchez et du chef de l'exécutif régional de droite, Carlos Mazón.
Accueillis par des insultes et des jets de boue et d'objets divers, MM. Sánchez et Mazón avaient dû rebrousser chemin, tandis que le roi et la reine étaient contraints d'écourter leur déplacement.
- Manifestation samedi -
Signe que le mécontentement reste vif, une nouvelle manifestation doit avoir lieu samedi à Valence, la capitale régionale, où quelque 130.000 personnes avaient déjà défilé au début du mois pour réclamer la démission de Carlos Mazón et dénoncer la gestion jugée chaotique des secours par le gouvernement Sánchez.
Vilipendés par des sinistrés qui se sont sentis abandonnés, les deux hommes se rendent depuis coup pour coup, s'accusant mutuellement d'avoir failli à leurs responsabilités.
"Je pense que ces premières tensions se sont calmées parce que nous voyons aussi que ça avance, petit à petit certes, mais ça avance", veut pourtant croire Ignacio Trénor Dalmau, un architecte au chômage de 26 ans, habitant Paiporta.
"Au début, on entendait parler de ce qui avait été dévasté et des personnes qui étaient mortes, et aujourd'hui, on entend davantage parler des assurances pour les voitures, les maisons", abonde Mari Carmen Alabau, 55 ans, dont la boulangerie, qui a rouvert la semaine dernière, est l'un des premiers commerces de Paiporta à avoir repris son activité.
Pour Ignacio Trénor Dalmau, la ville va "bien mieux" que dans les jours qui ont suivi les inondations. Et pourtant, juge-t-il, il manque encore "beaucoup" à Paiporta pour espérer retrouver une vie normale.
Quant à revoir la commune "plus ou moins propre", le jeune homme se veut optimiste en pariant sur un mois de travail supplémentaire.