Tahiti, le 17 mars 2021 – Révélés aujourd'hui par la plateforme Covid, les résultats de l’enquête de séroprévalence font état d’un niveau d’immunité de 25% à Tahiti et Moorea. Un score que la vaccination en cours va permettre d’augmenter afin d’atteindre un seuil de 40 à 50% : assez pour commencer à bloquer efficacement l'épidémie.
L’étude de séroprévalence ? “C’est plutôt pas mal” avait répondu le président Fritch au point presse État-Pays jeudi dernier. Un teaseur qui annonçait des résultats plutôt concluants. Censée estimer la proportion de la population adulte de Tahiti et Moorea ayant été infectée par le SARSCoV2 depuis le début de l’épidémie en mesurant la prévalence des anticorps dans le sang, l’enquête montre effectivement qu’ “un certain taux d’immunité est atteint”. Du moins à Tahiti, comme l’a révélé aujourd'hui la plateforme Covid dans la salle du gouvernement.
Ainsi, sur les 463 personnes tirées au sort, dont 371 à Tahiti et 91 à Moorea, 89 sérologies sont revenues positives, soit une prévalence globale de 19,2% sur l’ensemble de l’échantillon. Mais rien que sur Tahiti, les résultats “bruts” montrent l’existence d’anticorps anti-SARS-Cov-2 présents chez 21,2% des personnes contre 9,8% à Moorea. Les chiffres indiquent que la présence d’anticorps ne semble pas varier selon l’âge et qu’elle est même “comparable chez les hommes et les femmes”, note la plateforme.
Des résultats “provisoires” souligne avec prudence l’épidémiologiste de la plateforme, Henri-Pierre Mallet. “Ces chiffres sont donnés à titre indicatif pour informer la population de façon globale, mais ils demanderont des validations et une analyse plus poussée” qui prend en compte notamment les "caractéristiques" des individus échantillonnés.
Une prévalence sous-estimée
Néanmoins les limites de l’enquête font dire à la plateforme que ces résultats “sous-estiment probablement la prévalence réelle.” Déjà parce que l’enquête ne visait pas les mineurs. Or, “un certain nombre d’études ont montré qu’ils pouvaient être infectés et faire circuler le virus plus facilement”, commente le Dr Mallet.
Par ailleurs, la sensibilité du test utilisé n’est pas de 100%, mais de 91%. Ce qui ne lui permet pas d’être exhaustif et de détecter toutes les sérologies positives. A cela s’ajoute le niveau d’anticorps qui peut devenir indétectable après plusieurs semaines, ou mois, chez certaines personnes. “On sait que le taux d’anticorps dure plus ou moins longtemps selon les personnes, explicite le médecin. Pour autant ça ne veut pas dire que la personne n’est pas immunisée, simplement qu’on ne détecte pas d’anticorps.”
Enfin, le Dr Mallet rappelle également que 7,9% de la population aux îles du Vent ont fait une infection prouvée par un test. “Ce qui est déjà énorme” commente le docteur. En tenant compte de ce chiffre et des limites de l’enquête, le nombre de personnes réellement infectées serait finalement portée à 25% sur Tahiti et Moorea. Un résultat que les modélisations développées par une équipe collaboratrice de l’Université de Melbourne confirment.
“Ça va avoir des conséquences importantes, souligne Henri-Pierre Mallet. On peut penser que ces 25% sont encore immunisés compte tenue de l’épisode récent, que ces personnes sont potentiellement à l’abri et qu’elles n’ont pas besoin d’être vaccinées dans l’immédiat.” La stratégie vaccinale devrait donc pouvoir s’inscrire dans le sillage de ces nouvelles données afin de “compléter cette immunité naturelle et de tendre vers une immunité collective.”
L’échappement immunitaire, le “point noir”
Dans la perspective d’une ouverture des frontières à l’horizon mai, se pose dès lors la question du seuil d’immunité, généralement estimé par la communauté scientifique à 70% de la population. “Tout dépend du taux de reproduction (qui permet de mesurer la capacité de transmission d'un virus, Ndlr). Un taux qu’on pense plus bas en Polynésie qu’en Europe, et plus il est bas, plus le seuil d’immunité à atteindre est bas”, précise le médecin. Ce qui permet à la plateforme de revoir ce seuil à la baisse : soit 40 à 50% d’immunité en population pour commencer à bloquer une épidémie. “Si tant est que nous n’avons pas de nouveaux variants pour lequel il y aurait un échappement immunitaire, c’est-à-dire qui résisteraient à une infection précédente et à une vaccination”, nuance le médecin.
La surveillance de l’introduction et de la diffusion éventuelle de variants doit donc être la priorité insiste la plateforme, “ceux-ci étant capables d’une résistance partielle à la réponse immunitaire après une infection ou un vaccin et donc susceptibles de recontaminer la population.”
En dehors de ce “point noir”, le rythme des injections sera déterminant pour espérer atteindre rapidement le seuil de 40 à 50%. Car si on ajoute les 9,3% de personnes vaccinées sur Tahiti et Moorea (8,2% sur toute la Polynésie) aux 25% de prévalence de l’infection, on n’est finalement pas si loin du compte. “Pour autant, plus les personnes seront vaccinées, plus la protection sera efficace, c’est certain, rappelle le médecin. Dans les pays européens, ils affichent des taux de séroprévalence de 5 à 10% maximum, d’autant que le virus semble circuler plus facilement dans ces pays. De ce point de vue-là, on est mieux loti.”
L’étude de séroprévalence ? “C’est plutôt pas mal” avait répondu le président Fritch au point presse État-Pays jeudi dernier. Un teaseur qui annonçait des résultats plutôt concluants. Censée estimer la proportion de la population adulte de Tahiti et Moorea ayant été infectée par le SARSCoV2 depuis le début de l’épidémie en mesurant la prévalence des anticorps dans le sang, l’enquête montre effectivement qu’ “un certain taux d’immunité est atteint”. Du moins à Tahiti, comme l’a révélé aujourd'hui la plateforme Covid dans la salle du gouvernement.
Ainsi, sur les 463 personnes tirées au sort, dont 371 à Tahiti et 91 à Moorea, 89 sérologies sont revenues positives, soit une prévalence globale de 19,2% sur l’ensemble de l’échantillon. Mais rien que sur Tahiti, les résultats “bruts” montrent l’existence d’anticorps anti-SARS-Cov-2 présents chez 21,2% des personnes contre 9,8% à Moorea. Les chiffres indiquent que la présence d’anticorps ne semble pas varier selon l’âge et qu’elle est même “comparable chez les hommes et les femmes”, note la plateforme.
Des résultats “provisoires” souligne avec prudence l’épidémiologiste de la plateforme, Henri-Pierre Mallet. “Ces chiffres sont donnés à titre indicatif pour informer la population de façon globale, mais ils demanderont des validations et une analyse plus poussée” qui prend en compte notamment les "caractéristiques" des individus échantillonnés.
Une prévalence sous-estimée
Néanmoins les limites de l’enquête font dire à la plateforme que ces résultats “sous-estiment probablement la prévalence réelle.” Déjà parce que l’enquête ne visait pas les mineurs. Or, “un certain nombre d’études ont montré qu’ils pouvaient être infectés et faire circuler le virus plus facilement”, commente le Dr Mallet.
Par ailleurs, la sensibilité du test utilisé n’est pas de 100%, mais de 91%. Ce qui ne lui permet pas d’être exhaustif et de détecter toutes les sérologies positives. A cela s’ajoute le niveau d’anticorps qui peut devenir indétectable après plusieurs semaines, ou mois, chez certaines personnes. “On sait que le taux d’anticorps dure plus ou moins longtemps selon les personnes, explicite le médecin. Pour autant ça ne veut pas dire que la personne n’est pas immunisée, simplement qu’on ne détecte pas d’anticorps.”
Enfin, le Dr Mallet rappelle également que 7,9% de la population aux îles du Vent ont fait une infection prouvée par un test. “Ce qui est déjà énorme” commente le docteur. En tenant compte de ce chiffre et des limites de l’enquête, le nombre de personnes réellement infectées serait finalement portée à 25% sur Tahiti et Moorea. Un résultat que les modélisations développées par une équipe collaboratrice de l’Université de Melbourne confirment.
“Ça va avoir des conséquences importantes, souligne Henri-Pierre Mallet. On peut penser que ces 25% sont encore immunisés compte tenue de l’épisode récent, que ces personnes sont potentiellement à l’abri et qu’elles n’ont pas besoin d’être vaccinées dans l’immédiat.” La stratégie vaccinale devrait donc pouvoir s’inscrire dans le sillage de ces nouvelles données afin de “compléter cette immunité naturelle et de tendre vers une immunité collective.”
L’échappement immunitaire, le “point noir”
Dans la perspective d’une ouverture des frontières à l’horizon mai, se pose dès lors la question du seuil d’immunité, généralement estimé par la communauté scientifique à 70% de la population. “Tout dépend du taux de reproduction (qui permet de mesurer la capacité de transmission d'un virus, Ndlr). Un taux qu’on pense plus bas en Polynésie qu’en Europe, et plus il est bas, plus le seuil d’immunité à atteindre est bas”, précise le médecin. Ce qui permet à la plateforme de revoir ce seuil à la baisse : soit 40 à 50% d’immunité en population pour commencer à bloquer une épidémie. “Si tant est que nous n’avons pas de nouveaux variants pour lequel il y aurait un échappement immunitaire, c’est-à-dire qui résisteraient à une infection précédente et à une vaccination”, nuance le médecin.
La surveillance de l’introduction et de la diffusion éventuelle de variants doit donc être la priorité insiste la plateforme, “ceux-ci étant capables d’une résistance partielle à la réponse immunitaire après une infection ou un vaccin et donc susceptibles de recontaminer la population.”
En dehors de ce “point noir”, le rythme des injections sera déterminant pour espérer atteindre rapidement le seuil de 40 à 50%. Car si on ajoute les 9,3% de personnes vaccinées sur Tahiti et Moorea (8,2% sur toute la Polynésie) aux 25% de prévalence de l’infection, on n’est finalement pas si loin du compte. “Pour autant, plus les personnes seront vaccinées, plus la protection sera efficace, c’est certain, rappelle le médecin. Dans les pays européens, ils affichent des taux de séroprévalence de 5 à 10% maximum, d’autant que le virus semble circuler plus facilement dans ces pays. De ce point de vue-là, on est mieux loti.”
Les résultats en chiffres
• 772 foyers investigués au total (618 à Tahiti et 154 à Moorea)
• 463 personnes ont fait l'objet d'une enquête et d'un prélèvement (59,7%), 372 à Tahiti et 91 à Moorea
• Parmi les 463 prélèvements recueillis, 89 sérologies positives, soit une prévalence globale de 19,2%
• A Tahiti, 80 personnes sérologies positives, soit 21,5%
• A Moorea, 9 personnes positives soit 9,8%.
• 463 personnes ont fait l'objet d'une enquête et d'un prélèvement (59,7%), 372 à Tahiti et 91 à Moorea
• Parmi les 463 prélèvements recueillis, 89 sérologies positives, soit une prévalence globale de 19,2%
• A Tahiti, 80 personnes sérologies positives, soit 21,5%
• A Moorea, 9 personnes positives soit 9,8%.