En Guadeloupe Emmanuel Macron s’engage à "adapter la norme" aux territoires ultra-marins


Pointe-à-Pitre, France | AFP | dimanche 18/12/2016 - En campagne en Guadeloupe, Emmanuel Macron , candidat à la présidentielle s’est engagé, "déléguer la capacité normative à la Guadeloupe sur les sujets pertinents comme la constitution le prévoit", lors d’une réunion publique vendredi à Baie-Mahault.

Dans un discours de politique générale, l'ancien ministre de François Hollande, a expliqué à une salle plus que comble, sa vision du monde et la place que pourrait y prendre la Guadeloupe et plus largement l’Outre-Mer.

Conformément à la logique qu’il soutient d’inversion de la hiérarchisation des normes dans l’entreprise (l’accord d’entreprise prévaut sur la loi), le candidat s’est "engagé" à inscrire dans les lois, accords commerciaux ou politiques publiques la spécificité de certains territoires pour être plus adapté "au terrain".

"Une norme, faite à Paris ne peut pas s’appliquer pour tous et partout de la même manière", a martelé le candidat. Durant une heure, il a répété qu’il souhaitait mettre en place "une égalité des possibles". Il s’agirait d’intégrer les "spécificités géographiques" ou économiques des territoires, comme par exemple, "dans les négociations avec l’Europe autour de la PAC 2020" sur des problématiques comme celles de l’agriculture locale, ou bien en donnant plus d’autonomie aux collectivités.

Après avoir présenté ses positionnements phares pour l’ensemble du territoire national, le candidat a pris d’autres engagements, sans toutefois donner de chiffres : investir dans le secteur du tourisme en modernisant "l’outil d’exploitation", et "promouvoir ce secteur pour attirer les visiteurs américains et européens". Il a aussi mis l’accent sur les énergies renouvelables, la recherche, la formation, etc… "On ne peut pas régler les problèmes de l’Outre-Mer avec des crédits d’impôts", a-t-il dit. Enfin, Emmanuel Macron a promis d’octroyer à la Guadeloupe une partie des 10.000 policiers et gendarmes qu'il a annoncé vouloir recruter.

Dans la salle, plutôt froide malgré quelques applaudissements, les avis sont mitigés : "Je l’ai trouvé plutôt flou sur ses propositions, alors que j’étais curieux du personnage et de ses idées", avoue Jasor Areki, 37 ans, commercial. Dans le public, plusieurs jeunes étaient présents.

Pour Elie-Pierre (20 ans) et Cédric (19 ans), étudiants qui voteront pour la première fois à une présidentielle, Emmanuel Macron "a compris le monde dans lequel on vit et vers lequel on va". Norah, 15 ans, s’est dit satisfaite de voir que le candidat "s’intéresse aussi à notre histoire".

En effet, pour Macron, ni roman national ni repentance quant aux questions de mémoire de l’esclavage, mais une politique de la reconnaissance de "l’horreur de l’esclavage" et mais aussi de voir ce que ces peuples "ont été capables de faire, de la négritude de Césaire à Senghor, en allant jusqu’à la créolité".

Emmanuel Macron sera en Martinique samedi soir et en Guyanne mardi.

asa/sma

Rédigé par () le Lundi 19 Décembre 2016 à 06:13 | Lu 263 fois