BUÑOL, 27 août 2014 (AFP) - Lunettes de plongées couvertes de purée rouge, torses nus dégoulinants de pulpe: des milliers de fêtards du monde entier se sont livrés mercredi en Espagne à la plus grande bataille de tomates de la planète.
"C'était dingue de les écraser et de les lancer. Il pleuvait des tomates", raconte Jessica Sims, une Américaine de 27 ans, en s'éloignant de la mêlée annuelle de "la Tomatina", son t-shirt blanc transformé en chiffon rouge. "C'était un peu effrayant et dangereux. Si tu te baisses pour ramasser une tomate, tu risques de ne plus pouvoir te relever".
Les habitants de Buñol se mêlaient aux foules de visiteurs étrangers venus d'Angleterre, du Japon ou d'Australie, dans les ruelles du centre de Buñol, à 40 km de Valence, devenu célèbre dans le monde entier pour cette traditionnelle orgie de pulpe de tomates née en 1945 d'une rixe entre jeunes sur un marché.
Enormes verres de sangria et de bière à la main, les fêtards ont hurlé à l'arrivée des camions d'où d'autres jeunes leur lançaient 125 tonnes de tomates mûres, alimentant la bagarre pendant une heure.
"Au Japon, beaucoup de monde veut participer à la Tomatina parce que c'est une fête folle", expliquait Ayano Saito, 25 ans, venue de Tokyo avec huit amis.
Figurant parmi les "fiestas" espagnoles les plus célèbres, attirant des milliers de touristes, la "Tomatina" est troublée cette année par une controverse sur sa privatisation.
Depuis un an, la participation à la joyeuse mêlée est payante, sauf pour les habitants de Buñol qui ont droit à 5.000 entrées gratuites.
La plupart des 17.000 tickets vendus par la société Spaintastic, à qui la mairie a confié l'organisation, l'ont été à des tours opérateurs qui acheminent les clients par bus et leur fournissent sangria et paella.
- "Soupçons de corruption" -
La ville affirme que cette privatisation a permis de renforcer la sécurité. La participation a ainsi été limitée à 22.000 personnes alors que la Tomatina en avait attiré jusqu'à 40.000, une foule devenue incontrôlable dans ce petit bourg.
"Ces dernières années l'esprit de la Tomatina s'était perdu. Il n'y avait pas d'espace et c'était dangereux", a affirmé à l'AFP le maire adjoint de la ville, Rafael Perez. "C'est à présent beaucoup plus réjouissant et la population locale qui s'était abstenue de participer y revient".
Devantures de magasins et rez-de-chaussée d'immeubles avaient été recouverts mercredi de grandes bâches en plastique par des habitants cherchant à les protéger des éclaboussures rouges.
- 'Immense gazpacho humain ' -
Arrivé devant son café habituel pour découvrir qu'il avait été fermé et protégé du jus acide des tomates, Giordano Mahr, 75 ans, affirmait ne pas être dérangé par cette immense gazpacho humain.
"On le vit très bien. C'est une fête unique qui apporte de grands bénéfices à la ville", disait-il.
Depuis qu'elle est devenue payante, la Tomatina aurait aussi permis de renflouer les caisses de Buñol, qui croule sous des millions d'euros de dette, comme beaucoup de villes espagnoles depuis la crise.
Mais l'opposition locale a fait de sa privatisation un casus belli et demande une enquête sur les soupçons de corruption qui pèsent selon elle sur le choix de Spaintastic. Tout en soutenant le principe de la rendre payante, elle critique l'absence d'appel d'offres.
"On ne peut pas fermer les yeux sur un cas présumé de corruption dans la privatisation illégale d'une fête", lance Marcial Diaz, porte-parole du premier parti de l'opposition à Buñol, le Parti populaire, au pouvoir en Espagne.
Pour le maire adjoint Rafael Perez, ces propos relèvent de la "posture politique".
"Ils souillent l'image de Buñol et de la Tomatina, dénonce-t-il. Mais la majorité des habitants est avec nous."
"C'était dingue de les écraser et de les lancer. Il pleuvait des tomates", raconte Jessica Sims, une Américaine de 27 ans, en s'éloignant de la mêlée annuelle de "la Tomatina", son t-shirt blanc transformé en chiffon rouge. "C'était un peu effrayant et dangereux. Si tu te baisses pour ramasser une tomate, tu risques de ne plus pouvoir te relever".
Les habitants de Buñol se mêlaient aux foules de visiteurs étrangers venus d'Angleterre, du Japon ou d'Australie, dans les ruelles du centre de Buñol, à 40 km de Valence, devenu célèbre dans le monde entier pour cette traditionnelle orgie de pulpe de tomates née en 1945 d'une rixe entre jeunes sur un marché.
Enormes verres de sangria et de bière à la main, les fêtards ont hurlé à l'arrivée des camions d'où d'autres jeunes leur lançaient 125 tonnes de tomates mûres, alimentant la bagarre pendant une heure.
"Au Japon, beaucoup de monde veut participer à la Tomatina parce que c'est une fête folle", expliquait Ayano Saito, 25 ans, venue de Tokyo avec huit amis.
Figurant parmi les "fiestas" espagnoles les plus célèbres, attirant des milliers de touristes, la "Tomatina" est troublée cette année par une controverse sur sa privatisation.
Depuis un an, la participation à la joyeuse mêlée est payante, sauf pour les habitants de Buñol qui ont droit à 5.000 entrées gratuites.
La plupart des 17.000 tickets vendus par la société Spaintastic, à qui la mairie a confié l'organisation, l'ont été à des tours opérateurs qui acheminent les clients par bus et leur fournissent sangria et paella.
- "Soupçons de corruption" -
La ville affirme que cette privatisation a permis de renforcer la sécurité. La participation a ainsi été limitée à 22.000 personnes alors que la Tomatina en avait attiré jusqu'à 40.000, une foule devenue incontrôlable dans ce petit bourg.
"Ces dernières années l'esprit de la Tomatina s'était perdu. Il n'y avait pas d'espace et c'était dangereux", a affirmé à l'AFP le maire adjoint de la ville, Rafael Perez. "C'est à présent beaucoup plus réjouissant et la population locale qui s'était abstenue de participer y revient".
Devantures de magasins et rez-de-chaussée d'immeubles avaient été recouverts mercredi de grandes bâches en plastique par des habitants cherchant à les protéger des éclaboussures rouges.
- 'Immense gazpacho humain ' -
Arrivé devant son café habituel pour découvrir qu'il avait été fermé et protégé du jus acide des tomates, Giordano Mahr, 75 ans, affirmait ne pas être dérangé par cette immense gazpacho humain.
"On le vit très bien. C'est une fête unique qui apporte de grands bénéfices à la ville", disait-il.
Depuis qu'elle est devenue payante, la Tomatina aurait aussi permis de renflouer les caisses de Buñol, qui croule sous des millions d'euros de dette, comme beaucoup de villes espagnoles depuis la crise.
Mais l'opposition locale a fait de sa privatisation un casus belli et demande une enquête sur les soupçons de corruption qui pèsent selon elle sur le choix de Spaintastic. Tout en soutenant le principe de la rendre payante, elle critique l'absence d'appel d'offres.
"On ne peut pas fermer les yeux sur un cas présumé de corruption dans la privatisation illégale d'une fête", lance Marcial Diaz, porte-parole du premier parti de l'opposition à Buñol, le Parti populaire, au pouvoir en Espagne.
Pour le maire adjoint Rafael Perez, ces propos relèvent de la "posture politique".
"Ils souillent l'image de Buñol et de la Tomatina, dénonce-t-il. Mais la majorité des habitants est avec nous."