BIJNOR, 3 février 2014 (AFP) - Nawab Shafat Ali Khan braque sa carabine Winchester sur une chèvre qu'il utilise comme appât et soupire: il espère désormais avoir rapidement dans sa ligne de mire le tigre mangeur d'hommes qui sème la terreur dans ce district du nord de l'Inde.
"Il s'agit d'une période très dangereuse. La prochaine attaque contre un homme peut survenir n'importe quand", estime cet homme chargé de mener la chasse au tigre dans les environs du Jim Corbett National Park.
"Ce mangeur d'hommes est affamé. Il n'a pas tué d'être humain depuis une semaine".
Depuis le 29 décembre, ce tigre a tué huit personnes vivant près de ce parc national qui s'étend sur 521 km2 dans les Etats de l'Uttar Pradesh et de l'Uttarakhand.
Les villageois sont terrorisés et les autorités ont appelé M. Khan à la rescousse pour mettre fin au carnage.
Alors que la chasse au tigre est illégal dans l'Uttarakhand, le gouvernement de l'Uttar Pradesh a embauché Khan et cinq autre chasseurs pour capturer ou tuer l'animal.
L'Inde abrite la moitié des 3.000 tigres recensés dans le monde, une population en recul. Même si les attaques sont rares, la perte de leur habitat naturel peut amener l'animal et l'homme à vivre à proximité.
Quelque 200 tigres vivraient dans ce parc naturel mais les habitants estiment qu'il s'agit de la première attaque contre des hommes.
Depuis une cabane de surveillance installée au milieu d'un champ, Khan assurait dimanche que son équipe était sur les traces du tigre.
"C'est ici qu'un tigre a laissé des traces samedi soir", dit-il à un journaliste de l'AFP. Khan a été appelé il y a un mois pour cette chasse alors qu'il traquait un autre tigre dans le sud de l'Inde, l'animal ayant été tué depuis.
Pour traquer leur proie, les chasseurs utilisent des pièges ou des appâts comme une chèvre. Des garde forestiers parcourent la forêt à dos d'éléphant, armés de pistolets à tranquillisants.
Mais les villageois s'impatientent.
"Pour la première fois, nous réalisons que nous vivons près de tant de tigres", déclare Anand Saini, 26 ans, dont le frère Devendra est la dernière victime de l'animal.
"Les enfants du village sont priés de ne pas s'aventurer trop loin, surtout le matin et après le coucher du soleil", ajoute-t-il.
"Même les paysans qui étaient habitués à dormir dans les champs pour empêcher les animaux, tels que les cerfs, de détruire leur récolte restent désormais chez eux la nuit", explique le jeune homme.
Devendra a été attaqué alors qu'il installait une clôture autour de sa ferme.
"C'est arrivé si vite, nous n'avons même pas eu le temps de réaliser", raconte Krishna, son autre frère, âgé de 16 ans.
Conflit d'habitat avec l'homme
La traque qui s'est organisée peu après a permis de retrouver sa veste ensanglantée puis son corps à quelque 200 mètres à l'intérieur de la forêt entourant le village. Son estomac et une partie d'une cuisse manquaient tandis que des empreintes étaient visibles autour de son corps.
Il y avait eu des exemples d'attaques contre du bétail mais "cette fois nous sommes vraiment choqués", dit Rohtash Saini, un autre voisin.
Il y a 50 ans, l'Inde abritait 40.000 tigres mais le développement économique et le braconnage ont réduit leur population autour de 1.700.
Dans le parc Jim Corbett, leur nombre s'est stabilisé mais ces efforts de préservation ont des conséquences.
"Comme le nombre de tigres augmente dans les parcs, la surface disponible diminue, aussi doivent-ils trouver de nouveaux espaces", relève Joseph Vattakaven, coordinateur de WWF pour l'Inde spécialisé dans les tigres.
"En tentant de traverser ces territoires, le tigre se trouve confronté à la population. Il n'essaie pas toujours de tuer mais quand il se retrouve cerné, le conflit devient inévitable", ajoute-t-il.
Selon Kamlesh Kumar, un garde d'une zone forestière de l'Uttar Pradesh, le tigre tueur est une femelle âgée d'environ trois ans. L'interdiction de chasser dans l'Uttarkhand et la nécessité de s'assurer qu'il s'agit du tigre tueur rendent "la situation tendue et compliquée".
bb-co-ef/ml
"Il s'agit d'une période très dangereuse. La prochaine attaque contre un homme peut survenir n'importe quand", estime cet homme chargé de mener la chasse au tigre dans les environs du Jim Corbett National Park.
"Ce mangeur d'hommes est affamé. Il n'a pas tué d'être humain depuis une semaine".
Depuis le 29 décembre, ce tigre a tué huit personnes vivant près de ce parc national qui s'étend sur 521 km2 dans les Etats de l'Uttar Pradesh et de l'Uttarakhand.
Les villageois sont terrorisés et les autorités ont appelé M. Khan à la rescousse pour mettre fin au carnage.
Alors que la chasse au tigre est illégal dans l'Uttarakhand, le gouvernement de l'Uttar Pradesh a embauché Khan et cinq autre chasseurs pour capturer ou tuer l'animal.
L'Inde abrite la moitié des 3.000 tigres recensés dans le monde, une population en recul. Même si les attaques sont rares, la perte de leur habitat naturel peut amener l'animal et l'homme à vivre à proximité.
Quelque 200 tigres vivraient dans ce parc naturel mais les habitants estiment qu'il s'agit de la première attaque contre des hommes.
Depuis une cabane de surveillance installée au milieu d'un champ, Khan assurait dimanche que son équipe était sur les traces du tigre.
"C'est ici qu'un tigre a laissé des traces samedi soir", dit-il à un journaliste de l'AFP. Khan a été appelé il y a un mois pour cette chasse alors qu'il traquait un autre tigre dans le sud de l'Inde, l'animal ayant été tué depuis.
Pour traquer leur proie, les chasseurs utilisent des pièges ou des appâts comme une chèvre. Des garde forestiers parcourent la forêt à dos d'éléphant, armés de pistolets à tranquillisants.
Mais les villageois s'impatientent.
"Pour la première fois, nous réalisons que nous vivons près de tant de tigres", déclare Anand Saini, 26 ans, dont le frère Devendra est la dernière victime de l'animal.
"Les enfants du village sont priés de ne pas s'aventurer trop loin, surtout le matin et après le coucher du soleil", ajoute-t-il.
"Même les paysans qui étaient habitués à dormir dans les champs pour empêcher les animaux, tels que les cerfs, de détruire leur récolte restent désormais chez eux la nuit", explique le jeune homme.
Devendra a été attaqué alors qu'il installait une clôture autour de sa ferme.
"C'est arrivé si vite, nous n'avons même pas eu le temps de réaliser", raconte Krishna, son autre frère, âgé de 16 ans.
Conflit d'habitat avec l'homme
La traque qui s'est organisée peu après a permis de retrouver sa veste ensanglantée puis son corps à quelque 200 mètres à l'intérieur de la forêt entourant le village. Son estomac et une partie d'une cuisse manquaient tandis que des empreintes étaient visibles autour de son corps.
Il y avait eu des exemples d'attaques contre du bétail mais "cette fois nous sommes vraiment choqués", dit Rohtash Saini, un autre voisin.
Il y a 50 ans, l'Inde abritait 40.000 tigres mais le développement économique et le braconnage ont réduit leur population autour de 1.700.
Dans le parc Jim Corbett, leur nombre s'est stabilisé mais ces efforts de préservation ont des conséquences.
"Comme le nombre de tigres augmente dans les parcs, la surface disponible diminue, aussi doivent-ils trouver de nouveaux espaces", relève Joseph Vattakaven, coordinateur de WWF pour l'Inde spécialisé dans les tigres.
"En tentant de traverser ces territoires, le tigre se trouve confronté à la population. Il n'essaie pas toujours de tuer mais quand il se retrouve cerné, le conflit devient inévitable", ajoute-t-il.
Selon Kamlesh Kumar, un garde d'une zone forestière de l'Uttar Pradesh, le tigre tueur est une femelle âgée d'environ trois ans. L'interdiction de chasser dans l'Uttarkhand et la nécessité de s'assurer qu'il s'agit du tigre tueur rendent "la situation tendue et compliquée".
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