Energies renouvelables : EDT s’exprime


Il existe une quinzaine d'unités de production d'hydroléctricité à Tahiti.
PAPEETE, mardi 4 décembre 2012. Jeudi dernier, des agents d’EDT étaient sur les bancs de l’assemblée de Polynésie française pour écouter les débats des élus. A l’ordre du jour étaient prévus deux projets de loi portant notamment sur les énergies renouvelables et qui risquaient, selon EDT, de compromettre certains projets de développement de la société. Mais, le débat entamé par un discours critique du ministre de l’environnement, Jacky Bryant a tourné court. Aussi les sociétés EDT et Marama Nui tiennent à compléter, via un très long communiqué de presse, «les informations parues autour des projets de loi du Pays sur l’énergie en débat à l’Assemblée de Polynésie française et à apporter quelques précisions sur l’état des énergies renouvelables au fenua et leurs perspectives d’avenir».

En préambule, EDT et Marama Nui réaffirment «qu’elles sont totalement favorables à une saine concurrence dans ce secteur, ainsi qu’aux orientations privilégiant la maitrise des consommations et le développement des énergies renouvelables du projet de loi du Pays en débat à l’Assemblée de Polynésie française. Elles manifestent cependant leur profonde incompréhension de deux articles de ce projet (la LP3 et la LP10), dont la portée serait anticoncurrentielle et antiéconomique, et donc rigoureusement contraire aux objectifs affichés». Aujourd’hui, les énergies renouvelables, essentiellement par l’hydroélectricité couvrent en Polynésie française près de 30% de ses besoins en d’électricité. «L’essentiel de la production hydro provient de l’île de Tahiti et est produite par Marama Nui, dans laquelle EDT détient une part majoritaire de 55%, le pays 35% et des petits porteurs les 10% restants. Ce n’est donc pas EDT mais Marama Nui, société dans laquelle le pays dispose d’une minorité de blocage, qui domine aujourd’hui la production d’énergie renouvelable, avec plus de 80% du total».

Sur les coûts de production de l’électricité, EDT poursuit dans le communiqué de presse en indiquant
: «Si les énergies renouvelables ont beaucoup de vertus, elles ont en effet l’inconvénient de rester chères, et aussi pour certaines de produire de manière aléatoire (…)Enfin, elles présentent toutes des niveaux d’investissement très supérieurs au thermique». En 2008, dans la perspective du Grenelle de l’environnement, avec un objectif de 50% d’énergies renouvelables en 2020 pour les outremers, EDT avait alors calculé un coût prévisionnel des investissements à conduire compte-tenu des technologies disponibles : éolien, solaire, hydro, SWAC, biomasse… «Ces études de schéma directeur, présentées pour la première fois lors d’un séminaire de l’énergie organisé par le Gouvernement à la Présidence en Juin 2008, concluaient que les investissements à mener pouvaient être évalués à 130 Milliards, dont 60 Milliards pour Tahiti et 70 Milliards pour les îles».

EDT poursuit son propos en rappelant certains échecs cuisants menés par le Pays en matière de tentatives d’énergie renouvelable, ainsi 600 à 800 millions de Fcfp auraient été investis pour les éoliennes de Makemo «portées par une SEM dans laquelle le Pays est majoritaire, et donc financées presque intégralement par des fonds publics. Ces éoliennes récentes sont couchées à terre depuis 18 mois et ne
ne produisent rien
». Autre essai non transformé, le programme hydroélectrique de la Vaiihia, proposé par Marama Nui en mars 2009, mais «délibérément enterré par le Ministère de tutelle». Il aurait pu porter à 40% la production d’hydroélectricité dès 2013 en Polynésie française, mais n’a pas été retenu.

Lire le communiqué de EDT dans son intégralité

COMMUNIQUE Projets LP.pdf  (212.65 Ko)


Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 4 Décembre 2012 à 16:34 | Lu 1492 fois