Es-tu "nomophobe" ?


TAHITI, le 4 février 2020 - La nomophobie est l’addiction au téléphone portable. Du 3 au 9 février sont organisées les journées mondiales sans téléphone, l’occasion de vérifier que tu peux te passer de cet appareil qui a bouleversé la communication.

Tout a commencé en 2001. Un écrivain indépendant a lancé la journée mondiale sans téléphone mobile, appelant tous les 6 février à ne pas utiliser du tout cet appareil pendant 24 heures.

Difficile aujourd’hui de s’en passer si longtemps, les téléphones étant devenus multitâches. Depuis son invention (voir encadré ci-dessous) il est devenu multifonctions : appels et SMS, mais aussi prise de photos et de vidéos, consultation et échanges via les réseaux sociaux, achats en ligne, démarches administratives, consultations de contenu, jeux…

Ceci étant dit, cette initiative est peut-être l’occasion de s’interroger sur le lien que tu entretiens avec ton propre appareil, car depuis peu on parle de nomophobie.

La nomophobie, c’est la peur excessive d’être séparé de son téléphone mobile. Ce terme vient de l’expression anglaise "no mobile phone" et du mot "phobie".

Comment cela se traduit-il ? Par un état d’angoisse et d’anxiété, par des difficultés à réguler l’utilisation de son téléphone, par une perte de lien social, des troubles du sommeil.

Des chercheurs de l’université de l’Iowa, aux Etats-Unis, ont mis au point un questionnaire en 20 points (c’est le NMP-Q) pour évaluer sa dépendance. Il y a dans ce questionnaire des affirmations comme celles-ci : "manquer de batterie pour mon portable me fait peur" ou bien encore "Sans mon smartphone je me sentirais bizarre parce que je ne saurais pas quoi faire".

En cas de forte dépendance, des conseils existent pour faire évoluer la situation.

Officiellement né un 14 février

Alexander Graham Bell a, le 14 février 1876, déposé un brevet relatif à un système de transmission de voix. Un brevet est une protection d’un produit ou d’un procédé qui apporte une nouvelle solution technique à un problème donné, c’est un titre de propriété intellectuelle. On devient, avec un brevet, le seul à pouvoir utiliser, exploiter, développer le produit ou le procédé.

Quelques jours plus tard, Elisha Gray fait comme lui. Une bataille s’est engagée entre les deux pour savoir qui d’Alexander ou d’Elisha était le père de cette nouvelle invention.

Quoi qu’il en soit on peut dire que l’ancêtre des Smartphones (à l’époque, tu t’en doutes, il ne s’agissait pas d’appareils mobiles multifonctions) a vu le jour au XIXe siècle. Sachant qu’un premier brevet avait été déposé en 1871 par un italien, Antonio Meucci, qui n’a pas eu les moyens de prolonger le brevet.

Un premier vini à 11 ans

Une étude commandée par Bouygues Télécom en 2018 a montré que 62% des Français avouaient ne pas pouvoir se passer de leur téléphone toute la journée et parmi les 15-25 ans, 57% n’éteignent jamais leur vini.

Difficile d’avoir des chiffres pour la Polynésie, mais en France 89% des pré-ados (12-14 ans) sont équipés, l’âge moyen du premier forfait téléphonique étant de 11 ans et demi.

Toujours d’après cette étude, les moins de 25 ans passent près de 2h30 par jour sur internet via leur téléphone. Au total, 41% des 15-25 ans restent connectés à tout moment de la journée, y compris pendant les repas.

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 4 Février 2020 à 14:40 | Lu 1481 fois