En finir avec le dépotoir de Maraeapai


L’état du dépotoir de Maraeapai, en juin dernier (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 12 août 2024 – Depuis près de vingt ans, les incivilités persistent à Maraeapai, où des déchets de toutes sortes, y compris dangereux, jonchent le sol. La commune de Taiarapu-Est incite à signaler toute infraction, tandis que les agents municipaux interviennent désormais deux fois par semaine.
 
“Le dépotoir existe depuis 2006”, se souvient Emmanuelle Delong, présidente de l’association Maraeapai, moins active ces dernières années, mais toujours aussi révoltée.“Les comportements ne se sont pas améliorés. Ce sont des gens des environs et de tout Tahiti. Je suis lassée que les personnes concernées n’aient toujours pas compris que ce qu’ils récoltent, c’est ce qu’ils sèment, pour la terre comme pour l’océan.”
 
En bord de route, à proximité d’habitations, de terres cultivées et d’élevages, le site est toujours en proie à des dépôts sauvages de toutes sortes : déchets ménagers, encombrants, batteries, etc. Suite à une pétition, le lotissement voisin dispose désormais de bacs collectifs, récemment passés de trois à six. Malgré cette avancée, les incivilités persistent, au grand dam de certains. “On vient habiter en pleine nature et on passe tous les jours devant un dépotoir. Ce n’est vraiment pas agréable !” déplore une riveraine, qui aperçoit régulièrement des rats et des chiens errants.
 

Deux nettoyages hebdomadaires


Ce manque de respect pour l’environnement se répercute sur le personnel en charge de la collecte des déchets. “Ça fait plus d’une dizaine d’années qu’on fait le ramassage là-haut”, confie un agent. “En ce moment, il y a moins de déchets, car on a augmenté le nombre de passages à deux fois par semaine, le mardi et le vendredi. C’est trop loin pour l’engin, donc on fait le ramassage à la main, avec la pelle, la fourche et des gants. C’est inadmissible, en 2024, d’avoir encore ce dépotoir ! J’aimerais que le fait de nettoyer souvent change quelque chose, mais à ce stade, il ne reste plus que les sanctions.”
 
Le mois dernier, la commune de Taiarapu-Est a lancé un appel au civisme sur les réseaux sociaux, encourageant les témoins à contacter la police municipale, preuves à l’appui (photos, plaque d’immatriculation, etc.). “On cherche aussi l’identité grâce aux papiers qu’on retrouve dans les déchets”, nous a-t-on précisé au niveau du service technique, qui installera bientôt de nouveaux panneaux de sensibilisation, dont un mentionnant la présence de la déchetterie communale, quelques kilomètres plus bas.  
 

Grâce à la mobilisation des agents, le site n’est plus encombré, mais les incivilités persistent.

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Lundi 12 Aout 2024 à 18:41 | Lu 1828 fois