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Port Moresby, Papouasie-Nouvelle-Guinée | AFP | vendredi 30/06/2022 - Au moins un siège... c'est ce qu'espèrent obtenir les femmes lors des élections législatives qui commencent lundi en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un pays marqué par les violences sexistes.
Dans un duel très masculin, le Premier ministre James Marape tentera de se maintenir à la tête de cette île du Pacifique, riche en ressources, mais à la population pauvre, face à son prédécesseur Peter O'Neill. Les observateurs prédisent une coalition, quelque soit le vainqueur.
Les femmes, elles, espèrent seulement faire entrer au moins une voix dans ce parlement de 118 élus.
Depuis que la Papouasie-Nouvelle-Guinée a obtenu son indépendance de l'Australie, il y a près de 50 ans, seules sept femmes ont siégé au Parlement, et aucune n'a été élue lors du dernier scrutin en 2017.
"Beaucoup d'entre nous ont vraiment le sentiment d'avoir une bonne chance", a déclaré à l'AFP Sylvia Pascoe, l'une des 142 femmes parmi les quelque 3.500 candidats à ces législatives.
"Pas seulement parce que c'est le bon moment, mais parce que nous avons passé notre vie à construire ce moment", a-t-elle dit.
Les statistiques sur ce qu'endurent les femmes dans le pays sont alarmantes: 63% d'entre elles subissent des violences physiques, sexuelles ou émotionnelles de la part de leur conjoint, selon une enquête nationale réalisée il y a quatre ans.
Plus de 70% des personnes interrogées, hommes et femmes confondus, sont d'accord pour dire qu'un homme a raison de battre sa femme dans au moins une de ces situations: si elle brûle de la nourriture, se dispute, sort sans prévenir son mari, refuse les rapports sexuels ou néglige ses enfants.
Irrégularités
Mais Mme Pascoe assure que les femmes prennent de plus en plus de responsabilités de premier plan dans les églises, les associations sportives et de jeunesse, et que la "désertification" de la représentation féminine en politique commençait à interpeller.
"Lors des dernières élections, personne n'était vraiment là pour défendre les femmes", déplore-t-elle, mais ces dernières expriment désormais le désir de voter pour d'autres femmes, et des groupes de jeunes chantent des chansons pour soutenir leurs candidatures.
Les femmes de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont eu du mal à surmonter les perceptions selon lesquelles les dirigeants ne peuvent être que des hommes, analyse Jessica Collins, chercheuse sur le Pacifique pour le groupe de réflexion indépendant Lowy Institute, basé à Sydney.
Mais le débat public se penche désormais davantage sur la place des femmes en politique, ajoute Mme Collins, certaines candidates, jeunes et déterminées, menant une campagne populaire cette année.
"Les chances de voir des femmes élues au Parlement cette fois-ci augmentent probablement", estime l'experte.
Cependant, le processus électoral peut être dangereux dans le pays.
Lors des élections de 2017, une mission d'observation de l'Université nationale d'Australie a répertorié plus de 200 meurtres liés au scrutin.
Les irrégularités électorales ont été "plus criantes que jamais", avaient alors déclaré les observateurs dans un rapport, citant l'intimidation des électeurs et les votes multiples.
"Désespérés"
Pour les candidates qui ont du mal à obtenir des financements, les risques peuvent être encore plus grands, souligne Mme Pascoe, qui s'aventure parfois dans des zones instables sans les équipes de sécurité dont bénéficient ses rivaux masculins.
Elle n'a, elle-même, pas été mise sérieusement en danger jusque là, mais elle dit avoir entendu des histoires de foules lançant pierres et bouteilles sur des candidats.
"J'étais l'autre soir dans un endroit où on m'a dit qu'ils n'avaient pas eu d'eau depuis un mois", raconte-t-elle.
"Le gens sont désespérés" et peuvent s'énerver lorsque les candidats ne disent pas ce qu'ils veulent entendre, ajoute-t-elle.
L'Australie a envoyé plus de 130 soldats et des avions de transport pour assurer la sécurité du scrutin.
Ils aideront les milliers de policiers et soldats papous dans le pays, particulièrement dans les provinces reculées souvent frappées par les violences.
Pour compliquer encore le processus, les listes électorales ne sont pas à jour, a déclaré Harry Ivarature, spécialiste du Pacifique à l'Université nationale australienne. "Donc toute l'intégrité de cette élection est déjà remise en question".
Le vote doit se tenir pendant 18 jours et les résultats ne sont pas attendus avant fin août.
Avec peut-être quelques voix féminines dans la nouvelle assemblée.
"Il se pourrait que nous assistions à l'émergence d'une toute nouvelle génération autonome", veut croire Mme Pascoe.
Dans un duel très masculin, le Premier ministre James Marape tentera de se maintenir à la tête de cette île du Pacifique, riche en ressources, mais à la population pauvre, face à son prédécesseur Peter O'Neill. Les observateurs prédisent une coalition, quelque soit le vainqueur.
Les femmes, elles, espèrent seulement faire entrer au moins une voix dans ce parlement de 118 élus.
Depuis que la Papouasie-Nouvelle-Guinée a obtenu son indépendance de l'Australie, il y a près de 50 ans, seules sept femmes ont siégé au Parlement, et aucune n'a été élue lors du dernier scrutin en 2017.
"Beaucoup d'entre nous ont vraiment le sentiment d'avoir une bonne chance", a déclaré à l'AFP Sylvia Pascoe, l'une des 142 femmes parmi les quelque 3.500 candidats à ces législatives.
"Pas seulement parce que c'est le bon moment, mais parce que nous avons passé notre vie à construire ce moment", a-t-elle dit.
Les statistiques sur ce qu'endurent les femmes dans le pays sont alarmantes: 63% d'entre elles subissent des violences physiques, sexuelles ou émotionnelles de la part de leur conjoint, selon une enquête nationale réalisée il y a quatre ans.
Plus de 70% des personnes interrogées, hommes et femmes confondus, sont d'accord pour dire qu'un homme a raison de battre sa femme dans au moins une de ces situations: si elle brûle de la nourriture, se dispute, sort sans prévenir son mari, refuse les rapports sexuels ou néglige ses enfants.
Irrégularités
Mais Mme Pascoe assure que les femmes prennent de plus en plus de responsabilités de premier plan dans les églises, les associations sportives et de jeunesse, et que la "désertification" de la représentation féminine en politique commençait à interpeller.
"Lors des dernières élections, personne n'était vraiment là pour défendre les femmes", déplore-t-elle, mais ces dernières expriment désormais le désir de voter pour d'autres femmes, et des groupes de jeunes chantent des chansons pour soutenir leurs candidatures.
Les femmes de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont eu du mal à surmonter les perceptions selon lesquelles les dirigeants ne peuvent être que des hommes, analyse Jessica Collins, chercheuse sur le Pacifique pour le groupe de réflexion indépendant Lowy Institute, basé à Sydney.
Mais le débat public se penche désormais davantage sur la place des femmes en politique, ajoute Mme Collins, certaines candidates, jeunes et déterminées, menant une campagne populaire cette année.
"Les chances de voir des femmes élues au Parlement cette fois-ci augmentent probablement", estime l'experte.
Cependant, le processus électoral peut être dangereux dans le pays.
Lors des élections de 2017, une mission d'observation de l'Université nationale d'Australie a répertorié plus de 200 meurtres liés au scrutin.
Les irrégularités électorales ont été "plus criantes que jamais", avaient alors déclaré les observateurs dans un rapport, citant l'intimidation des électeurs et les votes multiples.
"Désespérés"
Pour les candidates qui ont du mal à obtenir des financements, les risques peuvent être encore plus grands, souligne Mme Pascoe, qui s'aventure parfois dans des zones instables sans les équipes de sécurité dont bénéficient ses rivaux masculins.
Elle n'a, elle-même, pas été mise sérieusement en danger jusque là, mais elle dit avoir entendu des histoires de foules lançant pierres et bouteilles sur des candidats.
"J'étais l'autre soir dans un endroit où on m'a dit qu'ils n'avaient pas eu d'eau depuis un mois", raconte-t-elle.
"Le gens sont désespérés" et peuvent s'énerver lorsque les candidats ne disent pas ce qu'ils veulent entendre, ajoute-t-elle.
L'Australie a envoyé plus de 130 soldats et des avions de transport pour assurer la sécurité du scrutin.
Ils aideront les milliers de policiers et soldats papous dans le pays, particulièrement dans les provinces reculées souvent frappées par les violences.
Pour compliquer encore le processus, les listes électorales ne sont pas à jour, a déclaré Harry Ivarature, spécialiste du Pacifique à l'Université nationale australienne. "Donc toute l'intégrité de cette élection est déjà remise en question".
Le vote doit se tenir pendant 18 jours et les résultats ne sont pas attendus avant fin août.
Avec peut-être quelques voix féminines dans la nouvelle assemblée.
"Il se pourrait que nous assistions à l'émergence d'une toute nouvelle génération autonome", veut croire Mme Pascoe.