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En Nouvelle-Calédonie, le coronavirus fait tanguer le secteur maritime


Photo d'archives de Noumea, AFP.
Photo d'archives de Noumea, AFP.
Nouméa, France | AFP | jeudi 27/02/2020 - Plus aucun paquebot n’est autorisé à se rendre sur trois îles de la Nouvelle-Calédonie, en raison des craintes suscitées par l’épidémie de Covid-19, a-t-on appris jeudi auprès des autorités coutumières kanak de ces îles. 

"Il s’agit d’une mesure de précaution prise par les coutumiers", a déclaré à l’AFP Christian Kaateu, représentant de l’un des clans de la grande chefferie de l’Ile des Pins, pour justifier cette interdiction en vigueur sur son île et à Lifou jusqu’à la fin mars, et jusqu'à la mi-mars à Maré.
"Nous manquons d’informations sur cette épidémie (...). Est-ce que l’on peut garantir qu’il n’y a aucun danger à manipuler les pièces de monnaie et les billets de banque provenant de ces bateaux ?", s’interroge-t-il, exortant les "politiques" à interdire également l’accès des paquebots à Nouméa.
"Tous nos paquebots viennent d’Australie, où les contrôles sont extrêment rigoureux", martèle Elodie Jaunay, la directrice de l’agence Kenua, chargée de la logistique pour les navires de croisière dans l’archipel. 
Selon elle, le cas de la Nouvelle-Calédonie est "unique dans le Pacifique Sud". "La plupart des paquebots que nous refusons sont redirigés vers le Vanuatu, qui continue d’accepter des croisiéristes, tout comme Fidji et la Nouvelle-Zélande", précise-t-elle.
A Lifou, Maré et l’île des Pins, le tourisme est l’une des principales activités économiques. En 2019, elles ont accueilli entre 100.000 et 200.000 croisiéristes chacune. En raison de l'interdiction, "quarante-quatre escales se retrouvent annulées avec des pertes sèches pour les prestataires des îles", signale un acteur économique.
Autre conséquence: A Houaïlou, sur la côte Est de la Grande Terre, le minéralier Ocean Rally n’a pu accoster mardi, à proximité de la mine de Monéo, à la suite d’un mouvement de contestation d’une partie des habitants, inquiets. Après vérification de l’état de santé des 22 membres d’équipages birmans, le navire, qui provenait du Japon et avait fait escale aux Philippines, a finalement été autorisé jeudi à charger le minerai.
Face aux inquiétudes qui se sont accentuées après l’hospitalisation au Japon d’un couple de Calédoniens ayant contracté le coronavirus à bord du paquebot Diamond Princess, le gouvernement local a indiqué dans un communiqué que "les navires de commerce ou de tourisme arrivant de l’international font l’objet de contrôles spécifiques de la part de la Direction des affaires sanitaires et sociales".
A ce jour, aucun cas de Covid-19 n’est confirmé ou suspecté sur le territoire, assure le gouvernement local.

le Jeudi 27 Février 2020 à 04:23 | Lu 2323 fois