Epidémie de chikungunya : Edouard Fritch en visite aux urgences du CHPF


Le président Edouard Fritch avec des malades accueillis aux urgences du CHPF ce vendredi matin.
PIRAE, le 28 novembre 2014. Le président polynésien Edouard Fritch s'est rendu ce vendredi matin aux urgences du Centre hospitalier du Taaone à la rencontre des équipes médicales qui travaillent, sans relâche, depuis plusieurs semaines en situation d'afflux massif en raison de l'épidémie de chikungunya en cours. Les passages aux urgences restent élevés depuis deux à trois semaines, avec plus de 250 patients accueillis quotidiennement au CHPF, deux fois plus que la moyenne habituelle. "L'épidémie de chikungunya n'est pas terminée, les services du Pays continuent à se mobiliser contre la prolifération des moustiques et les médecins auprès des malades. Je suis venu soutenir le personnel médical qui se mobilise pour soulager la population durant cette épidémie, particulièrement les nouveaux nés et les personnes âgées fragilisées" explique le président de Polynésie.

Du côté des urgences, dès l'arrivée à l'accueil du service au CHPF, les personnes atteintes d'une forme classique de chikungunya sont prévenues que l'attente pourra être longue pour laisser la place aux véritables situations d'urgence. "Ce que l'on redoute à présent, c'est d'avantage d'avoir à traiter de plus en plus de complications. Il faut être prudent avec ce virus notamment avec les diabétiques, les insuffisants rénaux, cardiaques et respiratoires. Nous préférons les garder le temps de la fièvre et les requinquer avant de les laisser sortir" détaille Fabrice Jeannette, chef de service aux urgences du CHPF.

L'autre inquiétude des équipes médicales au cours de cette épidémie de chikungunya concerne les nouveaux-nés. Le décès, au cours de semaine dernière d'un nourrisson de huit jours, en raisons de complications digestives par une infection au chikungunya est venu rappeler brutalement, au grand public, l'hypersensibilité de ces très jeunes enfants, dont le système immunitaire n'est pas encore formé, à ce type de virus. Le service d'hospitalisation d'obstétrique est très mobilisé au CHPF sur le suivi des femmes en fin de grossesse atteintes de chikungunya, ainsi que le service de néonatologie. Cinq nouveaux nés atteints de chikungunya sont actuellement hospitalisés, en surveillance.

A Tahiti, le pic de l'épidémie de chikungunya est encore loin d'être atteint selon les autorités de santé. L'épidémie pourrait se développer encore fortement au moins au cours des deux prochains mois avant de se stabiliser. A la Presqu'île de Tahiti, où le virus du chikungunya a déjà fortement sévi depuis le début du mois d'octobre, l'hôpital voit désormais arriver aux urgences des patients se plaignant de fortes douleurs articulaires, quelques semaines après avoir été malades du chikungunya. "L'hôpital accueille des patients atteints de rhumatismes chroniques après avoir fait un chikungunya avec des douleurs persistantes, ce qui provoque un 2e pic de passage aux urgences de Taravao" confie le docteur Fabrice Jeannette.

Le docteur Fabrice Jeannette, chef du services des urgences du CHPF avec Edouard Fritch, le président du Pays.

Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 28 Novembre 2014 à 11:55 | Lu 1781 fois