Entraînement tactique à la recherche en mer avec la 25F


Tahiti, le 26 avril 2023 – L'équipage de la Flottille 25F des Forces armées en Polynésie française s'est envolé mercredi matin à bord de l'un de ses cinq Falcon 200 Gardian afin de procéder à un vol d'entraînement au sauvetage en mer au large de Moorea puis de Tahiti. Un exercice délicat qui constitue la “mission socle” de la Flottille. Tahiti-Infos a pu monter à bord. 

Après le traditionnel largage des bulletins électoraux mardi au large de Rapa, Hereheretue et Tematangi, l'équipage de la Flottille 25F des Forces armées en Polynésie française (FAPF) a quitté le GAM de Faa'a mercredi matin pour procéder à un vol d'entraînement au sauvetage en mer dit “SAR/SECMAR” –Search and rescue/ Secours maritime– à bord d'un Falcon 200 Gardian. Dans le cadre de cet exercice de simulation, l'avion s'est tout d'abord rendu au large de Moorea pour rechercher un poti marara en panne de moteur à vue et au radar. Après avoir déterminé la position du bateau, les six membres de l'équipage sont passés sur la recherche à vue d'homme à la mer. Une fois l'identification simulée, le largage de la chaîne SAR, soit d'un canot de sauvetage, a été réalisé à basse altitude. 
 
Mais avant de larguer le canot, les militaires de la 25F ont, tel que l'explique Philippe Kiffer, capitaine de corvette et commandant en second de la 25F, lancé des fumigènes : “Afin de trouver la bonne position pour le largage de canot, de garder l'homme à la mer en vue et d'avoir un bon axe de largage à proximité de la personne ou de l'objet, nous utilisons des fumigènes qui durent dix minutes et des marqueurs composés d'un colorant qui restent un certain temps. Cela nous permet de marquer l'axe de progression vers la personne.”

​Aérologie et dérive des navires

S'il y a “toujours des contraintes particulières quel que soit l'endroit” en matière de sauvetage en mer, Philippe Kiffer explique qu'en Polynésie, ces contraintes peuvent relever de l'aérologie, notamment avec les îles hautes où il peut y avoir des turbulences avec des recherches un peu compliquées, ou de courants marins difficiles dans les zones lagunaires”. Les marées peuvent également “rapidement faire varier les dérives des navires et des naufragés”. 
 
Le sauvetage en mer est la première mission de la Flottille 25F en Polynésie. Mais outre cette “mission socle”, elle participe à l'action de l'État en mer et à la surveillance des pêches, de la Zone économique exclusive (ZEE) et de la zone polynésienne. Elle participe également à “tout ce qui relève des évacuations sanitaires et du suivi des atolls”, précise le capitaine Kiffer. “Nous prenons régulièrement des photos des atolls pour que nous puissions y retourner en cas de catastrophe naturelle et procéder à un état des lieux des infrastructures”.

​Flottille renouvelée

Pour mener ces missions à bien, la 25F dispose donc de cinq Falcon 200 Gardiandes jets d'affaires construits par Dassault Aviation à la fin des années 1980 qui ont été “fortement modifiés par la marine pour pouvoir faire du sauvetage en mer en priorité”. Cet avion a été choisi par l'armée en raison, notamment de sa rapidité puisque sa vitesse de croisière atteint 800 km/h. Et tel que le rappelle Philippe Kiffer, cette puissance qui s'accompagne d'une autonomie de cinq heures, permet une grande capacité de projection sur le territoire : “Cet avion va vite mais il va aussi loin contrairement à un avion à hélices qui irait aussi loin mais en prenant beaucoup plus de temps. Il présente une mise en œuvre rapide puisque nous avons un délai maximal pour décoller de quatre heures et ce, de jour comme de nuit. Nous couvrons l'ensemble de la Polynésie en deux heures. Ensuite, si l'on doit aller en fond de ZEE, on devra s'arrêter aux Marquises pour faire un plein.”
 
Ces avions, qui peuvent atterrir sur 35 pistes en Polynésie de jour et une grosse dizaine de nuit, seront remplacés dès l'année prochaine. En janvier dernier, le commandant des FAPF, le contre-amiral Geoffroy d'Andigné, et le haut-commissaire, Éric Spitz, ont en effet annoncé que les “vieux Gardian” allaient être remplacés, en 2024 et en 2025, par des Falcon 50 qui disposeront notamment de meilleures capacités de surveillance nocturne. 

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 26 Avril 2023 à 21:28 | Lu 935 fois